"Il n'y a pas d'âge pour être victime d'un AVC" : les signes qui doivent faire appeler le 15
L'AVC peut survenir à n'importe quel âge, même chez les adultes jeunes. Il peut être sans séquelles s'il est pris en charge en urgence. Mais pour cela, il faut en connaître les signaux d'alerte.
A partir de 25 ans, un Français sur 5 aura un accident vasculaire cérébral (AVC) au cours de sa vie. C'est une des principales causes de mortalité en France. Souvent considéré comme l'apanage du sujet âgé, l'AVC frappe pourtant de plus en plus de personnes jeunes. "Il n'y a pas d'âge pour être victime d'un AVC. La moyenne d'âge est aux alentours de 70-72 ans, mais 25% des AVC surviennent chez des personnes en âge de travailler, donc de moins de 60 ans. L'AVC peut toucher les enfants et les adultes jeunes et il faut justement y penser devant des signes qui apparaissent brutalement" nous alerte le Pr Charlotte Cordonnier, Vice-Présidente de la Société Française Neuro-Vasculaire (SFNV) et cheffe de service de neurologie et pathologie neurovasculaire au CHU de Lille, spécialisée dans la prise en charge des AVC. Selon elle, cette hausse des AVC chez les jeunes "s'explique essentiellement par les modifications de notre manière de vivre, plus sédentaire, et l'augmentation des facteurs de risque d'un AVC que sont le surpoids, l'obésité et le diabète chez les jeunes. La pollution atmosphérique est aussi un paramètre mis en évidence par la communauté scientifique notamment dans les évaluations du Global Burden of Disease (GBD)". Voici les signes d'alerte d'un AVC précoce.
1. Je n'arrive plus à lever un bras
"Bras lourd, jambes lourde... Toute perte brutale de la motricité doit faire penser à un AVC. C'est un seul membre qui est concerné : la notion d'asymétrie est extrêmement importante", indique notre interlocutrice. Typiquement, c'est lorsqu'on demande à la personne de lever les deux bras devant elle et que l'un des bras ne peut être levé ou resté en hauteur et qu'il retombe.
2. Je n'arrive plus à parler
"Des difficultés pour parler, prononcer ou comprendre des phrases qui apparaissent brutalement sont également évocatrices d'un AVC. Par "brutalement", on entend "d'une minute à l'autre" : la brutalité est un paramètre très important d'orientation et d'éventuelle suspicion d'un accident vasculaire cérébral", explique le Pr Cordonnier. Une déformation de la bouche (un sourire asymétrique quand la personne sourit) qu'on appelle médicalement une hémiplégie est également typique d'un AVC.
3. Je ne vois plus d'un côté, c'est flou
"Les troubles visuels soudains, comme la vision trouble et la perte de la vue partielle ou totale sur un seul oeil peuvent être un signe de l'AVC", poursuit-elle.
Les signes de l'AVC ne se manifestent pas toujours tous à la fois. La survenue d'un ou plusieurs de ces signes nécessite une prise en charge en urgence. "Même si ces signes ne durent que 5 minutes, il faut composer le 15 et ce, quel que soit l'âge", insiste le Pr Cordonnier. L'acronyme "VITE" (car il faut agir vite en cas d'AVC) permet de se rappeler les signes les plus courants d'un AVC : V pour "Visage affaissé ou asymétrique", I pour "Incapacité à lever les bras", T pour "Troubles de la parole" et E pour "Extrême urgence".
90% des AVC peuvent être évités
Aujourd'hui, 90% des accidents vasculaires cérébraux pourraient être évités à l'échelle individuelle. Cela passe par l'éviction des facteurs de risque : éviter de fumer, limiter sa consommation d'alcool et de sel, surveiller régulièrement son cholestérol et sa pression artérielle (la moitié des personnes hypertendues ignorent qu'elles le sont), s'assurer de ne pas avoir de diabète, lutter contre la sédentarité en ayant une activité physique régulière (30 minutes de marche par jour ou 2 à 3 fois par semaine, 30 à 45 minutes d'une activité plus intense comme de la natation, du vélo ou du running). "A tout âge, on peut être acteur de la protection de son cerveau", conclut notre spécialiste.