4 symptômes révélateurs d'un ulcère de l'estomac
En France, une personne sur 10 aura un ulcère de l'estomac au cours de sa vie. Tous les ulcères n'entraînent pas de symptômes. Quels sont les signes au début ? Les plus évocateurs ? Liste avec notre chirurgienne viscérale et digestive.
90 000 nouveaux cas d'ulcère gastrique ou duodénal sont diagnostiqués chaque année en France, selon la Société savante des maladies et cancers de l'appareil digestif (SNFGE). L'ulcère gastrique (ou duodénal) correspond à une destruction de la couche interne de l'estomac ou du duodénum (segment initial de l'intestin grêle). "Il peut être favorisé par une bactérie (Helicobacter pylori) ou le tabagisme par exemple", indique le Pr Peschaud, chirurgien viscéral et digestif à l'hôpital Ambroise-Paré. Comment commence un ulcère ? Quels sont les symptômes à ne pas négliger ?
1. Une crampe au creux de l'estomac
Les symptômes d'un ulcère gastrique ou duodénal sont variables d'une personne à l'autre. Le symptôme majeur de l'ulcère reste cependant une douleur au niveau de l'épigastre (partie haute de l'abdomen) qui ressemble à une crampe, parfois à une brûlure ou à une sensation de faim douloureuse. "Une douleur épigastrique (appelée épigastralgie) est située dans la partie supérieure de l'estomac, entre le sternum et le nombril. Elle peut être très intense", décrit le Pr Peschaud, chirurgien viscéral et digestif. Cette douleur apparaît généralement entre 2 et 3 heures après les repas et est généralement calmée par la prise alimentaire. Des crises douloureuses surviennent pendant quelques semaines et font place à des périodes plus ou moins longues de rémission. Attention, toutes les douleurs gastriques ne sont pas nécessairement dues à la présence d'un ulcère : une gastrite ou un reflux gastro-œsophagien, notamment, sont fréquents. Pour lever le doute, il est conseillé de consulter un médecin, qui orientera le patient vers des examens complémentaires si nécessaire.
2. Des nausées régulières
D'autres symptômes, plus généraux et peu spécifiques, peuvent survenir en cas d'ulcère, comme par exemple des nausées et des vomissements. Par ailleurs, des éructations fréquents (rots) ou des ballonnements intestinaux peuvent être présents. Là encore, s'ils sont fréquents, mieux vaut consulter un médecin.
3. Une perte de poids involontaire
"Une perte d'appétit et par conséquence une perte de poids qui n'est évidemment pas volontaire, peuvent être évocatrices d'un ulcère", indique notre interlocutrice. Même si un amaigrissement n'est pas un signe spécifique et peut être révélateur d'une multitude de causes. Par ailleurs, la sensation d'être rapidement rassasié peut également évoquer la présence d'un ulcère. Si le médecin suspecte un ulcère, il réalisera une endoscopie (ou fibroscopie gastrique) qui permet d'examiner l'intégralité de la surface interne du système digestif haut (œsophage, estomac, duodénum) afin d'y déceler la présence d'éventuelles lésions ou d'ulcérations. "C'est un examen qui se pratique en ambulatoire, le plus souvent sous une anesthésie locale et qui est peu douloureux", tient à préciser le Pr Peschaud.
4. Des selles noires (ulcère avancé)
L'hémorragie digestive et la perforation de la muqueuse digestive sont les deux complications d'un ulcère (en l'absence de traitement par exemple). Les signaux d'alarme d'une hémorragie digestive sont des selles noires (méléna), une anémie et des vomissements de sang (hématémèse). Les signaux d'alerte d'une perforation gastrique sont une douleur épigastrique intense (en "coup de poignard") qui ne disparaît pas, de la fièvre, des vomissements, une contracture épigastrique puis généralisée, témoin d'une péritonite aiguë, peut-on lire sur le site de la Société savante des maladies et cancers de l'appareil digestif. Dans tous les cas, un ulcère qui saigne est dangereux et constitue toujours une indication à effectuer des explorations en urgence.
Un ulcère peut-il passer inaperçu ?
Oui, certaines formes d'ulcères ne provoquent aucun symptôme (on dit qu'ils sont asymptomatiques) : dans ce cas, seule une endoscopie peut révéler leur présence.
Merci au Pr Frédérique Peschaud, chirurgien viscéral et digestif à l'hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay).