"Ça évolue très vite" : 3 signes typiques de sclérose en plaques (pas de doute)

4 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. "La sclérose en plaques peut toucher l'ensemble du système nerveux central c'est-à-dire le cerveau et la moelle épinière. Diverses zones sont la cible d'attaques inflammatoires appelées "poussées" " nous explique le Pr Jean Pelletier, Président du comité médico-scientifique de la fondation ARSEP. C'est à l'occasion de ces poussées que les symptômes se manifestent. "Ils s'installent en quelques heures ou quelques jours" et "en général, ça évolue très vite". Mais ce n'est pas pour autant que la maladie est immédiatement diagnostiquée. "Parfois certaines poussées vont rentrer dans l'ordre toutes seules, sans traitement. Les symptômes apparaissent puis disparaissent et c'est à posteriori qu'on va considérer qu'il y a eu des poussées antérieures au moment du diagnostic, cela arrive dans la grande majorité des cas" explique notre interlocuteur. C'est l'IRM qui confirme le diagnostic de SEP. D'après notre interlocuteur, il peut y avoir "plusieurs mois voire plusieurs années de retard" de diagnostic.

Connaître les symptômes de la sclérose en plaques peut alors favoriser un diagnostic plus précoce et améliorer la prise en charge. Trois sont particulièrement caractéristiques : 

1. des troubles visuels : la vue baisse au niveau d'un œil, une sensation de flou visuel peut se manifester
2. des troubles de la sensibilité : des sensations de fourmillements, d'insensibilité d'un bras, d'une jambe ou des deux bras ou des deux jambes
3. un déficit de la motricité : une gêne pour se servir de sa main, pour marcher au niveau de la jambe, les membres sont raides, il y a une sensation d'instabilité.

Contrairement à d'autres maladies, "les douleurs ne sont pas les symptômes prioritaires de cette maladie". Mais elles peuvent survenir sous forme de "contractures, liées à un mauvais fonctionnement de la motricité", de "raideurs au niveau des jambes". "Des névralgies faciales sont aussi possibles de même qu'une atteinte de la moelle épinière peut entraîner des douleurs neurogènes" ajoute le médecin.

"Les patients se disent fatigués sans avoir rien fait, tout leur pèse"

La progression de la sclérose en plaques est essentiellement caractérisée par des troubles de l'équilibre et de la marche. "Peuvent aussi apparaître des troubles visuels avec une sensation de vue double, des troubles au niveau du contrôle des sphincters urinaires avec sensation d'urgence pour aller faire pipi" répond le spécialiste. Les troubles urinaires sont des "symptômes invisibles de la sclérose en plaques qui gênent beaucoup les patients" soulève notre interlocuteur. Il y en a d'autres comme les difficultés cognitives, "les sujets jeunes sont gênés par des difficultés de concentration, d'attention et de fonctionnement rapide, ils ont du mal à faire plusieurs choses en même temps" argue le spécialiste. Sans oublier la fatigue, "un symptôme non visible mais extrêmement fréquent. Les patients se disent fatigués sans avoir rien fait, tout leur pèse".

Dans la majorité des cas, la SEP est de forme "rémittente-récurrente" : "Elle évolue par poussées c'est-à-dire qu'il y a de nouvelles lésions et de nouveaux symptômes. On met alors en place des traitements de fond (immunomodulateurs ou immunosuppresseurs), dès le diagnostic pour bloquer l'inflammation. On évite ainsi l'apparition de nouvelles lésions inflammatoires, de poussées et les séquelles de ces poussées." Dans un pourcentage plus rare, la SEP est de forme "progressive primaire" : "La maladie évolue progressivement, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de poussées mais des symptômes qui s'aggravent progressivement, particulièrement des troubles de la marche. La prise en charge est plus compliquée car les traitements qui bloquent l'inflammation n'ont pas montré la même efficacité pour ralentir l'évolution de la maladie. On utilise alors des traitements pour améliorer les symptômes."