Comment reconnaître et traiter une absence épileptique ?
Peu connue, l'absence épileptique (ou "petit mal") est pourtant un des types de crises d'épilepsie les plus répandus. L'absence peut survenir à tout moment et dure en général jusqu'à quelques dizaines de secondes.
Quelle est la définition d'une absence épileptique ?
L'épilepsie est une maladie neurologique qui touche plus de 650 000 personnes en France. Parmi les types de crises possibles, l'absence épileptique, autrefois appelée "petit mal", touche beaucoup de patients épileptiques. Certaines personnes ne sont touchées que par des absences quand d'autres peuvent avoir aussi d'autres types de crises comme des crises tonico-cloniques. Peu connue, l'absence épileptique correspond à "une rupture de contact avec l'environnement, explique Christophe Lucas, président de l'association Épilepsie France. Cela dure en général quelques secondes, voire une ou deux minutes mais rarement plus."
Comment reconnaître une absence épileptique ? Quels symptômes ?
La personne qui a une absence a souvent le regard dans le vide, est indifférente aux paroles des autres personnes ou à ce qu'il se passe autour d'elle et semble déconcentrée. "Généralement, la personne continue de faire ce qu'elle était en train de faire mais de façon automatique, sans en avoir conscience. Cela peut être très dangereux pour elle car selon l'action elle peut risquer de se blesser."
Qu'est-ce qui provoque une absence épileptique ?
L'absence épileptique est causée par des décharges électriques anormales et répétitives issues du cortex cérébral. Ces décharges entraînent un dysfonctionnement du système nerveux central. On assiste alors à une crise qui prend parfois la forme d'une altération de la conscience. L'absence épileptique touche toutes les formes d'épilepsie, à savoir :
► Les épilepsies dites connues : "Elles sont liées à un accident de la vie comme une chute et peut engendrer des stigmates dans le cerveau."
► Les épilepsies génétiques : "Elles sont dues à une mutation ou une modification d'un gène ou de plusieurs gènes. Aujourd'hui 44 syndromes génétiques ont été identifiés"
► Les épilepsies idiopathiques ou non connues : "Pour ces formes-là, bien que les recherches avancent, aucune raison particulière ne peut expliquer l'apparition de l'épilepsie."
Quelles sont les causes d'une absence épileptique chez l'enfant ?
"Les causes et origines d'une absence chez l'enfant sont les mêmes que chez l'adulte", assure Christophe Lucas. En revanche, le diagnostic chez l'enfant est très difficile. "En milieu scolaire, les professeurs, qui ne connaissent pas bien la pathologie, relèvent que l'enfant est tête en l'air, pas concentré, fatigué… Même chez le médecin, les symptômes peuvent être ignorés et cela engendre donc un retard de diagnostic considérable", déplore-t-il.
Comment traiter une absence épileptique ?
Il faut savoir que l'on ne guérit pas d'une épilepsie sauf dans de très rares cas grâce à la chirurgie. Le traitement permet uniquement de diminuer l'intensité ou la fréquence des crises. Trois traitements antiépileptiques sont souvent utilisés dans la prise en charge des absences épileptiques : le valproate, l'éthosuximide et la lamotrigine. D'autres traitements peuvent être proposés mais sont moins efficaces. Cependant, "environ 30% des patients épileptiques ne sont pas réceptifs aux traitements, ils sont dits pharmacorésistants. Pour les patients faisant des absences, le risque de pharmacorésistance est de 20%. Il s'agit de l'une des principales problématiques dans la prise en charge de l'épilepsie". Les traitements peuvent également entraîner des effets indésirables tels que des difficultés de concentration, une hyperactivité, une fatigue importante ou encore des troubles alimentaires comme la boulimie ou l'anorexie. Enfin, il est important de savoir quelle conduite à tenir si l'on se trouve avec une personne en pleine absence : "Il faut être vigilant afin qu'elle ne se mette pas en danger mais cela ne sert à rien d'interagir avec elle, de lui parler ou de la toucher pour l'aider à sortir de la crise car cela n'a généralement aucun intérêt."
Merci à Christophe Lucas, président de l'association Épilepsie France.