5 symptômes du cancer du pancréas auxquels on ne pense pas
Le cancer du pancréas évolue souvent silencieusement et entraîne très peu de symptômes spécifiques. Quels sont les (premiers) signes à surveiller ? Une douleur au dos ? Une perte de poids ? Une grande fatigue ?
Le cancer du pancréas est diagnostiqué généralement tard, notamment car il donne peu de symptômes surtout au début de la maladie. Chez l'homme comme chez la femme, "il n'y a pas énormément de symptômes spécifiques, mais quelques manifestations cliniques peuvent nous alerter pour la recherche d'un cancer du pancréas", indique le Pr Renato Lupinacci, chirurgien viscéral et digestif, Hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay). Quels sont les signes à surveiller ? Une douleur ? Au dos ? Une perte de poids ou un amaigrissement ? Une grande fatigue ?
1. Une perte de poids inexpliquée
Au début, le cancer du pancréas est silencieux ou donne des symptômes peu spécifiques. "De façon générale, il y a une altération de l'état général comme un amaigrissement associé à une importante fatigue. Une perte de poids rapide, même de 2-3 kilos, chez un patient de 60-70 ans qui mange normalement, qui n'a ni dysphagie (trouble de la déglutition) ni de difficultés à manger doit alerter. Ce n'est pas normal. Il faudra peut-être faire un scanner abdomino-pelvien pour visualiser l'ensemble des organes abdominaux et plus précisément le pancréas", explique le Pr Lupinacci.
2. Des douleurs abdominales et dorsales
Le cancer du pancréas peut parfois donner des douleurs abdominales et/ou dorsales "parfois assez intenses", décrit notre interlocuteur. "Mais la douleur au dos est un signe peu spécifique car il est commun à une multitude de causes", tient à prévenir le spécialiste.
3. Une importante fatigue
Comme pour tous les cancers, on peut observer une importante fatigue qu'on appelle une asthénie. Cette fatigue survient sans effort particulier et ne disparaît pas malgré le repos. "C'est un signe peu spécifique qui est commun à de nombreuses maladies. Mais dans un certain contexte et associée à d'autres signes, la fatigue peut alerter et conduire à la réalisation d'examens radiologiques", indique notre expert.
4. Un diabète qui survient brutalement
"Diabète et cancer du pancréas entretiennent une relation intriquée où chacun constitue un risque de développer l'autre. En cas de diabète de type 2, le risque de cancer augmente. La survenue d'un diabète précède aussi souvent le diagnostic de cancer du pancréas. De façon générale au moment du diagnostic d'une pathologie, il faut être certain qu'on ne passe pas à côté de quelque chose", insiste le spécialiste. Des examens complémentaires seront nécessaires pour orienter le diagnostic.
5. Un teint jaune
Le cancer du pancréas peut provoquer un ictère (une jaunisse). "Si le cancer est localisé au niveau de la tête du pancréas, la tumeur peut pousser vers la voie biliaire et comprimer le canal cholédoque qui évacue normalement la bile (liquide biologique jaune-verdâtre) depuis le foie jusqu'à l'intestin", explique le Dr Lupinacci. Cette obstruction du drainage biliaire va entraîner une diminution de la formation de la bile (choléstase), ce qui entraîne un jaunissement du blanc de l'œil, de la peau et des urines (urines foncées).
Un cancer du pancréas peut-il être asymptomatique ?
A un stade précoce, le cancer du pancréas évolue généralement silencieusement ou avec très peu de symptômes spécifiques. Aussi, "lorsque la tumeur est située au niveau de la queue du pancréas, on a relativement peu de signes jusqu'à ce que la maladie soit à un stade avancé", indique le Pr Lupinacci.
Les symptômes sont-ils les mêmes chez la femme que chez l'homme ?
"Oui, répond d'emblée le chirurgien pancréatique, il n'y a pas de différences dans les manifestations cliniques chez l'homme ou la femme. La seule différence réside au niveau des facteurs de risque du cancer du pancréas : la mutation du gène BRCA, beaucoup plus fréquent chez les femmes et également associé à une prédisposition aux cancer du sein et de l'ovaire"
Merci au Pr Renato Lupinacci, Chirurgien pancréatique et digestif à l'Hôpital Ambroise-Paré (APHP-Université Paris Saclay).