Parasitose cutanée : symptômes, traitement, tropicale

La parasitose cutanée est une affection parasitaire qui attaque la peau et qui est généralement due à un ectoparasite, vivant à la surface du corps. Le point sur les causes, les symptômes et le traitement avec le Pr Patrice Bourée, infectiologue à l'Institut Alfred Fournier à Paris.

Parasitose cutanée : symptômes, traitement, tropicale
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Définition : qu'est-ce qu'une parasitose cutanée ?

On parle de dermatose parasitaire, ou parasitose cutanée, lorsque des parasites se glissent dans ou sous la peau. 

Quelles sont les parasitoses cutanées en France ?

Les parasitoses cutanées les plus fréquentes en France sont les pédiculoses, infections par des poux, et la gale. La gale est une affection de la peau provoquée par la présence d'un parasite : Sarcoptes scabiei hominis. Le parasite pond ses œufs au niveau de l'épiderme. Pour ce faire, la femelle va creuser des sillons dans la peau, qui seront parfois visibles. La gale est une maladie extrêmement contagieuse.

Quelles sont les parasitoses tropicales ?

"En zone tropicale, la gale est particulièrement fréquente chez les enfants. Une autre parasitose qui provoque du prurit parfois intense est l'onchocercose, due à une filaire Onchocerca volvulus, transmise par la piqûre d'un moucheron, la simulie. Les lésions de grattage sont tellement intenses que la peau noire est éliminée, laissant apparaitre des plages de peau blanche, d'où le nom de "peau de léopard". D'autres parasitoses cutanées tropicales sont plus rares, comme les leishmanioses cutanées, transmises par les piqûres d'insectes et provoquant des ulcères cutanés, ou encore les larva migrans cutanées, nématodes de chiens passés chez l'homme par voie transcutanées (en marchant pieds nus en terrain humide), se manifestant par un sillon cutané rouge et  prurigineux", indique le Pr Patrice Bourée. 

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de la gale sont caractéristiques et dans un contexte évocateur (contact récent avec une personne atteinte ou suspectée de gale, personne habitant en foyer...) :

  • des démangeaisons plus importantes la nuit ;
  • des lésions cutanées de localisation évocatrice : poignet, entre les doigts, les fesses, les cuisses, au niveau des organes génitaux, du nombril, du mamelon ;
  • certaines lésions cutanées spécifiques au niveau des paumes, poignets ou entre les doigts, appelées sillons scabieux et qui reflètent le trajet du parasite femelle sous la peau ;
  • des nodules de couleur rouge qui grattent au niveau des organes génitaux, appelés nodules scabieux.

Chez les personnes âgées ou immunodéprimées, l'atteinte peut être disséminée à l'ensemble du corps, et les démangeaisons être moins importantes.

Quelles causes ?

"La plupart des parasitoses cutanées sont dues à des ectoparasites, des parasites vivant à la surface du corps, contrairement aux endoparasites qui vivent à l'intérieur de l'organisme (dans l'intestin ou dans le sang). Les ectoparasites sont généralement des insectes. La contamination s'effectue par un contact direct entre deux individus", indique l'infectiologue. 

Comment est posé le diagnostic ?

Le diagnostic est posé suite à un examen clinique. Les sillons creusés par la femelle parasite sont inconstants mais visibles et caractéristiques de la maladie. Les sillons scabieux peuvent être mis en évidence par une coloration à l'encre. Parfois, on effectue un prélèvement de squames au niveau des sillons ou des vésicules, afin d'effectuer une observation microscopique.

Quel est le traitement ?

Le traitement sera appliqué au malade et à son entourage. Il peut consister en une prise unique d'un traitement par la bouche, l'ivermectine, à renouveler 20 jours plus tard. Certains traitements locaux sont également parfois utilisés. Il en existe plusieurs : le benzoate de benzyle, le pyréthrinoïde, le lindane. Des antibiotiques peuvent aussi être ajoutés en cas de surinfection des lésions. 
Le traitement s'accompagne de précautions à prendre afin d'éliminer les parasites : laver les vêtements, linge de lit, housses de fauteuils (ce qui a été au contact du malade)... à 60°C. Les éléments qui ne peuvent passer en machine peuvent être traités à l'aide d'un produit antiparasitaire. L'entourage et les autorités sanitaires doivent être prévenus pour une stratégie de prise en charge, notamment quand la zone d'infestation est supposée commune (écoles, foyers...). L'isolement de la personne atteinte et des précautions d'hygiène habituelles sont nécessaires.

Merci au Pr Patrice Bourée, infectiologue à l'Institut Alfred Fournier à Paris

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