Globe vésical : signes, cause, conséquences, traitement

Lorsqu'une envie pressante d'uriner ne peut être satisfaite et provoque des douleurs, il peut s'agir d'un globe vésical. Quelles en sont les causes ? Comment le traiter ? Les réponses du Dr Adam Vardi, urologue.

Globe vésical : signes, cause, conséquences, traitement
© Alla Aramyan

Définition : qu'est-ce qu'un globe vésical ?

Le globe vésical se définit par le gonflement de la vessie associé à une rétention d'urine. "Il se caractérise par l'impossibilité d'uriner malgré la réplétion vésicale. Cette rétention d'urines pouvant être aiguë et apparaître de manière brutale, ou chronique" ajoute le Dr Vardi.

Norme : quel volume d'urine déclenche la miction ? 

La capacité vésicale moyenne de la vessie est de 350 à 500 ml, et varie en fonction du sexe et de la corpulence de chacun. "Généralement, la première sensation de remplissage vésical survient vers 50% de la capacité vésicale, le premier besoin d'uriner vers 75% et le besoin pressant vers 90%" précise le spécialiste.

Quels sont les signes d'un globe vésical ? 

Les premiers symptômes ressentis par le patient sont des difficultés à uriner (dysurie), souvent accompagnées de brulures mictionnelles, d'une incontinence urinaire voire de sang dans les urines. Ces symptômes urinaires peuvent être associés à des symptômes généraux tels que de la fièvre ou une constipation. "A l'examen clinique, on constate une vessie pleine qui se traduit par une masse sus-pubienne à convexité supérieure, mate à la percussion et généralement douloureuse" décrit le spécialiste. 

Quelles sont les causes du globe vésical ?

"Le globe vésical est souvent la conséquence d'un défaut de vidange de la vessie" explique l'urologue. Il peut être causé par : 

  • Une pathologie neurologique :  telle que la maladie de Parkinson, la neuropathie diabétique, la lésion de la moelle épinière ou encore la sclérose en plaque.  
  • Un obstacle au niveau du canal de l'urètre - tumoral ou infectieux - ou une compression extrinsèque, par exemple un fécalome ou une accumulation de matières fécales dans l'ampoule rectale, notamment chez les patients âgés.

Quelles sont ses causes chez la femme ? 

De manière plus spécifique chez la femme, la rétention d'urines peut être consécutive à un obstacle à l'écoulement des urines. "Il est généralement d'origine gynécologique et peut être causé par une tumeur de l'utérus ou un prolpasus vaginal" précise l'urologue. 

Quelles sont ses causes chez l'homme ? 

"La rétention d'urines chez l'homme est généralement liée à un obstacle sous-vésical, et en premier lieu à une hypertrophie bénigne de la prostate" explique le spécialiste. Cette glande, située sous la vessie, entoure le canal de l'urètre et peut obstruer celui-ci en augmentant de volume. Cette hypertrophie prostatique est bénigne et concerne généralement les hommes à partir de la cinquantaine, touchant presque un tiers des d'entre eux à partir de 60 ans. 

Quelles sont les conséquences ? 

"Le globe vésical, lorsqu'il traduit une rétention d'urines de survenue brutale, est extrêmement douloureux et nécessite une prise en charge rapide visant à vider la vessie" explique le Dr Vardi. Mais il arrive aussi que la rétention urinaire soit chronique, elle est alors plus insidieuse avec un globe vésical mou et parfois indolore. "Elle peut alors se manifester par des symptômes urinaires de type brulure ou incontinence, par des infections urinaires récidivantes, par l'apparition de calculs vésicaux voire par une insuffisance rénale" détaille l'urologue. Mais dans tous les cas, le globe vésical justifie d'un traitement.

Quels sont les traitements ?

Le traitement du globe urinaire passe en premier lieu par la vidange de la vessie. "Dans un contexte d'urgence, elle est réalisée par la mise en place d'une sonde urinaire ou d'un cathéter sus-pubien" indique le Dr Vardi.

Puis dans un second temps, comme le détaille le spécialiste, le traitement spécifique est celui de la cause de la rétention :

  • Traiter l'obstacle prostatique, urétral ou le prolapsus : qui se fait généralement de manière chirurgicale
  • Traiter les facteurs de risque ayant pu favoriser la rétention : traitements médicamenteux, fécalome…
  • Évaluer l'impact d'une pathologie neurologique.

"Parfois, lorsqu'aucun traitement spécifique n'est envisageable, l'Urologue peut être amené à proposer des solutions palliatives telles qu'un sondage permanent (sonde à demeure) ou intermittent (auto ou hétérosondages)" ajoute le Dr Vardi.

Merci au Dr  Dr Adam Vardi, urologue.