Signe de Hoover : définition, signe de BPCO ?

Lorsqu'il existe une distension thoracique sévère (emphysème…) le diaphragme s'aplatit. Le signe de Hoover est la conséquence clinique d'un diaphragme aplati. La mise en place rapide d'un traitement s'impose. Explications du Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue, Président de Santé respiratoire France.

Signe de Hoover : définition, signe de BPCO ?
© Antonio Guillem - 123RF

Définition : qu'est-ce que le signe de Hoover ?

Le signe de Hoover est la conséquence clinique d'un diaphragme aplati. "Le diaphragme est le principal muscle respiratoire. Il sépare le thorax de l'abdomen. Il se contracte en s'abaissant, explique le Dr Frédéric Le Guillou. Lorsqu'il existe une distension thoracique sévère (emphysème…) le diaphragme s'aplatit. Ce signe se définit comme une diminution du diamètre transversal de la partie inférieure du thorax à l'inspiration, en lieu et place de l'augmentation attendue (les parois thoraciques se rapprochent au lieu de s'écarter). Il ne s'agit pas d'un signe de gravité, mais "seulement" d'un signe de distension thoracique, qui témoigne d'une horizontalisation du diaphragme quelle que soit la cause de la distension thoracique."

Qui l'a mis en évidence ?

Ce signe a été décrit pour la première fois par l'anglais Austin Flint en 1860 avant d'être popularisé par Charles Hoover en 1920.

Il y a signe de Hoover si les mains, au lieu de s'écarter l'une de l'autre lors de l'inspiration, se rapprochent.

Comment le reconnaître ?

Normalement, lors de la respiration, la partie inférieure du thorax augmente. Mais en présence du signe de Hoover, celui-ci diminue, ce qui signifie que les parois thoraciques se rapprochent au lieu de s'écarter. Pour s'en assurer, le médecin se positionne face à son patient, appose ses paumes sur son thorax : il y a signe de Hoover si les mains, au lieu de s'écarter l'une de l'autre lors de l'inspiration, se rapprochent.

Un signe de BPCO ?

Cette situation est souvent le signe d'une Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive, c'est-à-dire une maladie inflammatoire des bronches. Elle se caractérise par un rétrécissement progressif et une obstruction des voies aériennes et des poumons, entrainant une importante gêne respiratoire. Plus cette affection est grave, plus le risque de présenter le signe de Hoover est important. Dans une étude réalisée en 2006, menée sur 157 patients atteints de cette maladie, 71 % présentaient un signe de Hoover : 36 % avaient une BPCO modérée, 43 % une BPCO graves et 76 % une BPCO très sévères (Source : "Frequency of Hoover's sign in stable patients with chronic obstructive pulmonary disease". Garcia-Pachon E, Int J Clin Praxt, Mai 2006).

Dans quelles autres affections peut-on rencontrer un signe de Hoover ?

"La principale cause de distension thoracique est l'emphysème c'est à dire une des composantes de la BPCO. Mais on peut aussi le retrouver dans certaines formes de mucoviscidose", précise le Dr. Le Guillou.

Que faire ?

Pour faciliter la respiration du patient, le médecin recommande l'arrêt total et rapide du tabac. Des médicaments permettent de diminuer les symptômes du trouble respiratoire et améliore la qualité de vie du patient. Il s'agit des broncho-dilatateurs pour faciliter le passage de l'air, des corticoïdes contre l'inflammation bronchique et, éventuellement, d'un fluidifiant bronchique. En parallèle, des séances de kinésithérapie permettent de diminuer l'essoufflement, aider les muscles à mieux travailler et améliorer les capacités respiratoires. 

Merci au Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue, Président de Santé respiratoire France.

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