Adénocarcinome bronchique : symptômes, traitement et chance de survie
Un adénocarcinome bronchique désigne un type de cancer du poumon. Sous la pression d'agressions extérieures, des cellules normales deviennent cancéreuses. Quels sont les symptômes ? Les causes et les traitements ? Y a-t-il un bon pronostic vital ? Réponses du Pr Benjamin Besse, oncologue médical et chef du département de Médecine oncologique de Gustave Roussy.
Définition : qu'est-ce qu'un adénocarcinome bronchique ?
Un adénocarcinome bronchique désigne un type de cancer du poumon. Dans le cas d'un cancer, c'est une cellule normale qui devient cancéreuse. Elle se transforme sous la pression d'agressions extérieures, c'est par exemple le cas du tabac pour un cancer du poumon. Pour les cancers du poumon qui ne sont pas liés au tabac, d'autres causes existent comme l'exposition à l'amiante ou au radon. "Il existe différentes familles de cancer des poumons. Ils sont très différents en fonction de ce qui provoque la maladie. Dans seulement 10%, la cause du cancer n'est pas connue. Dans la plupart des cas, le cancer des poumons est donc évitable", explique le Pr Benjamin Besse, oncologue médical et chef du département de Médecine oncologique de Gustave Roussy. Et d'ajouter : "Il n'existe pas un cancer des poumons mais plus d'une dizaine aujourd'hui et beaucoup plus demain car on les différencie de plus en plus à partir de leur biologie".
Primitif
On parle de cancer primitif quand il débute au sein des cellules du poumon.
Non à petites cellules
Il existe une forme moins fréquente de ce cancer, le cancer bronchique à petites cellules. Cette forme agressive affecte quasi-exclusivement les fumeurs ou les anciens fumeurs.
Symptômes
"Le diagnostic de l'adénocarcinome bronchique est souvent posé de manière tardive car il ne suscite pas de douleur particulière. Une petite boule se forme la plupart du temps sans causer de symptômes", précise le Pr Besse. Quand la tumeur grossit, elle peut provoquer des symptômes comme une toux si elle appuie sur les bronches. "Il faudrait proposer un dépistage du cancer du poumon aux poumons en réalisant un scanner. Il faudrait alors y associer un programme de sevrage tabagique", évoque le Pr Besse.
Métastatique
Ce terme désigne un cancer qui est né dans une autre partie du corps et qui s'est propagé aux poumons ou à d'autres organes comme l'os, qui peut faire mal. C'est parfois les symptômes de la métastase qui révèle le cancer.
Pronostic
Le pronostic dépend du stade du cancer. "Avec une survie à 5 ans de l'ordre de 15 %, le cancer broncho-pulmonaire est un cancer de mauvais pronostic. Environ 70 à 80 % des cancers sont diagnostiqués à des stades avancés. Il représente la première cause de décès (toutes causes confondues) chez l'homme entre 45 et 64 ans en France", détaille la Haute Autorité de Santé (HAS). Le pronostic dépend du stade, c'est au stade IV qu'il est le plus délicat.
Stades (I-II-III-IV)
Comme pour tous les cancers, il existe quatre stades allant du premier pour un cancer localisé au quatrième pour quand des métastases sont apparues. Au stade IV, la tumeur s'est propagée au-delà de la première localisation.
Traitements
Le traitement mis en place dépend du stade du cancer et de la décision prise de manière collégiale par l'équipe médicale. "Chaque cas est discuté lors d'une réunion de concertation pluridisciplinaire afin d'établir un programme personnalisé de soins", rapporte le Pr Besse. En fonction du stade, différents traitements existent :
- une opération pour enlever la tumeur dans sa totalité,
- une radiothérapie,
- une chimiothérapie,
- un autre traitement par voie générale.
Pour certaines formes, les traitements peuvent également être combinés (opération et chimiothérapie, chimiothérapie et radiothérapie, etc). Dans certains cas, il est nécessaire de retirer tout le poumon atteint, on parle alors de pneumonectomie. Le Pr Besse donne un dernier conseil : "Arrêtez de fumer au plus vite. Même si on a fumé toute sa vie, il y a toujours un bénéfice à arrêter le tabac".
Merci au Pr Benjamin Besse, oncologue médical et chef du département de Médecine oncologique de Gustave Roussy.