Klebsiella pneumoniae : symptômes, causes, transmission, traitement
Klebsiella pneumoniae est une entérobactérie, naturellement présente dans notre tube digestif, pouvant être responsable d'infection chez les personnes fragiles. Problème : elle est résistante à certains antibiotiques. Pourquoi ? Quels sont les symptômes d'une infection à cette bactérie ? Comment la soigner ? Réponses du Dr Clarisse Santos, pneumopédiatre à Lille.
Définition : qu'est-ce que Klebsiella pneumoniae ?
Klebsiella pneumoniae est une entérobactérie naturellement présente dans l'organisme de l'homme, dans le tube digestif et les voies aériennes supérieures. "Cette bactérie est dite commensale c'est-à-dire qu'elle vit naturellement dans notre organisme sans lui causer de dommages et peut devenir pathogène chez des sujets présentant des défenses immunitaires diminuées ou un terrain de fragilité (diabète, alcoolisme, dénutrition…)" explique le Dr Clarisse Santos, pneumopédiatre à Lille. Elle peut alors être responsable d'infections variées. En France, Klebsiella pneumoniae est le plus souvent responsable d'infections nosocomiales (contractées lors d'un séjour à l'hôpital) résistantes à certains antibiotiques.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes sont différents en fonction du site d'infection. "Par exemple, on retrouve des brûlures à la miction et de la fièvre pour une infection urinaire ; une toux, de la fièvre et une gêne respiratoire dans le cas d'une pneumonie ; de la fièvre, de violents maux de tête, des vomissements en jet et une raideur de la nuque dans le cas d'une méningite" confie le Dr Clarisse Santos. Ces symptômes sont souvent associés à une altération de l'état général (grande fatigue...).
Quelles sont les causes ?
Naturellement présente dans le tube digestif et les voies aériennes supérieures de l'homme, Klebsiella pneumoniae peut devenir pathogène sur certains terrains de fragilité – personnes âgées, diabète, alcoolisme, dénutrition, immunodépression - ou en cas d'hospitalisation dans un établissement de santé, notamment en unité de soins intensifs. "Elle est alors à l'origine d'infections variées - urinaires, broncho-pulmonaires, méningées, hépatiques - voire généralisées dans le cadre d'une septicémie" précise le Dr Santos.
Transmission
Les infections à Klebsiella pneumoniae sont le plus souvent nosocomiales, autrement dit, des infections contractées au cours d'un séjour dans un établissement de santé. L'infection peut se développer à partir des germes portés par le patient lui-même. Mais, le germe peut également être transmis d'un patient à un autre de façon manuportée par les mains des soignants dans le cadre hospitalier.
Complications et infections
Les infections à Klebsiella pneumoniae sont associées à une mortalité élevée. "Lorsqu'elles se traduisent par une septicémie ou se compliquent d'une septicémie, le pronostic est alors plus sévère avec un risque de mortalité encore plus important", poursuit le pneumopédiatre.
Qui et quand consulter ?
Bien que Klebsiella pneumoniae soit peu responsable d'infections communautaires, il faut consulter son médecin en cas de fièvre, de brûlures à la miction, de douleurs lombaires, de toux, de difficultés à respirer, de dégradation de l'état général. Et ce, d'autant plus vite s'il existe un terrain de fragilité.
Diagnostic : prélèvement des urines, ponction...
Le diagnostic repose sur la recherche et l'identification de la bactérie grâce à un prélèvement des urines en cas de signes d'infection urinaire, une ponction lombaire en cas de signes méningés, d'un prélèvement broncho-alvéolaire en cas de signes respiratoires ou d'un prélèvement sanguin (hémoculture).
Traitement
Le traitement repose habituellement sur la prescription d'antibiotiques. "L'étude de la sensibilité du germe à différents antibiotiques testés sur l'hémoculture (antibiogramme) permettra de cibler avec précision celui ou ceux qui seront les plus efficaces", conclut le Dr. Clarisse Santos. Klebsiella pneumoniae est aujourd'hui résistante à certains antibiotiques. La bactérie fait d'ailleurs partie des douze agents pathogènes prioritaires résistants aux antibiotiques selon l'Organisation mondiale de la santé…
Merci au Dr Clarisse Santos, pneumopédiatre à Lille.