Allergie au chat : symptômes, que faire ?
L'allergie au chat est une allergie fréquente qui toucherait près de 10% de la population. Elle se manifeste par de la toux, des yeux qui pleurent et parfois des petits boutons. Que faire ? Prendre des médicaments antihistaminiques ou se séparer de son chat ? Conseils du Dr Catherine Quequet, allergologue.
Symptômes
L'allergie aux chats est une allergie immédiate : les symptômes arrivent donc rapidement, dans les minutes ou les quelques heures qui suivent le contact avec l'animal ou avec des allergènes de chat déposés par exemple sur des vêtements. "En effet, les symptômes de l'allergie au chat peut se déclarer en l'absence d'un chat en présence de personnes qui portent des allergènes de chat sur eux." explique le Dr Quequet, allergologue.
Les symptômes sont essentiellement d'ordre ORL et respiratoire en fonction de la sensibilité :
- rhinite avec des éternuements,
- nez qui coule
- conjonctivite,
- crise d'asthme,
- Des symptômes cutanés : poussée d'urticaire ou aggravation d'un eczéma atopique.
La race du chat ainsi que sa couleur et que la longueur de ses poils ne sont pas déterminants. "En revanche, les chats mâles non castrés sont davantage allergisants : leurs glandes sébacées et salivaires sécrètent davantage de Fel d 1, la principale protéine féline allergisante du fait d'un taux de testostérone plus important" signale le Dr. Quequet. Comme toutes les allergies, l'allergie au chat peut apparaître à n'importe quel âge - toutefois certaines personnes peuvent être allergiques à tous les chats sauf au leur.
Contrairement aux idées reçues, l'allergie au chat n'est pas provoqué par les poils de chats.
Causes
Contrairement aux idées reçues, l'allergie au chat n'est pas provoqué par les poils de chats mais par une exposition à des allergènes produits par les chats. L'allergène le plus fréquent est la glycoprotéine Fel d 1 sécrétée par les glandes salivaires et sébacées du chat. Il existe d'autres allergènes que cet allergène majeur Fel d1 qui expliquent des allergies croisées, par exemple Fel d2 qui explique des allergies croisées avec le chien ou avec des allergies alimentaires (viande de porc, poisson…) La réaction allergique survient lorsqu'il y a :
- soit un contact direct avec l'animal;
- soit un contact indirect par dépôt des allergènes sur les supports textiles;
- soit un contact intermittent, les allergènes peuvent être apportés par des animaux en visite au domicile. Mais le contact peut également se faire lors de séjours chez des personnes ayant des animaux.
Les personnes qui ont un terrain atopique c'est à dire une prédisposition génétique au développement cumulé d'allergies courantes ont évidemment davantage de risque d'être allergique au chat mais dans 10% des cas, il n'y a pas d'antécédents connus.
Que faire ?
"En premier lieu, Il faut déjà faire des tests pour s'assurer qu'il s'agit bien d'une allergie au chat." explique le Dr Quequet. Si l'allergie est avérée, des traitements existent :
- Médicaments antihistaminiques, corticoïdes par voie nasale et collyre si les symptômes sont minimes (rhinite, conjonctivite…)
- Épreuves fonctionnelles respiratoires, traitement de fond et bronchodilatateur en cas de crise.
S'il y a de grosses crises, il conseillé de se séparer du chat, néanmoins, il faut compter 6 à 7 mois pour que les allergènes de chats disparaissent de la maison
La désensibilisation par voie sublinguale est également possible chez les adultes comme chez les enfants à partir de 5 ans.
Prévenir une allergie au chat
Le Dr Quequet propose quelques conseils d'hygiène domestique :
- Utiliser un purificateur d'air avec un filtre HEPA (haute efficacité pour les particules aériennes),
- Préférer un aspirateur avec sac et filtre HEPA
- Préférer les sols lisses (parquet, carrelage) à la moquette et aux tapis
- Interdire au chat de venir dans la chambre et de dormir sur le lit,
- Laver le chat mais le taux d'allergènes n'est diminué que pour 24h
L'éviction du chat est-elle obligatoire ?
L'éviction du chat est redoutée par nombreux maîtres allergiques. Pour autant, elle n'est pas forcément nécessaire dès lors que l'on accepte de prendre quotidiennement un traitement adapté. D'ailleurs, "une étude montre que les propriétaires de chats ne se séparent pas de leur chat et préfèrent prendre des traitements" signale le Dr Quequet.
Un vaccin contre l'allergie au chat
À l'été 2019, des chercheurs de l'Université de Zurich (Suisse) ont découvert un "vaccin" susceptible de neutraliser la protéine Fel d 1 à l'origine des symptômes d'allergies. Vaccin n'est pas un terme adéquat : ce dispositif est destiné au chat : on lui injecte un produit qui lui fait diminuer le taux de Fel d 1.
Ce "vaccin" apparaît problématique car immuniser le chat contre une protéine qu'il produit alors que lui n'est pas malade. En outre, on ne connaît pas le rôle que joue précisément cette protéine pour le chat et on ne connaît pas, à ce jour, d'éventuels effets indésirables chez l'animal. "Il est plus logique de traiter l'humain" conclut le Dr. Quequet.
Merci au Docteur Catherine Quequet, allergologue et autrice du livre "1001 Allergies & Intolérances" aux Editions de l'Opportun.