Cancer du testicule : symptômes, cause, âge, bon pronostic ?
Le cancer du testicule touche environ 2800 hommes chaque année en France, surtout jeune. C'est un cancer de très bon pronostic. Il faut être attentif à ses symptômes pour le dépister tôt et bénéficier de ses traitements.
Le cancer du testicule, aussi appelé tumeur testiculaire, est une maladie peu fréquente : environ 2 800 nouveaux cas chaque année en France selon les chiffres de Santé Publique France qui touche plutôt l'homme jeune. Il est de bon pronostic, y compris dans ses formes métastatiques. Les principaux facteurs de risque sont un antécédent de cryptorchidie ou de tumeur testiculaire controlatérale. C'est quoi une tumeur du testicule ? Quels sont les facteurs de risques ? Quel est le meilleur traitement pour la soigner ?
Définition : c'est quoi un cancer du testicule ?
Le cancer du testicule touche exclusivement les hommes puisqu'il concerne la glande génitale masculine. On distingue principalement deux types de cancer du testicule :
► Une forme de cancer peut se développer au niveau des cellules reproductrices. Ces tumeurs sont appelées séminomes (59% des cas).
► Les autres cancers sont non séminomateux, avec différents sous-types selon les cellules atteintes (39% des cas).
Quel est l'âge de survenue du cancer des testicules ?
85% des cancers du testicule sont diagnostiqués entre 15 et 49 ans, c'est le cancer solide de l'homme le plus fréquent entre 15 et 34 ans.
Quels sont les chiffres du cancer du testicule en France ?
Le cancer des testicules est relativement rare puisqu'il ne représente que 1% de l'ensemble des cancers (2% des cancers chez les enfants). Il est, cependant, de plus en plus fréquent dans les pays occidentaux.
- Environ 2800 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France.
- Le cancer du testicule est responsable de 85 décès par an en France en moyenne.
- 85% sont diagnostiqués entre 15 et 49 ans.
- C'est le cancer solide de l'homme le plus fréquent entre 15 et 34 ans.
- Le traitement permet aujourd'hui une guérison dans plus de 98% des cas, sur les 2800 cas découverts par an, en France.
- Le cancer du testicule est bilatéral dans 1 à 2% des cas.
Quels sont les symptômes d'un cancer du testicule ?
Le cancer du testicule est souvent découvert par le patient lui-même, qui palpe une masse indolore, dure, augmentant le volume de la bourse. Ressentir une sensation de lourdeur ou de gêne dans les bourses est peu fréquent, mais peut survenir. Des douleurs pelviennes ou abdominales peuvent être associées, ainsi que des adénopathies inguinales. Une fatigue inhabituelle et une perte de poids sont également des signes qui peuvent être présents. Le cancer peut également être découvert fortuitement lors d'un examen chez un médecin ou lors d'un bilan de stérilité, la tumeur du testicule pouvant en être la cause.
Quelles sont les causes et les facteurs de risques d'un cancer du testicule ?
Les principaux facteurs de risque sont un antécédent de cryptorchidie ou de tumeur testiculaire controlatérale. Le testicule ectopique (ou cryptorchidie) correspond à un testicule en position intra-abdominale, n'étant pas descendu dans le scrotum pendant l'enfance. Six cancers du testicule sur dix surviennent après un antécédent de cryptorchidie. L'atrophie testiculaire, survenant notamment après les oreillons est aussi un facteur de risque. Des anomalies testiculaires, des antécédents d'infection ou de traumatisme du scrotum semblent être associés à un plus grand risque de tumeur du testicule. Le tabagisme et l'obésité sont des facteurs favorisants. Il n'est pas prouvé que certains sports ou le téléphone portable porté dans la poche soient des facteurs de risque.
Comment pose-t-on le diagnostic d'un cancer du testicule ?
La suspicion de cancer du testicule est généralement fortuite. Elle a lieu au cours d'un examen systématique (test de fertilité par exemple), ou la tumeur est découverte par le patient lui-même. La palpation d'une masse dure et irrégulière au niveau d'un testicule permet d'évoquer immédiatement le diagnostic.
Quels examens faire en cas de suspicion de tumeur testiculaire ?
Lorsqu'on suspecte une tumeur du testicule, il faut consulter le médecin qui vérifiera les antécédents familiaux et réalisera un bilan complet du patient. Il demandera également des analyses sanguines avec le dosage des marqueurs tumoraux ( béta HCG, alpha-foetoprotéine…) et, pour compléter le diagnostic, une échographie du scrotum et une IRM. La biopsie permet d'établir le diagnostic de cancer des testicules avec certitude.
"L'auto-palpation des testicules est le meilleur moyen de dépister un cancer précoce"
Quels sont les traitements d'un cancer du testicule ?
► Ablation du testicule. Le traitement du cancer du testicule est tout d'abord chirurgical. Il s'agit de l'orchidectomie, c'est-à-dire l'ablation du testicule cancéreux. L'intervention chirurgicale peut parfois s'accompagner d'une radiothérapie, d'une chimiothérapie ou d'une association des deux. Lorsque la tumeur est isolée, sans atteinte des enveloppes testiculaires, la chirurgie seule peut suffire. Au préalable, une conservation du sperme de l'individu est proposée, car des risques de troubles de la fertilité existent.
► Chimiothérapie et radiothérapie. Par la suite, le traitement dépendra de l'analyse du testicule enlevé et du bilan d'extension (ganglions, métastases). La chimiothérapie est plus efficace sur les tumeurs non séminomateuses. La radiothérapie est privilégiée pour les séminomes.
► Prothèse testiculaire. Il est possible de mettre en place une prothèse testiculaire.
Quelles sont les complications d'un cancer du testicule ?
Les complications du cancer du testicule dépendent de son extension : des métastases pulmonaires ou hépatiques sont de mauvais pronostic. Mais il s'agit d'un cancer facilement dépistable, et la précocité de son diagnostic permet d'obtenir d'importants taux de guérison.
Quelles sont les chances de survie d'un cancer du testicule ?
Le cancer du testicule est un cancer de très bon pronostic avec une survie nette standardisée de 93 % à 5 ans après un diagnostic réalisé entre 2010 et 2015. La survie nette à 5 ans varie peu avec l'âge au diagnostic : 98 % à 20 ans et 94 % à 60 ans. Les survies à 15 et 20 ans après le diagnostic restent très élevées, et proches de celles observées à 5 et 10 ans. Le taux de mortalité par cancer du testicule a diminué ces dernières années grâce à l'amélioration des traitements. La mortalité atteint un niveau très bas, le nombre total de décès estimé en 2018 étant de 86. Après guérison d'un cancer du testicule, le risque de voir se développer un cancer sur le testicule controlatéral est d'environ 2 à 5% dans les 25 années qui suivent. L'une des principales complications du cancer du testicule est la stérilité. C'est pourquoi la congélation du sperme est proposée en préalable à toute intervention.Cancer essentiellement de l'homme jeune, de très bon pronostic
L'auto-palpation des testicules est le meilleur moyen de dépister un cancer précoce et d'augmenter considérablement ses chances de guérison
Prévention : comment éviter le risque de cancer du testicule ?
Bien qu'elle soit limitée, la prévention du cancer des testicules est possible. Elle consiste à réaliser un examen mensuel de ses testicules par le patient lui-même, notamment après un bain ou une douche chauds, lorsque les bourses sont plus souples. En se plaçant devant un miroir, celui-ci doit palper doucement ses testicules en les faisant rouler entre le pouce et l'index à la recherche d'une bosse ou d'une masse anormale : les testicules doivent être lisses et de forme ovoïde. "L'auto-palpation des testicules est le meilleur moyen de dépister un cancer précoce et d'augmenter considérablement ses chances de guérison" indique le Dr Anne-Christine Della Valle, médecin généraliste.
Source : Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine 1989-2018 - Testicule, tous cancers. Santé Publique France, août 2021.