Hormones du plaisir : femme, homme, lesquelles ?

Quelles sont les hormones du plaisir dans le cerveau ? 

Il existe quatre hormones du plaisir : les endorphines, l'ocytocine, la sérotonine et la dopamine. "Une hormone circule normalement dans le sang, mais celles-ci se situent dans le cerveau. C'est pour cela qu'on les appelle également des neuro-hormones", explique le Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue. 

A quoi servent-elles ? 

Ces quatre hormones sont très actives dans le cerveau lorsqu'une situation ou un comportement apporte un sentiment de plaisir. "Il faut savoir que la vraie mécanistique des hormones est bien plus complexe que ce qu'on imagine. Elles ne fonctionnent pas indépendamment les unes des autres, ce n'est pas chacun son couloir, mais il s'agit plutôt d'un combo, d'une interaction entre les différentes hormones", alerte le Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol. 

► Les endorphines : ces hormones sont fabriquées lors d'un effort physique important pour permettre la résistance à la douleur. C'est le cas, par exemple, pour maintenir l'effort lors d'un marathon.
► L'ocytocine : il s'agit d'une hormone importante dans l'attachement et l'empathie. Elle est fabriquée lorsqu'on prend quelqu'un dans ses bras et est sécrétée en très grande quantité au moment de l'orgasme. Elle joue également d'autres rôles : "Elle est notamment responsable des contractions de l'utérus au moment de l'accouchement. L'ocytocine est également une hormone qui permet au lait d'être éjecté au niveau du sein chez les femmes qui allaitent." 
► La sérotonine : celle-ci est très connue comme étant l'hormone de la bonne humeur. Les anti-dépresseurs agissent notamment sur la sérotonine. Lorsqu'une personne a un dysfonctionnement du système impliquant la sérotonine, elle devient plus triste et a des idées noires. 
► La dopamine : la dopamine est fabriquée dans le circuit de récompense. Un pic est sécrété dès que quelque chose nous fait plaisir. Cependant, ce système de récompense peut engendrer des addictions. 

Le hormones du plaisir sont-elles différentes chez l'homme et la femme ? 

Les hormones du plaisir sont identiques chez l'homme et la femme. Elles ont le même mode de fonctionnement et agissent de la même manière, peu importe le sexe. Néanmoins, leurs effets peuvent être différents d'un individu à un autre. 

Quelle est l'hormone du plaisir sécrétée quand on est amoureux ? 

"L'hormone principale sécrétée lorsqu'on est amoureux est l'ocytocine. Mais la sérotonine et la dopamine participent aussi. Lors de l'activité sexuelle, il existe une explosion des hormones du plaisir."

Quelle est l'hormone du plaisir sécrétée pendant le sport ? 

Les endorphines et la dopamine sont principalement sécrétées pendant le sport mais l'activité physique favorise le bon fonctionnement du circuit de la sérotonine.

La dopamine est fabriquée en grandes quantités lors de la prise de substances addictives

Quelle est l'hormone du plaisir sécrétée quand on mange ?

Lorsqu'on mange, la dopamine est sécrétée si l'aliment procure du plaisir. La sérotonine est également sécrétée pour le fait de manger avec les autres. 

Peut-on en manquer ? 

"Il ne s'agit pas forcément d'une carence mais plutôt d'un défaut de transmission dans le circuit des hormones. Il existe des pathologies ou des facteurs génétiques qui peuvent engendrer le manque d'une hormone. L'action de la sérotonine se fera moins bien en cas d'événements de vie difficiles. Il a également été montré qu'il existe un manque d'ocytocine dans l'autisme ou dans certaines maladies génétiques rares. Enfin, la dopamine est fabriquée en grandes quantités lors de la prise de substances addictives, ce qui va entraîner la personne à continuer sa consommation sans arriver à se contrôler, jusqu'à l'addiction." 

Comment favoriser leur action ? 

Voici ce qu'il faut faire pour stimuler et favoriser l'action de ces hormones : 
► Les endorphines : une activité physique permet de favoriser leurs actions ; 
► L'ocytocine : il est nécessaire de créer du lien social, vivre des expériences avec ses proches ; 
► La sérotonine : une bonne qualité de sommeil et de l'alimentation est importante ainsi qu'une activité physique ;
► La dopamine : l'idée est de bien connaître son fonctionnement pour éviter les addictions. Cela permet de mettre en place des choses pour fumer moins, limiter écrans etc. comme des thérapies comportementales. Diminuer progressivement son nombre de cigarettes ou bien manger en pleine conscience pour traiter ses troubles du comportement alimentaire, par exemples. 

Merci au Dr Emmanuelle Lecornet-Sokol, endocrinologue à Paris, co-auteur du livre "Et si c'était hormonal", avec Caroline Balma Chaminadour (éditions Marabout).