Psycho-généalogie : faites la paix avec vos ancêtres Dates anniversaire, deuils, non dits... Des influences multiples
Pour comprendre à quel point nos ancêtres peuvent venir teinter nos vies actuelles, quelques exemples s'imposent, relevés au fil du livre et de notre conversation avec Maureen Boigen.
Exemple n°1. Martine vient d'avoir 42 ans et depuis quelques semaines, plus rien ne va dans sa vie. Elle a l'impression de perdre pied : ses enfants posent des problèmes, son couple bat de l'aile et Martine ne parvient pas à répondre de sa place.
En essayant de mettre un peu d'ordre dans les branches de l'arbre familial avec son psycho-généalogiste, elle constate que sa grand-mère maternelle est justement décédée subitement à l'âge de 42 ans. D'ailleurs, en y repensant bien, elle se souvient que sa mère, qui n'a jamais vraiment "fait le deuil" mais plutôt enfoui son chagrin, a également ressenti un profond malaise autour de cet âge. Par une espèce de "loyauté familiale", Martine "mime" donc le décès de cette grand-mère qu'elle n'a pourtant jamais connue.
Exemple n°2. Sonia est le portrait craché de son arrière-grand-mère. Du moins, c'est ce qu'on ne cesse de lui répéter depuis sa plus tendre enfance. Or, depuis "toujours", Sonia est terrorisée à l'idée d'être abandonnée par ses proches. C'en est presque devenu pathologique. En fouillant dans le passé de cette arrière-grand-mère qu'elle n'a, au final, jamais connu personnellement, elle découvre que son histoire est marquée par de nombreux abandons et ruptures. Il semble donc que Sonia ait inconsciemment intégré cet élément de la vie de son arrière-grand-mère pour le faire sien. A force de s'entendre dire qu'elles étaient pareilles, elle a fini par redouter de vivre le même parcours affectif.
Exemple n°3. A chaque accouchement, Elisabeth est terrorisée à l'idée de perdre son enfant. Sans raison apparente puisque tout se passe bien. Il faut remonter jusqu'à ses arrière-grands-parents pour comprendre. Son arrière-grand-mère a perdu son premier enfant. Le grand-père d'Elisabeth, arrivé le second, est donc devenu l'aîné, sans avoir réellement cette place dans le cœur de sa mère. Le deuil de ce premier enfant a si peu été fait qu'Elisabeth répugne à inscrire la date du décès sur l'arbre familial. Cet événement devenu tabou se répercute sur sa vie à elle, en provoquant des angoisses à première vue inexplicables.