Elles ont peur de vieillir "Rien de tel qu'un défi pour se motiver"
Danielle, 60 ans, envisage la vie avec sourire et panache, malgré les épreuves de la vie. Son témoignage est à la fois poignant et exemplaire.
"J'ai eu 60 ans et ma toute première crainte de vieillir m'est venue à 35 ans. Je ne saurais dire pourquoi, puisque je me sentais belle, désirable et désirée.
J'ai toujours soigné mon corps, mais surtout mon intellect ce qui, conjugués, a fait que je me sentais bien dans la meilleure expression du terme. Je m'habillais comme une jeune femme de 20 ans, ce qui faisait dire à maman : "Mais bon sang, ce n'est plus de ton âge !" Et plus elle en disait, plus je provoquais ; je continue toujours d'ailleurs, pour mon plaisir et non pour celui des autres... Quoique mon nouvel époux en tire une certaine fierté, lorsqu'on me dit "vous ne faites décidément pas votre âge".
"La crainte du vieillissement se caractérise chez moi par l'idée d'une baisse de l'intellect"
La crainte du vieillissement se caractérise chez moi par l'idée d'une baisse de l'intellect, du temps qui va me manquer pour réaliser tous les rêves, mes ambitions et mes projets. Il m'arrive souvent de me demander si j'ai bien fait de refaire ma vie. Mon époux, 5 ans plus jeune que moi, m'étouffe par ses attentions et par sa crainte de me voir me lancer dans des aventures "qui ne sont plus de mon âge" ! J'ai eu toutes les souffrances physiques possibles : cancers (3) et comble de tout ce qui pouvait m'arriver, le décès de mon fils, il y a 3 mois, à 39 ans ! Quoi de pire ?
Malgré tous mes malheurs, dont le pire a été le décès d'Olivier, j'ai créé mon entreprise d'aide à la personne dans le Sud-Ouest, à
Barbotan-les-Thermes (Gers). Mon entreprise me prend tout mon temps et je me dis qu'Olivier y est pour beaucoup, qu'il est toujours présent pour m'encourager, me conforter dans un choix parfois difficile. Trois mois avant son décès, il venait lui aussi de créer son entreprise et nous avons toujours éprouvé une affection très fusionnelle. C'est pourquoi je dis qu'il est à l'origine de mon acharnement malgré la "crise"...
Au final, rien de mieux que le travail ; ce n'est pas pour gagner plus en travaillant plus : je suis Travailleur Non Salarié (j'ignore les idées de Sarkozy), mais c'est ce qui me motive et j'espère, me motivera encore longtemps !"