Trop de plaquettes sanguines : le risque artériel grave que vous courez

Un nombre de plaquettes dans le sang anormalement élevé augmente le risque artériel. Ces symptômes doivent alerter.

Trop de plaquettes sanguines : le risque artériel grave que vous courez
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Un individu en a entre 150 000 et 400 000 plaquettes sanguines par millimètres cube de sang. Les plaquettes sanguines entrent, avec les globules rouges et les globules blancs, dans la composition du sang et participent à la coagulation sanguine. Un excès de plaquettes (phénomène qu'on appelle "thrombocytose") peut être causé par une infection, une maladie inflammatoire (polyarthrite...), survenir après une intervention chirurgicale ou la prise de médicaments (aspirine par exemple). Dans tous les cas, il doit être surveillé. 

Un excès de plaquettes favorise la formation de caillots

Car "un nombre trop important de plaquettes dans le sang, comme par exemple plus d'un million/mm³, entraîne un fort risque de coagulation intra-artérielle qui peut causer la formation d'un agrégat plaquettaire (caillot) au niveau d'une petite artère, nous explique le Pr Philippe Hénon, hématologue et fondateur de CellProthera (biotech française à l'origine d'une Thérapie Régénératrice Cardiaque). Il y a alors un risque de thrombose artérielle pouvant induire un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un infarctus du myocarde. Le risque est le même si la personne a des plaquettes qui sont en nombre normal mais qui sont "sur-activées" (autrement dit, activées de manière anormale)". Et parmi les facteurs qui "excitent" les plaquettes sanguines, on peut citer de façon non exhaustive le tabac (ce qui explique que les fumeurs sont plus à risque d'infarctus du myocarde), la consommation importante et régulière d'alcool et le diabète

Les signes d'alerte sont brutaux

L'accident ischémique transitoire (AIT) est la manifestation de la formation d'un agrégat plaquettaire dans une petite artère intra-cérébrale. Une "sorte de pré-AVC" qui se manifeste par l'apparition des symptômes suivants :

► La survenue brutale et transitoire d'une baisse de force ou de sensation d'un côté du corps (hémiparésie) : la personne n'est plus capable de lever un bras ou une jambe (perte de coordination)

► La déformation d'un côté du visage (bouche par exemple), qu'on appelle une hémiplégie

► Des confusions brutales, des troubles de la parole ou des difficultés à comprendre ce que les autres disent

► Une baisse de vision d'un seul œil

Ces symptômes débutent soudainement et durent le plus souvent d'une minute à environ 1/4 d'heure, quelque fois jusqu'à une heure. Il n'y a pas de séquelles si l'AIT est pris en charge en urgence. "En effet, l'AIT correspond à la formation d'un agrégat plaquettaire qui bouche transitoirement un petit vaisseau artériel au niveau cérébral, mais n'étant pas encore consolidé par les facteurs de coagulation plasmatique, le caillot va finir par être chassé ou fragmenté sous l'effet de la pression sanguine", détaille notre interlocuteur. Toutefois, étant le plus souvent annonciateur d'un AVC, la survenue d'un AIT nécessite une prise en charge en urgence pour éviter la survenue de cet AVC, qui repose sur des traitements qui fluidifient le sang.