Plus performant grâce à des pilules ? Conduite dopante : jamais fatigué
Et pour cause : la précarité de l'emploi et les exigences du marché "invitent" les travailleurs de tous bords à produire encore et toujours plus. Pour tenir le coup, certains s'aident de stimulants vitaminés. Est-ce dangereux pour la santé de se donner un petit coup de fouet artificiel pour ressentir moins de fatigue ? Tout dépend évidemment de ce que l'on prend, de la fréquence et du volume de la consommation. Le point sur ces compléments alimentaires ou toniques que l'on trouve en vente en pharmacie.
Qu'est-ce que c'est ? Les toniques destinés à chasser la fatigue sont des compléments alimentaires. Ce sont le plus souvent des mélanges d'acides aminés, de vitamines (B, C et E par exemple), de sels minéraux (zinc, phosphore, magnésium, fer, calcium, etc.), et de cocktails de stimulants variés (caféine notamment). Il existe deux classes d'antiasthéniques (anti-fatigue) : ceux qui sont pris en cure environ un mois à l'avance, pour prévenir les coups de barre, et ceux dont l'effet escompté est un effet coup de fouet, destiné à travailler sans arrêt sans être fatigué.
Est-ce que ça marche ? Les différentes substances de ces produits vont agir sur l'organisme de façon à maintenir éveillé le cerveau et à fournir de l'énergie aux différents muscles du corps, dont le muscle cérébral. Mais, il n'est pas rare que ces produits n'aient pas de réelle efficacité sur le corps, et que l'effet le plus observé reste l'effet placebo.
Quel risque pour la santé ? Il n'y en a pas vraiment, si on les utilise dans des proportions raisonnables. Des abus peuvent conduire principalement à des troubles digestifs, des maux de têtes ou ce genre de désagréments.
Le meilleur anti-fatigue, c'est le sommeil !
Pour conclure, s'ils ne sont pas dangereux à proprement parler, ils ne sont pas indispensables non plus puisque vous pouvez retrouver dans votre alimentation les éléments dispensés par ces pilules. Par contre, le risque est que les consommateurs développent une dépendance psychique vis-à-vis de ces compléments, comme l'explique Patrick Laure : "En effet, le risque majeur est de voir des personnes sceptiques au départ devenir consommatrices régulières parce qu'après la première prise, ils ont fait de bonnes performances. D'autre part, le marketing de ces produits pousse à la consommation. Je me souviens par exemple de cette publicité pour un cocktail de vitamines où l'on voyait un serveur débordé par son travail. A un moment, une jeune fille lui tend un verre d'eau et un tube des comprimés en question. Le message véhiculé est très dérangeant : il signifie continuez à travailler, vous n'avez pas le droit de vous reposer, juste celui de produire et d'être rentable. Pour autant que je sache, le meilleur antiasthénique qui soit, c'est encore le sommeil..."