Erreurs médicales : comment parvenir au zéro défaut ? Des bons gestes trop peu appliqués
En théorie, les erreurs médicales sont évitables, puisqu'il s'agit par définition d'erreurs et non d'aléas. Le personnel soignant a donc une prise sur ces éléments. Plusieurs mesures ou comportements adéquats pourraient aider à réduire les soucis.
Le respect de la check-list, désormais obligatoire dans les blocs opératoires. Cette liste comporte un nombre primordial d'éléments à vérifier plusieurs fois à l'oral avec le patient avant qu'il ne s'endorme, puis à les consigner par écrit : nom, prénom, nature de l'opération, allergies, côté à opérer, etc. Ca peut paraître basique, mais c'est indispensable pour éviter les étourderies qui peuvent coûter très cher en chirurgie. De même, il est primordial de faire l'inventaire des instruments dont on dispose avant l'opération mais aussi après, histoire d'être sûr qu'on n'en a pas oublié à l'intérieur en cours de route.
D'une manière générale, être plus attentif aux éléments signalés par le patient et par le reste de l'équipe médicale, permettrait d'éviter certains accidents, estime le Dr Courtois. Aller déjeuner alors que la patiente est en plein accouchement, oublier de vérifier les allergies avant d'endormir pour une opération, se tromper dans le dosage du médicament... Ce type d'erreur pourrait largement être évité. "C'est pour cette raison qu'il faut étudier le problème plus attentivement. Le but n'est pas de fliquer les médecins, mais plutôt de mieux cerner les problèmes, pour mettre en place de bonnes pratiques."
"Il est également primordial que le médecin prenne le temps, avant l'intervention, d'expliquer toutes les conséquences et les effets secondaires possibles de l'intervention. Il doit envisager le pire et l'exposer au patienter."
Ainsi, les patients pourront mieux faire la distinction entre ce qui relève de l'erreur médicale et ce qui n'est qu'un aléa thérapeutique, déplorable, mais dont la faute n'incombe à personne. "Il est vrai que depuis quelque temps, les patients revendiquent de plus en plus, estime Dominique Courtois. Ils n'acceptent plus la douleur ou les cicatrices disgracieuses, alors qu'il s'agit souvent des conséquences classiques et inévitables d'une intervention. Il ne faut pas non plus faire perdre du temps aux médecins avec des erreurs médicales qui n'en sont pas !"