10 vérités sur les médicaments génériques Les médecins de plus en plus impliqués dans la prescription de génériques
Jusqu'à présent, la situation était le plus souvent la suivante : le médecin prescrivait le médicament princeps. Au moment de vendre les médicaments, le pharmacien pouvait alors le substituer par un générique.
Mais les choses ont changé récemment. Une loi votée en octobre 2009 (et qui entrera en application en mars 2010) stipule que le médecin, au moment de rédiger son ordonnance, doit prescrire un médicament par sa dénomination commune internationale (DCI). Il doit donc inscrire le nom de la molécule et non plus celui du médicament.
Si toutefois il juge que le patient devrait plutôt recevoir le princeps, pour ne pas qu'il soit perturbé dans ses habitudes par exemple, il peut apposer les lettres NS, pour non substituable, devant le nom du princeps. Pour Philippe Besset, du syndicat des pharmaciens, cette nouvelle obligation est plus ennuyeuse qu'autre chose. "Je ne pense pas qu'on devrait embêter les médecins avec ça. Ils ont leurs habitudes et cela fonctionne très bien ainsi. Le pharmacien connaît par cœur toutes les équivalences, c'est son métier."
Contrat de performance
Mais une autre incitation, autrement plus intéressante, pousse aujourd'hui les médecins à prescrire dans la DCI. Quelque 12 600 médecins généralistes viennent de signer un contrat d'amélioration des pratiques individuelles (capi) avec l'assurance maladie. Ils s'engagent à atteindre des objectifs fixés par la sécu.Parmi ces objectifs : prescrire le plus possible des molécules qui existent en version générique. Par exemple, il existe 4 grands types de molécules pour lutter contre le cholestérol. Deux d'entre elles existent en version générique. Le médecin devrait donc essayer de prescrire en premier ces molécules, avant de passer à un autre médicament s'il n'obtient pas les résultats escomptés.
S'il respecte le contrat qu'il a passé avec la sécu, le médecin reçoit chaque année une prime de 7 euros par patient dont il est le médecin traitant.
"C'est ce qu'on a appelé le 13e mois du médecin généraliste, plaisante Claude Bougé, du Leem. Les capi ont eu beaucoup plus de succès que l'Assurance maladie ou les pharmaciens ne s'y attendaient. 12 600 sur 45 000 médecins traitants, c'est énorme." Le marché du médicament générique semble donc avoir de beaux jours devant lui.