Comment protéger la prostate de la maladie ?
Les maladies liées à la prostate affectent principalement les hommes à partir de la cinquantaine. Parfois plus tôt.
La bonne santé de la prostate est importante chez l'homme. En France, le cancer de la prostate (maladie la plus grave qui puisse touchée cet organe) est le premier cancer masculin avec environ 60 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. "La prostate est un organe sexuel qui participe à la production du sperme et qui permet son émission et son évacuation dans le canal de l'urètre au moment de l'éjaculation" nous rappelle le Dr Wolff, urologue à la Polyclinique Bordeaux Nord et à la Nouvelle Clinique Bel-Air. Elle est située juste en-dessous de la vessie, au niveau des voies urinaires "c'est pour cela que lorsqu'il y a des pathologies de la prostate, il peut avoir un retentissement sur le fonctionnement de l'appareil urinaire".
Il existe deux pathologies principales dans la prostate. La première est bénigne et constitue l'évolution naturelle de la prostate. "C'est ce qu'on appelle l'hypertrophie bénigne de la prostate ou adénome bénin de la prostate", poursuit le spécialiste. "Il s'agit d'une augmentation de la taille de la prostate qui peut entraîner une pression sur l'urètre, donc des symptômes urinaires : difficulté à uriner, besoin fréquent d'uriner (surtout la nuit), faible débit urinaire, sensation de ne pas avoir complètement vidé la vessie." Il n'y a pas de campagne de sensibilisation ni de dépistage autour de l'adénome, puisqu'il s'agit de l'évolution naturelle de la prostate. "En revanche, lors d'une consultation de routine, le médecin traitant peut interroger le patient sur d'éventuels troubles urinaires."
"Pour l'adénome de prostate, on sait que l'hygiène de vie peut avoir un impact à la fois sur le développement de l'adénome lui-même et sur les symptômes" informe le Dr Wolff. Cela passe par :
- Une alimentation riche en fruits et légumes qui contiennent des antioxydants.
- La réduction des graisses saturées (et animales).
- L'augmentation des oméga-3
- La limitation de la consommation d'alcool et de caféine.
- L'éviction du tabac
- Une bonne hydratation
- Le maintien d'un poids santé
- Et la réduction du stress
Il est possible de prévenir l'inconfort et les complications que provoque l'adénome de la prostate. Pour cela, il faut prendre soin de sa vie sexuelle. Si vous avez une activité sexuelle régulière, continuez à garder le rythme. Une étude australienne a montré que la masturbation limitait par ailleurs le développement de l'hypertrophie bénigne de la prostate. Il est aussi conseillé de ne pas se retenir d'uriner quand on en a envie car cela peut irriter la vessie. Eviter certains aliments. Les plats épicés et salés, l'alcool, les boissons riches en caféine (café, thé, colas) et le chocolat aggravent les symptômes de l'adénome prostatique. En cas de rhume, évitez de prendre des médicaments contenant un décongestionnant (comme la pseudoéphédrine). Ces substances rendent l'émission d'urine plus difficile. Sans oublier de faire de l'exercice. Un bon tonus musculaire permet de mieux contrôler son envie d'uriner. Eviter en revanche les sports qui bousculent la vessie (VTT, équitation, tennis, volley-ball par exemple).
La seconde pathologie est le cancer de la prostate. Il se développe généralement lentement, mais dans certains cas, il peut évoluer rapidement. Comme le cancer du sein, le cancer de la prostate est un cancer hormono-dépendant, à la testostérone. "Eviter tout traitement hormonal sous forme d'hormone mâle type testostérone ou dérivés", indique le Pr Henri Joyeux dans son livre "Guérir définitivement du cancer" (Edition du Rocher). "Ces hormones comme facteurs de croissance peuvent stimuler le tissu de la glande prostatique et déclencher des anomalies évoluant vers le cancer." Il conseille aussi d'éviter la consommation de sucres en excès, les alcools forts, les viandes rouges, les charcuteries, les pâtes et pizzas en excès ; de se limiter à un produit laitier par jour (plutôt chèvre oiu brebis) et de suivre plutôt un régime type méditerranéen avec du poisson, des fruits de mer, des viandes blanches, des fruits, légumes, des fruits secs (amandes, noix...).
Il n'y a pas de dépistage de masse pour le cancer de la prostate mais "le dépistage est recommandé pour la majorité des hommes entre 50 et 70 ans, précise notre interlocuteur. Il est conseillé pour les hommes à partir de 45 ans, en cas de facteurs de risque tels que des antécédents familiaux de cancer de la prostate." Le dépistage se fait par une prise de sang qui va doser le PSA, une protéine produite par la prostate. "Son taux dans le sang peut augmenter en présence de cancer de la prostate." Un taux élevé de PSA peut être un indicateur de cancer, mais il n'est pas spécifique. Il peut aussi être élevé pour d'autres raisons, comme une infection ou une hypertrophie bénigne.