Asexualité : définition, causes, symptômes, est-ce une maladie ?
Souvent considérée à tort comme une maladie, l'asexualité est en réalité une orientation sexuelle caractérisée par le fait de ne pas ressentir le besoin d'avoir des relations charnelles. Comment l'expliquer ? Existe-t-il des solutions ? Réponses avec Valérie Grumelin, psychologue à Paris.
Définition
L'asexualité désigne une absence d'attirance sexuelle. "Ce sont des gens pour qui le sexe n'a aucune importance, c'est-à-dire que la jouissance par la sexualité n'a jamais été leur priorité. Ils peuvent néanmoins avoir envie de nouer une relation émotionnelle avec quelqu'un puisqu'ils sont davantage dans le partage, la contemplation, dans la beauté des choses et dans l'intellect ", explique Valérie Grumelin. L'asexualité ne doit pas être confondue à l'abstinence qui est un choix.
Causes
L'asexualité trouve généralement son origine dans l'enfance, lorsque l'on n'a pas été narcissisé par ses parents. "Les asexuels sont souvent des personnes à qui on n'a jamais fait de compliments, à qui on n'a jamais dit "tu es jolie ma fille", "tu es beau mon garçon", à qui on a répété que le travail était plus important, que tout ce qui avait attrait au corps était tabou et qu'on n'a jamais vu ses parents se câliner. Le corps est donc juste un véhicule qui porte leur âme, ils font plus attention à leur âme qu'à leur corps ", indique la psychologue. De la même manière, si nos parents ont véhiculé l'idée que le sexe était sale, on s'est complètement détourné des attraits sexuels et on se dit que cela n'a aucun intérêt.
Symptômes
L'asexualité se manifeste par une absence d'envie d'avoir des relations sexuelles.
L'asexualité n'est pas une maladie, plutôt un choix de vie différent.
Une maladie ?
L'asexualité n'est pas une maladie en tant que tel mais elle peut être considérée ainsi "à partir du moment où la personne en souffre, si elle dit "j'ai envie qu'on me touche mais je n'y arrive pas". Cela signifie qu'il y a un nœud quelque part, quelque chose qui fait barrière et la thérapie va permettre de mettre le doigt dessus ", nuance Valérie Grumelin.
Existe-t-il des solutions ?
S'il s'agit d'un couple au sein duquel les deux membres sont asexuels, cela ne pose pas de problème mais si cela ne concerne que l'un d'entre eux, ça crée de la solitude et ça rend malheureux. "Il est donc important de consulter un psychologue ou un psychiatre afin de comprendre la raison pour laquelle on est dans ce non désir d'être touché et pourquoi on refuse de s'octroyer ce plaisir ", tient à préciser la psychologue.
Merci à Valérie Grumelin, psychologue à Paris.