Vitamines chez l'enfant : posologie, précautions
Sommeil, immunité, fatigue... Dans certains cas, il peut être utile de donner des vitamines à son enfant. A partir de quel âge ? Lesquelles ? Quels sont les risques ?
Votre enfant est fatigué et vous souhaitez lui donner des vitamines ? C'est possible dans certaines indications particulières et toujours en respectant scrupuleusement les posologies. Faites attention aux formes selon l'âge de votre enfant. Qu'en est-il des vitamines D et K ? Quelles sont les contre-indications ? Quels sont les risques lorsqu'on donne des vitamines à son enfant ?
Peut-on donner des vitamines à un enfant ?
De nombreux parents se demandent s'il est possible de donner des vitamines à leurs enfants, notamment à l'approche de l'hiver. "Absolument" répond la pharmacienne Tina Gereral. Mais "attention à bien donner des vitamines conseillées par son pharmacien ou par son pédiatre. Les doses à administrer chez les enfants ne sont pas les mêmes que chez l'adulte, respectez toujours la posologie" ajoute-t-elle. Chez les petits, l'administration de vitamines doit répondre à certaines problématiques identifiées : fatigue, sommeil, immunité par exemple.
A partir de quel âge peut-on donner des vitamines à un enfant ?
Dès 3 ans pour les formes en sirop et à partir de 6 ans pour les petits comprimés et gommes à sucer.
Certains signes présentés par l'enfant peuvent encourager à donner des vitamines
Dans quels cas donner des vitamines à l'enfant ?
Certains signes présentés par l'enfant peuvent encourager à donner des vitamines. "Comme chez l'adulte ; lorsque les répercussions de la fatigue se font sentir (du mal à se lever, difficultés à mémoriser ses leçons, etc), à l'heure où les premiers virus et autre microbes sévissent pour renforcer les défenses immunitaires ou pour favoriser un sommeil continu et réparateur dans le cas des compléments alimentaires" détaille la pharmacienne.
Peut-on donner des vitamines D et K à son enfant ?
Les vitamines D et K peuvent aussi être prescrites par le pédiatre. "Après le sevrage, une alimentation diversifiée associée à la poursuite de l'allaitement maternel ou à la consommation de lait de suite (puis lait de croissance à partir de 12 mois) permet de couvrir les besoins en nutriments, minéraux et vitamines. Cependant le lait maternel n'est pas assez riche en vitamine D. Les laits artificiels sont certes supplémentés mais pas suffisamment. Quant à la vitamine K, à la naissance le stock est faible et le lait maternel en comporte très peu, cela concorde à un déficit de vitamine K qui expose le nouveau-né à un risque hémorragique. La maladie hémorragique du nouveau-né peut être tardive et gravissime (hémorragies cérébrales)" détaille le Dr Fabienne Kochert, pédiatre à Orléans et présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire. Les vitamines D et K sont indispensables à la croissance des enfants, elles jouent un rôle dans l'absorption du calcium présent dans les aliments et à la minéralisation osseuse et dentaire.
► Une supplémentation en vitamine D est ainsi recommandée pour tous les enfants jusqu'à l'âge de 5 ans. L'apport de vitamine se fait sous forme de gouttes données quotidiennement jusqu'à 18 mois - 2 ans. La posologie varie selon que l'enfant est allaité ou nourri avec un lait artificiel. Après l'âge de 18 mois - 2 ans, on conseillera de poursuivre une supplémentation en hiver sous forme d'ampoules : une à la Toussaint et l'autre en février.
► La vitamine K intervient dans l'équilibre de la coagulation. Les bébés en reçoivent une dose à la naissance. La vitamine K1 est administrée de préférence par voie orale à tous les nourrissons à la posologie de 2 mg par dose : une dose à la naissance, une dose entre 72 et 96 h de vie et une dose supplémentaire à 1 mois de vie chez les nourrissons allaités. "Chez le nouveau-né prématuré, l'administration par voie orale est privilégiée mais à défaut la vitamine K pourra être injectée par voir intra veineuse lente" précise la pédiatre.
Quand consulter ?
Il est impératif de rester attentif à l'état général de son enfant et de consulter un médecin "si la fatigue entraîne des somnolences importantes pendant la journée, si l'enfant manifeste des terreurs nocturnes ou des cauchemars à répétition, si vous constatez une perte de poids importante" informe Tina Gereral. Dans ces situations, mieux vaut consulter avant de penser résoudre le problème avec les vitamines afin de s'assurer qu'il n'y a pas un autre problème de santé.
Quelles sont les contre-indications des vitamines pour enfant ?
Il n'existe pas de contre-indications pour les vitamines. Il faut toujours respecter les posologies et en cas de doute demander conseil au pharmacien.
Y a-t-il des risques à donner des vitamines à son enfant ?
"Attention à la quantité de sucre, notamment en cas de diabète" recommande la pharmacienne, en ce qui concerne les compléments vitaminés.
► Le surdosage en vitamine D peut être dangereux (risque de calcifications rénales notamment) mais il est exceptionnel. Il est recommandé de respecter scrupuleusement les consignes d'utilisation de chaque médicament. Pour éviter les risques de surdosage, il est important de noter les apports en vitamine D dans le carnet de santé. Certains nouveau-nés peuvent avoir une hypersensibilité à la vitamine D (le plus souvent dépistée à la maternité), dans ce cas l'apport de vitamine D sera différé.
► Pour éviter les fausses routes et les risques de malaise, les vitamines sous forme de gouttes doivent être administrées à l'enfant en position semi-assise. Le bébé ne doit pas être allongé après la prise. Parlez toujours de ces cures de vitamines avec votre médecin.
Merci à la pharmacienne Tina Gereral et au Dr Fabienne Kochert, pédiatre à Orléans et présidente de l'Association française de pédiatrie ambulatoire.