Stress : symptômes, effets, comment y faire face ?

Stress : symptômes, effets, comment y faire face ?

Le stress perturbe la vie quotidienne de millions de personnes et provoque des conséquences sur la santé. Reconnaître ses symptômes permet d'adopter les traitements pour le soigner. Quelles sont les causes ?

Définition : qu'est-ce que le stress ? 

Le stress désigne le mécanisme psychologique mis en œuvre par l'organisme pour faire face à une situation particulièrement éprouvante ou considérée comme telle. Le stress est un ensemble de réactions de l'organisme lorsque celui-ci est soumis à des contraintes externes. Le stress peut survenir en réponse à n'importe quel type d'agression, que ce soit une infection, une pathologie organique, un symptôme isolé, ou un problème d'ordre psychiatrique. Ce terme est plus souvent employé dans le sens d'anxiété, d'angoisse et ainsi se rattache à une part plutôt psychologique. 

Quels sont les symptômes du stress ?

► Le stress provoque des symptômes physiques ou psychosomatiques, dont un tiers est lié à la somatisation. Alexandre Mergui observe notamment "des manifestations émotionnelles telles que l'irritabilité et l'agressivité, mais aussi des symptômes cognitifs : troubles de l'attention, de la mémorisation, difficultés de concentration, rumination mentale. Il peut également s'agir de troubles du comportement entrainant des comportements addictifs. Enfin, le stress peut se manifester par des troubles de l'endormissement".

► Le stress se traduit généralement par des troubles physiologiques tels que des troubles digestifs (ulcère, nausées et vomissements sont des symptômes digestifs courants déclenchés par le stress). Les symptômes peuvent également être des troubles cardiovasculaires, comme une augmentation de la fréquence cardiaque avec cette sensation d'accélération des battements cardiaques, des palpitations, une hypertension artérielle ou encore une augmentation du mauvais cholestérol. Mal de tête, crises de migraine sont également des symptômes fréquemment déclenchés par le stress. Ils sont parfois accompagnés d'hyperventilation (souffle court et rapide), de transpiration, mains moites, mauvaise haleine et diarrhée. Les épisodes de stress déclenchent souvent insomnies et cauchemars. 

Quelles sont les causes du stress ?

Les causes du stress peuvent être physiques, sociopsychiques (la cause la plus fréquente) ou liées à une maladie génétique, virale ou parasitaire. La situation de stress provoque une accélération du rythme cardiaque et la baisse du taux de glucose dans le sang. L'organisme réagit en libérant de l'adrénaline qui va oxygéner les muscles, ainsi que d'autres hormones. Le psychologue rappelle néanmoins que "le stress n'est pas forcément lié à des causes anxiogènes. On peut être stressé parce qu'on a peur de louper un train, parce qu'on est en retard à un rendez-vous. Il y a un déséquilibre entre l'événement et sa perception par l'individu". Le stress peut atteindre toute personne, épisodiquement ou parfois quotidiennement devenant un véritable handicap dans la vie quotidienne. Le stress correspond à un "déséquilibre entre la perception qu'a l'individu d'une contrainte extérieure et les ressources dont il dispose pour y faire face". Le corps réagit alors contre ce qu'il ressent comme une agression ou une pression. Le psychologue rappelle néanmoins que : "Chaque personne réagit de façon personnelle et adaptée à un événement qu'il considère comme traumatisant. Le stress correspond souvent à des tensions provoquées par des conflits personnels non résolus". 

Quelles différences entre stress et anxiété ?

"L'angoisse est une peur sans cause identifiée, l'individu ne sait pas à quoi rattacher ce sentiment. L'anxiété désigne quant à elle des peurs ou inquiétudes multiples et récurrentes rattachées à des causes internes (manque de confiance en soi, traumatisme) et externes. Ces causes peuvent être réelle ou imaginaires (angoisse liée à des éléments liés à la réalité, notion de trait de personnalité, dimension anxieuse, en dehors de tout facteur de stress). Le stress en revanche désigne une inquiétude liée à des causes externes (ex : problème financier, réunion avec prise de parole en public, etc)", explique l'expert.        

Quels sont les effets du stress ?

Une situation prolongée de stress peut conduire à un épuisement psychique et physique. Le stress peut être un facteur déclenchant de diverses pathologies, comme par exemple les maladies cardio- vasculaires, l'eczéma, la migraine...  Le stress provoqué par le travail est la première cause d'arrêt de maladie. Le terme de surmenage et de burn out est alors souvent employé. Le stress entraîne un déséquilibre du système nerveux : il stimule le système nerveux hypotalamo-hypophysaire et surrénalien. Le système sympathique, responsable de nombreuses activités indépendantes de la volonté est alors stimulé provoquant une libération d'adrénaline à l'origine notamment d'une augmentation de la fréquence cardiaque. Le stress peut être passager et survenir de façon isolée. Le stress peut également se prolonger de façon chronique et handicapé fortement la vie quotidienne.     

Quelles sont les 3 phases du stress ?

Le stress correspond à un ensemble de réactions de l'organisme qui apparaissent lorsque l'organisme est soumis à un changement de situation brutale : on l'appelle syndrome général d'adaptation. Selon les travaux de Hans Selye datant de 1975, il existe 3 phases dans la réaction au stress : la phase d'alarme, la phase de résistance et la phase d'épuisement.

► Réaction d'alarme : La réaction d'alarme est la première phase du processus de stress face à l'agression, au cours de laquelle apparaissent les premières manifestations : respiration courte et accélérée, augmentation des battements cardiaque, augmentation de la tension artérielle, boule à la gorge ou à l'estomac, anxiété, angoisse... Ces réactions sont provoquées par la libération d'hormones, comme l'adrénaline dont le délai d'action est de quelques minutes et dont la fonction est de préparer le corps à une action rapide. Le psychologue précise que "ce type de stress est qualifié de stress aigu (passager) par opposition au stress chronique (qui s'installe durablement)"

►  La phase de résistance : Elle correspond à la seconde phase du processus d'adaptation au stress. Lors du prolongement de l'agression (des facteurs de stress), la réaction d'adaptation provoque la mise en place d'un processus de résistance face à la situation d'agression. Cette étape prolongeant la première phase va ainsi permettre de préserver l'organisme de l'épuisement en compensant les dépenses énergétiques occasionnées pour faire face au stress. D'autres hormones, les glucocorticoïdes, sont ainsi sécrétées au cours de cette étape permettant une augmentation du taux de la glycémie nécessaire à l'organisme, au cœur, au cerveau et aux muscles. Au cours de cette phase, les sujets atteints adoptent des conduites différentes : certains se préparent à affronter le stress, d'autres continuent à vivre comme s'il n'existait pas en faisant la politique de "l'autruche" ou alors évitent les situations pouvant le provoquer, modèle qu'on appelle aussi "fuir pour combattre".

►  L'épuisement : L'organisme, débordé et sollicité en permanence par la situation de stress qui se prolonge et s'intensifie, ne réussit plus à mobiliser ses ressources et s'épuise. Il ne peut plus faire face aux agressions en raison de leur intensité. L'organisme craque, ne réussissant plus à faire face à toutes ces agressions. Les réserves psychiques et biologiques sont épuisées. C'est au cours de cette phase d'épuisement que peuvent apparaître certaines pathologies imposant la mise à l'arrêt de l'emballement de l'organisme

Quels traitements contre le stress ?

La cause du stress doit être identifiée et prise en charge. "Si des situations de stress perdurent et deviennent dangereuse pour la santé (surmenage, pression, harcèlement), se soustraire à celles-ci est alors la seule solution pour récupérer" confirme le psychologue. Le praticien insiste également sur l'importance justement de consulter un professionnel. Les exercices de cohérence cardiaque, la pratique du yoga, de la relaxation, du sport sont des solutions pour combattre le stress lorsque celui-ci n'a pas encore atteint son niveau critique. Il existe également des médicaments contre le stress comme les anxiolytiques lorsqu'une anxiété s'installe de manière prolongée à un niveau trop élevé.

Comment soigner naturellement le stress ?

  • Le millepertuis est connu pour ses propriétés antidépressives et calmantes. Selon l'Agence Européenne du Médicament, l'usage traditionnel du millepertuis est reconnu pour son effet contre l'épuisement psychique passager et les tendances à la dépression légère et passagère. Il agit aussi sur l'anxiété, la nervosité, le stress, le sommeil et l'équilibre émotionnel. Pour les troubles du sommeil liés au stress, le millepertuis est généralement consommé sous forme de décoction des fleurs ou de gélules (extraits secs). Dans les cas de dépression provoquée par le stress, le millepertuis est recommandé pour plus d'efficacité sous forme de teinture-mère, de gouttes ou d'EPS (extraits de plantes standardisés).      
  • Le houblon appartient à la famille des Cannabaceae, c'est une plante anti-stress. Les fleurs femelles du houblon, ses cônes, sont réputées pour ses vertus apaisantes et sédatives. On les prend sous forme de tisane (amère). Les cônes peuvent être séchés, puis broyés, pris sous forme de gélule ou d'extrait liquide.     
  • D'un goût agréablement citronné, les fleurs et les feuilles de mélisse sont traditionnellement consommées sous forme de tisane, de teinture ou d'extrait liquide pour en concentrer les effets, pour lutter contre le stress mental, le surmenage et l'agitation nerveuse. On l'appelle " la plante du détachement " dans le sens où elle aide à lâcher prise et à prendre du recul.  
  • La passiflore est traditionnellement utilisée pour ses effets calmants. Elle aide à lutter contre le stress, apaise les états légèrement anxieux et nerveux. La passiflore se prend généralement sous forme d'infusion, mais elle est plus efficace et plus facile à doser sous forme d'extrait alcoolisé (teinture-mère).         
  • La valériane est reconnue pour ses vertus anxiolytiques. Elle est préconisée en tisane dans les troubles du sommeil liés au stress. Cette plante sédative favorise l'apparition du sommeil. Compte tenu de l'amertume de la plante, il est plutôt recommandé de la consommer sous forme de gélule. La décoction de ses racines et l'extrait liquide de valériane sont en effet réputés pour être imbuvables. 
  • L'escholtzia possède des propriétés calmantes, antispasmodiques et analgésiques. Elle est particulièrement efficace sous forme d'EPS (Extrait de Plante Standardisé) lorsque le sommeil n'est pas réparateur et que le stress provoque des réveils nocturnes. L'escholtzia peut être administrée sous forme de tisane (partie aérienne de la fleur), de teinture-mère (en gouttes) ou d'extrait liquide.
  • La rhodiole, appelée " racine des sportifs " est un stimulant qui aide à lutter contre l'anxiété, la dépression et à gérer la fatigue générée par le stress. La plante est plus efficace sous forme d'EPS (Extrait de Plante Standardisé).      
  • Le mucuna est riche en L-Dopa, un acide aminé utilisé pour lutter contre la maladie de Parkinson, la dépression liée au stress et les états apathiques. Elle se consomme sous forme de tisane et d'extrait de plante standardisé (EPS) pour en concentrer les effets, afin d'atténuer les effets du stress tout en gardant un bon équilibre psycho-physique. On l'utilise aussi sous cette forme afin de stimuler une libido annihilée par le stress.   

Qui consulter pour le stress ?

Si le stress a un retentissement sur la vie quotidienne, le travail, l'état général, il est important de consulter un psychologue sans attendre. "Si la situation ne s'améliore pas, il faut absolument en sortir" alerte Alexandre Mergui.

Comment évaluer le niveau de stress ?

Ce questionnaire auto-administré (à faire soi-même) a pour objectif d'identifier votre niveau de stress à travers l'évaluation de votre état de santé physique et psychologique. Répondez aux questions instinctivement sans trop de réflexion.

SANTÉ ET BIEN-ÊTRE PSYCHOLOGIQUE

Vous avez eu l'un des symptômes suivants ou avez connu l'un des états suivants lors des 6 derniers mois (hors trouble physiologique identifié) :

Jamais

ou ne sais pas

Moins d'une fois par mois

Une ou plusieurs fois par mois

Une ou plusieurs fois par semaine

Symptômes somatiques

1. Des maux de tête, des douleurs musculaires : cou, épaules, haut du dos, bas du dos, articulations, etc.

0

1

2

3

2. Des difficultés digestives - des douleurs à l'estomac : " boule à l'estomac ", constipations, diarrhées, nausées, vomissements, brûlures, crampes, etc.

0

1

2

3

3. Des difficultés respiratoires : souffle coupé, boule dans la gorge, sensation d'étouffement, essoufflement, gène au niveau de thorax, etc.

0

1

2

3

4. Des infections cutanées : démangeaisons, plaques rouges, boutons, urticaire, orgelets, boutons de fièvre, eczéma, psoriasis, etc.

0

1

2

3

Symptômes émotionnels

5. Humeur instable – irritabilité, impatience, agressivité

0

1

2

3

6. Inquiétudes, anxiété

0

1

2

3

7. Tendance à dramatiser certaines situations

0

1

2

3

8. Perte d'intérêt, de motivation, de plaisir pour les activités habituelles

0

1

2

3

Symptômes cognitifs

9. Difficultés d'attention et de concentration : idées confuses, erreurs, interruptions fréquentes de tâche, etc.

0

1

2

3

10. Difficultés de mémorisation : oublis, vérifications

0

1

2

3

11. Des idées fixes ou des ruminations mentales

0

1

2

3

12. Des difficultés à prendre des décisions, y compris des décisions simples.

0

1

2

3

Symptômes comportementaux

13. Des perturbations du sommeil : longue période d'endormissement, réveils nocturnes, cauchemars, insomnies, fatigue inhabituelle le matin

0

1

2

3

14. Des perturbations alimentaires : perte d'appétit, repas sautés, grignotage, fringales, etc.

0

1

2

3

15. Comportements d'évitement : fuir les difficultés, fuir les contacts sociaux, s'isoler et rester seul, etc.

0

1

2

3

16. Des tendances additives : alcool, drogues, médicaments, jeux en lignes, jeux de hasard

0

1

2

3

TOTAL

 

Entre 0 et 8 : normal/tolérable

Votre état de stress physique et psychologique est tout à fait dans la norme. Cela est peut-être dû à une nature sereine dans un cadre favorable. Cette situation est salutaire et éloignée des risques associés au stress. Malgré tout, il se peut aussi que vous fournissiez un effort au-dessous de vos capacités et ayez de temps en temps besoin d'un défi qui vous poussera à plus d'efforts. Un score proche de 0 peut révéler une situation de sous-stimulation qui peut devenir néfaste dans la durée.

Entre 9 et 16 : préoccupant

Votre état de stress physique et psychologique nécessite d'être surveillé. Un score compris dans cette tranche indique la présence récurrente d'un ensemble de symptômes appartenant soit au domaine de l'anxiété et du stress, soit à celui de la fatigue psychique ou de la déprime. Il révèle un état de bien-être psychologique assez faible qui pourrait continuer de se dégrader. Il s'agit alors de s'interroger sur les causes de cet état (tempérament, problèmes personnels, familiaux, relationnels, scolaires, etc.) et d'être particulièrement attentif au moment où les symptômes surviennent.

Entre de 17 et 24 : alarmant

Un score compris dans cette tranche indique un état de mal-être physique et psychologique chronique qu'il convient absolument de prendre en compte dans les plus brefs délais. Il révèle un état de stress chronique et/ou d'anxiété trop important. Il s'agit de soustraire rapidement aux facteurs de stress présents dans votre vie. L'aide d'un professionnel de santé est vivement recommandée.

Au-delà de 24 : risque grave pour la santé et la sécurité

Votre état doit être considéré comme représentant un risque grave pour votre santé et votre sécurité (passage à l'acte, suicide, etc.) et nécessite un diagnostic et une prise en charge médicale et psychologique immédiate.

Merci à Alexandre Mergui, psychologue clinicien et docteur en psychologie.

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