Froid : 5 épices qui réchauffent le corps

Quand il fait (très) froid, le corps a besoin de réconfort et de se réchauffer de l'intérieur. Les naturopathes et experts en médecine ayurvédique préconisent de manger des aliments cuits (au four, à la vapeur...) et chauds, notamment des légumes racines (betterave, carotte, céleri, panais...) et d'inclure des épices "(ré)chauffantes" dans son alimentation ou dans ses infusions. Mais qu'est-ce-que c'est ?

Le cumin favorise le transport de l'oxygène dans le corps

En Ayurvéda, certaines épices ont des affinités avec nos tissus cellulaires et nos organes et sont dites "réchauffantes". C'est notamment le cas du cumin que l'on peut saupoudrer dans ses plats chauds ou ajouter dans ses appareils à quiche ou soupes par exemple. Sa teneur en fer (66.4 mg pour 100 g) aide à la formation des globules rouges, essentielle pour transporter l'oxygène jusque dans les organes et ainsi réchauffer tout le corps. Il booste le système immunitaire, empêchant ainsi les petits coups de fatigue de l'hiver. De plus, après un repas trop copieux ou riche, le cumin facilite la digestion : "le cumin est riche en nutriments et en antioxydants, il stimule la vésicule biliaire et le pancréas, et agit dans la digestion des graisses" nous précise Claire Marino, naturopathe.

La cannelle est conseillée aux personnes frileuses

En hiver, la cannelle a tout pour séduire. Riche en fibres, pourvoyeuse de calcium, potassium, fer, elle stimule la circulation sanguine : voilà pourquoi elle est conseillée en médecine chinoise aux personnes frileuses, en particulier celles qui ont souvent les mains et pieds froids ou des sensations de froid dans l'abdomen ou du petit bassin (surtout pendant les règles). En plus de son goût boisé et réconfortant, c'est un excellent stimulant, antiseptique et bactéricide, idéal en cas de rhume, grippe ou autres maux de l'hiver. Elle aide également à soulager les digestions lentes et compliquées. A consommer en infusion, ou parsemée dans ses plats en respectant la dose recommandée de 1 à 2 g par jour, soit ½ à 1 cuillère à café.

Le poivre de Cayenne est celui qui réchauffe le plus !

Qu'il soit blanc, rouge ou noir, le poivre contient de la capsaïcine, une molécule qui lui confère son côté piquant et qui a le pouvoir de légèrement dilater les vaisseaux sanguins, ce qui accélère la circulation sanguine, entraîne une sensation de chaleur et ainsi réchauffe l'organisme. "La capsaïcine augmente l'activité métabolique des cellules, ce qui provoque la sensation de chaleur. Ce composé modifie aussi l'activité du transport de calcium dans les muscles, ce qui intensifie la production de chaleur", confirme dans son blog Advenka Kelly Godbout, biologiste au Centre de Recherche du CHU de Québec. Le poivre de Cayenne est celui qui contient le plus de capsaïcine : c'est donc théoriquement celui qui réchauffe le plus. Le poivre noir contient une molécule similaire (la piperine) aux mêmes effets calorifiques. Enfin, le poivre est aussi doté de bonnes propriétés antibactériennes, et est particulièrement intéressant en début de rhume. 

Le gingembre améliore la répartition de la chaleur

Le gingembre est une plante qui "réchauffe l'organisme", rappelle le Dr Michèle Serrand dans son livre "Ginseng, 1000 ans de bienfaits" (Alpen). Il a une action circulatoire qui agit comme un vasodilatateur périphérique. Autrement dit, il facilite la distribution du sang vers les extrémités (mains, pieds) et améliore la répartition de la chaleur au travers du corps. "C'est le cas du gingembre, mais aussi de la cannelle, du piment, du poivre et de la cardamome", liste de son côté le Dr Philippe Stéfanini dans le livre "La santé par l'eau froide" (édition Jouvence). Le gingembre peut se consommer frais dans des plats salés ou en racine dans des infusions. La prise de gingembre ne doit pas dépasser 1,5 g par jour, au delà, il peut entraîner des maux de ventre. 

Le fenugrec réchauffe le haut du corps

Moins connu que les épices préalablement présentées, le fenugrec est une plante herbacée de la famille des haricots dont le goût astringent et amer rappelle un peu celui du thé indien. C'est la graine de fenugrec qui est utilisée. En pharmacopée ayurvédique, du fait de sa saveur amère et piquante sur le long terme, cette épice réchauffe l'organisme, particulièrement la gorge et le haut du corps en augmentant Pitta, l'énergie qui gouverne le métabolisme comme la digestion, la transformation et l'assimilation de nourritures tant physiques (par l'alimentation) que mentales et spirituelles. On peut facilement le consommer avec les cucurbitacées (courges, potimarron…) ou de la patate douce, ainsi qu'avec des viandes rouges (bœuf, agneau) ou des plats de poissons au lait de coco. Il est également possible de faire infuser les graines en guise de tisane (pas plus de 6 g de graines de fenugrec par jour, soit environ 2 cuillères à café).