Pourquoi je stocke autant de gras au niveau du ventre ?
"Physiologiquement, la femme va plutôt stocker des amas graisseux de façon gynoïde, c'est-à-dire au niveau des hanches, des cuisses et des fesses."
Première chose à savoir, il existe deux types de graisses abdominales. La graisse sous-cutanée, qui se loge sous la peau, et est inoffensive, et la graisse viscérale qui entoure les organes de l'abdomen et est associée à un risque de maladies cardiovasculaires, métaboliques et de cancers. Comment expliquer que certaines personnes stockent davantage à ce niveau-là ? "Physiologiquement, la femme va plutôt stocker des amas graisseux de façon gynoïde, c'est-à-dire au niveau des hanches, des cuisses et des fesses de par la structure du tissu conjonctif (structure de la peau), des récepteurs aux graisses qui sont localisés dans cette partie du corps, et des hormones de la femme qui sont dotés de récepteurs au niveau gynoïde" nous répond le Dr Alexandra Dalu, médecin anti-âge, mésothérapeute et nutritionniste.
De son côté, l'homme a naturellement tendance à stocker la masse grasse au niveau androïde. S'il stocke au niveau gynoïde (apparition des seins - gynécomastie- au niveau des fesses ou des cuisses), c'est pathologique. Toutefois, il existe évidemment des subtilités intrinsèques. Certains hommes ont un niveau de testostérone un peu plus bas, ce qui peut favoriser un stockage gynoïde. "De la même manière, une femme peut avoir un peu plus de testostérone et stocker de façon préférentielle au niveau androïde. C'est la raison pour laquelle les gynécologues mettent toujours en alerte leurs patientes quant à une future grossesse puisque la graisse abdominale ne favorise pas la procréation" informe le médecin nutritionniste.
"Elles auront beau faire du sport et manger équilibré, ce petit ventre ne disparaîtra que difficilement"
Certaines femmes ont un petit amas graisseux au niveau du ventre qui est simplement morphologique. Elles auront beau faire du sport et manger équilibré, ce petit ventre ne disparaîtra que difficilement, tout comme une culotte de cheval. "La chirurgie plastique peut être une solution dans ces cas-là", souligne le Dr Alexandra Dalu. "À mon sens, le body positive, c'est bien vivre dans son corps génétique. Il est essentiel de bien faire la différence entre le pathologique et le morphologique. Le body positive ne doit concerner que la morphologie" argue le Dr Dalu.
En revanche, le fait de stocker la graisse au niveau abdominal (androïde) de manière excessive est pathologique. Cela peut révéler un surpoids ou une obésité. "Pour le savoir, il existe deux outils principaux : l'IMC (indice de masse corporelle) mais il n'est pas toujours viable car si le sujet mesure 2 mètres et a 150 kg de muscles, son IMC explose alors qu'il n'est pas en surpoids. Et la mesure du périmètre abdominal à l'aide d'un mètre de couture" indique la spécialiste.
Le surpoids est avéré en cas de tour de taille de plus de 84cm chez la femme et de plus 102cm pour l'homme. Au-delà, l'OMS indique qu'il existe des risques de diabète de type 2, d'hypertension, d'infarctus, d'AVC et de cancer. Chez la femme, la graisse abdominale peut être le reflet d'un dérèglement hormonal comme le SOPK, le prédiabète, le diabète. Par ailleurs, à la ménopause, il arrive que la répartition des amas graisseux chez certaines femmes, se fasse au niveau androïde. Ce phénomène est dû au fait que les hormones oestrogène et progestérone diminuent "d'où l'importance de consulter son gynécologue pour se faire prescrire le traitement hormonal de la ménopause afin de rééquilibrer les niveaux hormonaux et de pallier d'autres désagréments pouvant survenir tels que les troubles du sommeil ou pertes de mémoire" conseille pour finir la spécialiste.
Merci au Dr Alexandra Dalu, médecin anti-âge, mésothérapeute, nutritionniste et auteure de "Les 100 idées qui vous empêchent d'aller bien" aux éditions Leducs.