Gonorrhée : les symptômes caractéristiques chez la femme et l'homme

Transmise lors des rapports sexuels, la gonorrhée est souvent asymptomatique jusqu'à ce que...

Gonorrhée : les symptômes caractéristiques chez la femme et l'homme
© sopradit - Adobestock

La gonorrhée est une infection sexuellement transmissible (IST) causée par la bactérie Neisseria gonorrhoeae. Cette IST est également connue sous le nom "chaude-pisse". Historiquement, elle était surtout présente chez les hommes de moins de 30 ans mais le pourcentage est en train d'augmenter chez les femmes, selon Sida info service. Elle se transmet lors de relations sexuelles non protégées avec une personne infestée. "Le rapport peut être oral, génital ou anal. Il est donc important de rappeler que la gonorrhée peut s'attraper après une fellation ou un cunnilingus. D'ailleurs, le sexe oral est responsable de près de la moitié des IST à gonorrhée", alerte le Dr Radia Djebbar, coordinatrice médicale à l'association Sida info service. 

La gonorrhée sans symptôme, surtout chez les femmes

Chez la femme, 70% des IST à gonorrhée sont asymptomatiques. La femme ne s'en rend pas compte, ce qui encourage l'évolution et peut mener à des complications. "L'IST est une infection des voies génitales basses, c'est-à-dire tout ce qui se trouve en-dessous du col de l'utérus. Or, si rien n'est fait, l'infection peut monter et atteindre l'utérus et les trompes de Fallope. La contamination des trompes peut être responsable d'une infertilité chez la femme", prévient le Dr Djebbar. Il est également nécessaire de procéder à un dépistage car les femmes ayant la gonorrhée peuvent contaminer leur bébé pendant la grossesse. Cela entraîne une atteinte oculaire chez l'enfant, principalement une conjonctivite.

Quels symptômes de la gonorrhée chez la femme ?

Chez la femme, les symptômes peuvent ressembler à ceux de n'importe quelle autre infection génitale :

  • un besoin très fréquent d'uriner :  "Parfois, cela ressemble à une simple cystite."
  • des écoulements du vagin,
  • des douleurs pendant les rapports,
  • des saignements ressemblant à ceux des menstruations.

Quels symptômes de la gonorrhée chez l'homme ? 

Chez l'homme aussi, le besoin d'uriner est répété et des écoulements urétraux blancs à jaunâtres apparaissent. "Si les écoulements surviennent dans la semaine après le rapport, on peut être sûr qu'il s'agit d'une IST à gonorrhée." 

La gonorrhée donne-t-elle des boutons ?

"Non pas du tout. Les gens assimilent souvent les lésions cutanées aux IST mais il n'y a aucune marque cutanée dans le cas de la gonorrhée." 

Quels symptômes à l'anus ?

Dans le cas d'un rapport sexuel anal, il est possible de développer une gonorrhée anale. Les symptômes sont les suivants : des démangeaisons, des faux besoins, une évacuation de glaires, de pus, des saignements et des douleurs. "Si on laisse évoluer, cela peut entraîner des abcès. Sans traitement, les symptômes peuvent diminuer au cours du temps. La personne devient alors asymptomatique mais le germe ne disparait pas pour autant", souligne le Dr François Pigot, proctologue.

Quels symptômes à la gorge ?

Après un rapport oral, et en cas de gonorrhée, des symptômes peuvent survenir au niveau de la gorge. Ceux-ci ressemblent à ceux d'une angine avec principalement des douleurs en avalant. Du pus et des ganglions peuvent aussi être présents.

Quels symptômes à la bouche ? 

"Il n'y a pas de symptômes au niveau de la bouche, ce n'est pas comme l'herpès où des boutons et une gingivite peuvent apparaître", assure le Dr Radia Djebbar. Le meilleur moment pour se dépister est une semaine après le rapport sexuel à risque. "Toutes les femmes doivent se dépister au moins une fois dans leur vie et toute la population doit procéder à un dépistage après un rapport non protégé, si la personne a une autre IST, ou en cas de partenaires multiples – on considère qu'il y a partenaires multiples s'il y a eu deux partenaires dans les 12 mois, recommande la coordinatrice médicale. Enfin, en cas d'IST, on se traite et on avertit son ou ses partenaires pour qu'ils se traitent également."  

Merci au Dr Radia Djebbar, coordinatrice médicale pour l'association Sida info service.