Comment augmenter la testostérone ?

La question de l'augmentation de la testostérone est complexe. Si son dosage dans le sang montre un taux bas donc pathologique, une prise en charge médicale sera mise en œuvre. Alors que si son dosage est normal et que l'augmentation de la testostérone est motivée par des objectifs individuels, cela sort du champ médical. "En effet, une baisse prolongée de la testostérone entraîne des effets sur la santé : chez l'homme chute de la libido, diminution de la musculature, fatigue, troubles du métabolisme… En augmentant la testostérone, on va prendre en charge ces dysfonctionnements et chercher une pathologie sous-jacente", souligne le Pr Jacques Young, endocrinologue.

A quoi sert la testostérone dans le corps ?

Les taux sanguins de testostérone sont différents chez l'homme et chez la femme. 
► Cette hormone est sécrétée chez l'homme pendant la vie fœtale et néonatale puis à partir de la puberté et tout au long de l'âge adulte. Cette hormone permet la masculinisation et le développement pubertaire : modification de voix, augmentation de la musculature et de la pilosité, poussée de croissance et apparition de la libido (désir sexuel). 
► Chez la femme, cette sécrétion est beaucoup plus faible et varie beaucoup avec l'âge. La testostérone baisse beaucoup à la ménopause : la source ovarienne se tarit alors que la source surrénale diminue avec l'âge, et la conséquence sera une baisse (variable) de la libido.

Comment booster la testostérone chez la femme ? 

La marge de manœuvre pour augmenter la testostérone chez la femme est très faible puisque les médicaments à base de testostérone ont été conçus avec des dosages importants qui s'adressent aux hommes. Augmenter la testostérone chez la femme après la ménopause permet parfois d'augmenter la libido. "Cette tendance a été très répandue aux États-Unis pendant les années 1990-2000. Un laboratoire vendait même de la testostérone pour les femmes à l'époque", ajoute-t-il. Il n'y a pas d'indication médicale pour augmenter la testostérone chez la femme sauf pour deux maladies rares qui sont l'insuffisance antéhypophysaire ou l'insuffisance surrénale où les taux de testostérone circulante peuvent être effondrés.

Chez la femme, le risque principal est le surdosage et l'apparition d'une pilosité excessive

Dans ce contexte, on observe une baisse de la libido et une perte de la pilosité axillaire et pubienne. "Il a été démontré dans une étude que l'administration de DHEA, androgène surrénalien, précurseur de la testostérone, augmentait modérément le taux de ce stéroïde et avait un effet sur la libido dans ces situations", ajoute-t-il.

Comment booster la testostérone chez l'homme ?

Booster la testostérone chez l'homme requiert des dosages très importants. Les globules rouges vont ainsi être multipliés et la capacité d'oxygénation des tissus développée. Les performances sportives à travers la force musculaire et l'endurance, vont ainsi être augmentées. Mais l'augmentation des globules rouges augmente la viscosité du sang ce qui favorise le risque d'accidents thrombotiques et les embolies.  L'actualité a dévoilé encore ces derniers jours les motivations de dopage de certains sportifs : en effet, en boostant leur testostérone, ils cherchent à rester au plus haut niveau sportif sans penser forcément à l'impact que cela peut avoir sur leur santé.

Quels sont les aliments bénéfiques pour "booster" sa testostérone ?

Il n'existe aucun régime alimentaire particulier pour booster la testostérone. Un sommeil suffisant, un régime équilibré adapté à l'activité physique associé à la consommation de protéines en quantités adaptées et un entraînement physique sont trois piliers nécessaires au maintien optimal d'une testostéronémie.

Peut-on prendre des médicaments pour augmenter sa testostérone ?

Il existe une supplémentation médicale mais s'injecter de la testostérone, des stéroïdes sous forme de compléments alimentaires, sans raison médicale reste illégal et dangereux.

Quels sont les risques et précautions à prendre ?

Les risques à booster son taux de testostérone en dehors d'un avis médical sont très importants et peuvent apparaître à court, moyen et long terme.
► Chez la femme, le risque principal est le surdosage et l'apparition d'une pilosité excessive, d'acné, perte de cheveux qui deviennent gras, et d'une masculinisation. "Sur le plan esthétique, ces effets secondaires ne sont peut-être pas ceux recherchés sauf si on souhaite changer d'apparence sexuelle".
► Chez l'homme, le risque principal est les phénomènes thrombotiques : thrombose artérielle, veineuse, embolie pulmonaire, phlébite… et parfois des accidents extrêmement graves au bout de quelques semaines ou mois. À moyen terme, le cœur et ses cavités se déforment et des problèmes cardiaques peuvent apparaître comme la mort subite chez des personnes jeunes. Des effets métaboliques apparaissent également à long terme (anomalies des lipides sanguins, diabète, effets prostatiques…).

Merci au Pr Jacques Young, service d'endocrinologie et reproduction, hôpital de Bicêtre (AP-HP), Kremlin-Bicêtre ; Université Paris-Saclay