Hépatocarcinome : symptômes, traitement, quel pronostic ?

Hépatocarcinome : symptômes, traitement, quel pronostic ?

L'hépatocarcinome est le type de cancer du foie le plus fréquent en France et dans le monde. Mais il est souvent asymptomatique.

Il existe différents types de cancers du foie. Mais le carcinome hépatocellulaire ou hépatocarcinome est de loin le plus fréquent de tous, puisqu'il représente 80 - 90 % des cancers du foie. Environ 11 600 nouveaux cas de cancer du foie ont été recensés en France en 2023, dont près de 80 % concernent des hommes (8 874 hommes touchés en 2023 contre 2 784 femmes). L'âge moyen du diagnostic est 69 ans.

Qu'est-ce qu'un hépatocarcinome ?

"C'est un cancer qui se développe à partie des cellules du foie, les hépatocytes, dont le rôle est d'assurer le bon fonctionnement de l'organe (le foie est un organe vital, ndlr). Elles sont notamment responsables de la régulation du métabolisme du glucose et du traitement des toxines, notamment l'alcool", explique le Dr. Lucia Parlati, gastro-entérologue et hépatologue. Selon les données de L'Institut National du Cancer, chaque année, 10 580 nouveaux cas sont répertoriés, dont 77 % chez l'homme.  

Quels sont les symptômes d'un hépatocarcinome ?

Souvent asymptomatique, ce cancer est le plus souvent découvert fortuitement à la faveur d'une échographie chez un patient ayant une maladie hépatique connue. Les symptômes se manifestent généralement aux stades avancés de la maladie. Au fur et à mesure de l'évolution du cancer, le malade peut présenter :

  • fatigue
  • perte d'appétit
  • nausées, vomissements,
  • douleurs sous les côtes dans la région du foie
  • fièvre
  • jaunisse
  • ventre gonflé (ascite)

Quelles sont les causes d'un hépatocarcinome ?

Ce cancer se développe, dans la majorité des cas, sur une maladie chronique du foie pré-existante comme une hépatite, une cirrhose, une hématochromatose. "Les cancers se développant sur un foie sain (non cirrhotique) sont rares, précise le Dr. Parlati. L'alcool est le principal facteur de risque (il est responsable de 48 % des nouveaux cas de cancers du foie, selon l'INCA). L'obésité, le surpoids, le diabète de type 2 ainsi que le tabac sont d'autres facteurs de risque."

Quels examens pour diagnostiquer un hépatocarcinome ?

A la suite de la découverte d'un nodule au foie à l'échographie, une IRM ou un scanner peuvent être réalisés. "Dans certains cas, ces examens d'imageries seront complétés par une biopsie (un prélèvement de cellules réalisé sous anesthésie locale par ponction, au travers de la paroi abdominale) ainsi qu'une prise de sang, à la recherche d'une protéine particulière produite par la tumeur appelée alfa foeto-protéïne", explique le Dr. Parlati.

Pronostic : quelles chances de survie ?

Le pronostic est variable car tout dépendra du stade de la tumeur et de la sévérité de la maladie. Selon l'Inca "les cancers du foie ont un pronostic défavorable avec une survie nette standardisée à 5 ans de 18 % chez l'homme et de 19 % chez la femme".  L'arrêt du tabac et de l'alcool influence positivement la tolérance aux traitements et le pronostic de la maladie.

Quels traitements pour soigner un hépatocarcinome ?

Il existe 4 solutions thérapeutiques. "Elle sera décidée en fonction des conditions cliniques du patient, de l'extension de la tumeur et du stade de la maladie hépatique sous-jacente lors d'une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP)", indique l'hépatologue. Il s'agit de :
► L'ablation partielle du foie par chirurgie. Elle consiste à retirer la partie du foie lésée par la tumeur. Elle est possible sur un foie qui fonctionne normalement.
► La greffe de foie. Elle est envisagée lorsque l'organe ne fonctionne plus normalement. Cette intervention permet dans le même temps d'éliminer la tumeur ainsi que la maladie chronique.

► La destruction tumorale percutanée par radiofréquence. Alternative à la chirurgie, cette technique utilise la chaleur pour détruire la tumeur à travers la peau.
► La chimioembolisation ou la chimiothérapie. Ce traitement est recommandé lorsqu'il n'est pas possible de retirer la tumeur, afin de ralentir son évolution.

Merci au Dr. Lucia Parlati, gastro-entérologue et hépatologue, membre de la Société Française d'Hépatologie (AFEF).