C'est quoi une IST ? Les plus fréquentes chez la femme ?

Les IST ou "Infections Sexuellement Transmissibles" sont transmises lors d'une relation sexuelle, avec ou sans pénétration. Chlamydia, syphilis, VIH... Il en existe une trentaine. Définition, exemples chez la femme/l'homme, symptômes... Tout savoir sur ces infections plus fréquentes qu'on ne le pense (et à tout âge).

C'est quoi une IST ? Les plus fréquentes chez la femme ?
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IST est l'acronyme d'Infection Sexuellement Transmissible. C'est une infection due à un virus, une bactérie ou un parasite qui est transmise par voie sexuelle, pendant un rapport sexuel, avec ou sans pénétration. On peut aussi entendre le terme "MST" pour "Maladie Sexuellement Transmissible" ou "maladies vénériennes" (moins employé aujourd'hui). L'homme et la femme peuvent avoir des IST. Quelles sont les principales IST ? Chez l'homme ? La femme ? Leurs causes ? Quels sont les symptômes d'une IST ? Est-ce grave d'avoir une IST ?

Quelle est la définition d'une IST ?

Une IST est une Infection Sexuellement Transmissible, transmise donc par voie sexuelle lors d'un rapport sexuel vaginal, anal ou oral, avec ou sans pénétration. Parmi les IST les plus connues, on retrouve : le VIH, la gonococcie (gonorrhée), les chlamydiae, la syphilis, les condylomes, la vaginose, l'herpès génital, les hépatites... L'OMS indique que d'après les connaissances actuelles, 30 bactéries, virus ou parasites différents sont transmis par contact sexuel. "La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu une recrudescence des IST, ainsi que la réapparition de certaines jusque-là quasiment éradiquées dans la plupart des pays occidentaux (syphilis par exemple), en lien avec une baisse de l'utilisation des moyens de prévention", indique Santé publique France.  Conformément à la recommandation de l'OMS, aujourd'hui, l'acronyme IST est maintenant le seul utilisé

Une IST se transmet par le contact avec le sexe d'une personne elle-même contaminée :

→ Si un homme a une IST, il peut transmettre l'IST à une femme.

→ Si une femme a une IST, elle peut transmettre l'IST à un homme.

→ Si un homme a une IST, il peut transmettre l'IST à un homme.

→ Si une femme a une IST, elle peut transmettre l'IST à une femme.

→ Une IST peut se transmettre pendant une relation sexuelle sans pénétration = quand les deux sexes se touchent ou quand la bouche de l'un touche le sexe de l'autre. 

→ Une mère peut transmettre une IST à son bébé pendant la grossesse ou l'accouchement.

→ Les IST ne peuvent pas se propager par simple contact, par exemple en donnant à manger ou à boire, en éternuant ou lors d'une accolade.

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Photo des virus et bactéries responsables d'IST © Artemida-psy - stock.adobe.com

Quelles sont les IST les plus fréquentes chez la femme ?

► D'après l'Assurance maladie, les infections à papillomavirus humains (HPV) sont l'infection sexuellement transmissible la plus fréquente en France. 80 % des femmes et probablement autant d'hommes présentent une infection à HPV à un moment de leur vie. 

► D'après l'Organisation mondiale de la Santé, la chlamydiose est l'une des IST les plus fréquentes chez la femme, en particulier chez la jeune femme. 124 082 cas d'infection à Chlamydia trachomatis ont été diagnostiqués en 2020 chez les personnes de 15 ans et plus, dont 54% étaient des femmes (chiffres de Santé publique France)

► L'herpès génital causé par un virus appelé herpès simplex virus (HSV) : à l'échelle mondiale, il s'agit de la quatrième infection sexuellement transmissible. En France, les études les plus récentes montrent que l'herpès génital touche environ 17% de la population. Ces dernières montrent également que les femmes sont davantage touchées que les hommes (chiffres de l'Association Herpès)

Quelles sont les IST les plus fréquentes chez l'homme ?

Les infections à papillomavirus humains : environ 80% d'hommes présenteront une infection à HPV au moins une fois dans leur vie, d'après l'Assurance Maladie

►  La gonococcie (blennorragie gonococcique, gonorrhée ou "chaude-pisse") : le nombre de cas de gonococcie diagnostiqués en 2020 s'établit à environ 10 000. Le taux de positivité de l'infection à gonocoque est plus élevé chez les personnes trans (6,3 %) et chez les hommes (5,8 %) que chez les femmes (1,2 %) (chiffres de Santé publique France)

L'infection par le VIH : le nombre de découvertes de séropositivité en 2020 a été estimé à 4 856, selon Santé publique France. Les hommes représentent 69% des découvertes de séropositivité VIH en 2020, les femmes 30% et les personnes trans 1%.

► L'hépatite B : la prévalence de l'antigène HBs à 0,65 %, ce qui correspondait à 280 821 personnes présentant une hépatite chronique B. Parmi les facteurs significativement associés à la positivité des anticorps anti-HBc : le fait d'être un homme et d'être âgé de plus de 29 ans (enquête nationale sur la prévalence des hépatites B et C en France, Santé publique France). 

La syphilis : les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes représentent 81 % des cas rapportés en France (OMS).  

Quels sont les symptômes d'une IST ?

Les infections sexuellement transmissibles (IST) sont souvent asymptomatiques, signale l'OMS. Quand elles sont symptomatiques, les symptômes d'une IST sont variable en fonction de l'infection, mais généralement, en cas d'IST, la personne peut avoir :

  • Des écoulements jaunes au niveau du sexe
  • Un écoulement urétral purulent 
  • Des boutons sur le sexe ou sur le pourtour de l'anus
  • Des démangeaisons dans la zone vaginale, anale, ou près de l'orifice de l'urètre
  • Des brûlures
  • Parfois, des douleurs dans le bas du ventre
  • Des douleurs quand on urine
  • De la fièvre
  • La peau qui jaunit (hépatite)
  • Des douleurs dans les articulations (plus rare)

Est-ce grave d'avoir une IST ?

Toutes les IST se soignent, pour la plupart d'entre elles avec des traitements très simples et presque toutes les IST peuvent guérir sans laisser de séquelles. Mais attention une IST non soignée peut devenir grave et entraîner des complications (risque de cécité et autres manifestations neurologiques, stérilité, transmission de la mère à l'enfant ou malformations congénitales...) Par exemple :

→ Les virus du papillome humain (HPV) et de l'hépatite B peuvent causer le cancer (du foie pour l'hépatite B ou du col de l'utérus pour le HPV)

→ Des condylomes peuvent occasionner des cancers chez l'homme et la femme

→ Les chlamydioses peuvent provoquer des infections génitales graves, des grossesses extra-utérines, et éventuellement une stérilité.

→ Certaines IST, comme l'herpès, la gonorrhée et la syphilis, peuvent augmenter le risque de contracter le VIH.

Comment dépister une IST ?

Pour faire un dépistage d'IST, il faut :

→ Consulter un médecin (généraliste, gynécologue, sage-femme, dermatologue) qui examinera votre sexe.

→ S'il y a une suspicion d'IST, il vous fera une ordonnance pour faire des examens de dépistage dans un laboratoire d'analyse. Soit :

  • Une prise de sang
  • Une analyse d'urine
  • Un prélèvement vaginal

→ Le laboratoire vous envoie ensuite les résultats du dépistage, ainsi qu'au médecin prescripteur. Les résultats peuvent montrer la présence ou non d'une IST. Si vous avez une IST, un traitement sera mis en place par le médecin.

→ Il est également possible de faire un dépistage dans un CeGIDD (Centre Gratuit d'Information de Dépistage et de Diagnostic) ou dans un CPEF (Centre de Planification et d'Education Familiale).

→ Si vous avez une IST, il convient de le dire à son/ses partenaire(s) pour qu'ils puissent faire un dépistage, casser la chaîne de transmission et recevoir un traitement adapté s'il est infecté (même en l'absence de signes cliniques). A ce propos, la Haute Autorité de Santé encourage tous les patients infectés à en informer leurs partenaires. En premier lieu, "elle souligne qu'en consultation, la question du ou des partenaire(s) doit être systématiquement évoquée par le professionnel de santé à l'occasion d'un diagnostic d'IST". Pendant la durée du traitement, il faudra absolument utiliser des préservatifs. 

Comment soigner une IST ?

En fonction de l'IST, le médecin peut prescrire plusieurs types de traitement :

  • Des antibiotiques (pour soigner une chlamydiose par exemple)
  • Des injections de pénicilline (en cas de syphilis par exemple) 
  • Des ovules à mettre dans le vagin (en cas de vaginose par exemple)
  • Des antibiotiques associés à une crème (en cas de gonorrhée, de mycoplasmes ou de trichomonase)

Même si les signes de la maladie ont disparu, il faut absolument prendre le traitement jusqu'au bout.

Comment éviter d'avoir une IST ?

Pour les IST bactériennes ou virales (gonococcie, blennorragie, chlamydiose, syphilis, hépatite B, herpès génital...) : le préservatif (féminin ou masculin) et le dépistage sont les moyens de prévention actuels. Pour certaines IST, il existe des vaccins : le vaccin contre le papillomavirus et le vaccin contre l'hépatite B.

Pour le VIH, d'autres stratégies de prévention sont également disponibles, c'est ce qu'on appelle la prévention diversifiée : 

  • L'usage systématique du préservatif lors des rapports sexuels 
  • Le dépistage qui permet de bénéficier rapidement d'un traitement si une infection est diagnostiquée 
  • La PrEP (prophylaxie pré-exposition) qui est un traitement antirétroviral (en continu ou à la demande) permettant de réduire considérablement le risque d'infection par le VIH chez les personnes séronégatives 
  • Le TPE (traitement post-exposition) qui est un traitement antirétroviral pris dans les heures qui suivent une prise de risque et pendant 1 mois, permettant de réduire le risque d'infection par le VIH chez une personne séronégative 
  • Les TasP (Treatment as Prevention ou en français "traitement comme prévention") qui ont l'effet des traitements antirétroviraux (en continu) permettant aux personnes séropositives d'avoir une charge virale plasmatique indétectable et de ne pas transmettre le VIH aux partenaires sexuels.

Sources :

- Assurance maladie

- Bulletin de santé publique VIH-IST. Décembre 2021, Santé publique France

- Haute Autorité de Santé

- Sida Info Service

- Tout ce qu'il faut savoir sur les quatre principales infections sexuellement transmissibles (IST) curables, OMS

- Infections sexuellement transmissibles (IST), OMS, 22 août 2022