Coxalgie : c'est quoi, symptômes, traitement
Terme historiquement utilisé pour définir l'atteinte tuberculeuse de la hanche, la coxalgie désigne aujourd'hui l'ensemble des douleurs de hanche. Quelles peuvent en être les causes ? Quels sont les symptômes ? Le point avec le Dr Stephan Pavy, rhumatologue à Paris.
Définition : qu'est-ce qu'une coxalgie ?
Autrefois employé pour évoquer la tuberculose de l'articulation de la hanche, la coxalgie désigne désormais l'ensemble des douleurs de hanche. "Il s'agit plus précisément d'une atteinte de l'articulation coxo-fémorale, l'articulation qui joint le bassin au fémur", explique Stephan Pavy, rhumatologue.
Quelle différence entre coxalgie et coxarthrose ?
La coxarthrose est une coxalgie. "La coxarthrose est l'arthrose de hanche soit une atteinte du cartilage de la hanche, liée à l'âge, à des anomalies anatomiques –ce qu'on appelle les dysplasies de hanche– ou encore à des prédispositions génétiques", précise le médecin.
Quels sont les symptômes d'une coxalgie ?
La douleur : "La première caractéristique une coxalgie est le fait qu'elle se situe dans le pli de l'aine. Toutefois, elle peut aussi irradier sur la face antérieure de la cuisse et provoquer parfois une douleur dans le genou ou la fesse", détaille le rhumatologue. La mobilité est altérée : "Souvent, ces patients boitent, la station debout et marche sont douloureuses."
Quelles sont les causes d'une coxalgie ?
Les causes d'une coxalgies sont multiples :
- Arthrose (atteinte du cartilage)
- Cause traumatique : "la coxalgie due à un traumatisme est assez rare car il faut un traumatisme sévère, contrairement au genou, par exemple".
- Causes inflammatoires : "elles sont dues à des maladies du tissu synovial, autour de l'articulation, comme la polyarthrite rhumatoïde, les spondylarthrites, le rhumatisme psoriasique, la chondrocalcinose articulaire qui se caractérise par le dépôt de cristaux de pyrophosphate de calcium sur les articulations."
- La tuberculose : "c'est une cause très exceptionnelle mais qui existe encore. Elle détruit l'articulation et provoque une fusion osseuse. Il s'agit d'une infection qui agit très progressivement, sans provoquer de douleur aigüe les premiers mois".
"Les douleurs liées aux atteintes des tendons autour de la hanche ou du nerf sciatique peuvent aussi irradier dans la hanche mais il ne s'agit pas de coxalgie à proprement parler", ajoute le rhumatologue.
Comment est posé le diagnostic d'une coxalgie ?
"En plus de la douleur caractéristique dans le pli de l'aine, on constate à l'examen une limitation de la mobilité de l'articulation. Les patients ne peuvent pas fléchir la hanche de la même façon et elle est raide en rotation. En outre, la douleur se réveille lors de la mobilité de l'articulation", détaille Stephan Pavy. Les examens pour poser le diagnostic sont la radiographie du bassin et de la hanche : "C'est grâce à cet examen qu'on évalue l'état du cartilage." Et l'IRM : "c'est l'examen de deuxième intention si on ne voit rien à la radio. Ce qui peut être le cas au début de la maladie." Les examens biologiques (prises de sang) permettront de confirmer le diagnostic d'une maladie inflammatoire.
Quels sont les traitements d'une coxalgie ?
Le traitement va dépendre de la cause. Dans le cas d'une atteinte mécanique dégénérative (arthrose), le traitement dépendra de la douleur et de la gêne fonctionnelle. Antalgique, anti-inflammatoires en cas de douleur. L'infiltration "doit se faire sous un contrôle radiographique ou échographique et aura un effet limité dans le temps. Elle soulage le patient de 1 à 2 mois". Prothèse totale de hanche : "Il s'agit d'une procédure chirurgicale bien connue et qui donne de très bons résultats. Le patient peut remarcher normalement, reprendre le sport au bout de trois semaines". Concernant les maladies inflammatoires, on dispose de traitements médicamenteux qui permettent de stopper la cause inflammatoire. "Si ces traitement sont prescrits tôt, il n'y aura pas de séquelles pour la hanche du patient", conclut Stephan Pavy. Enfin, en cas de douleurs légères liées à l'arthrose, certaines plantes comme l'harpagophytum peuvent être efficaces. Avant une cure, demandez toujours conseil à votre médecin.
Merci au Dr. Stephan Pavy, rhumatologue à Paris, pour son expertise.