Virus G4 de la grippe porcine : c'est quoi, symptômes, risques
Une nouvelle souche de virus de grippe porcine (G4) a été retrouvée chez 10% des ouvriers travaillant avec les porcs et chez 4% de la population générale en Chine, ont révélé des chercheurs. Pour le moment, aucune transmission interhumaine n'a été observée. Quels sont les symptômes ? Les risques de transmission et d'en mourir ?
G4 EA H1N1 : qu'est-ce que ce nouveau virus ?
En Chine, des chercheurs ont détecté une nouvelle famille de virus de grippe porcine, révèle une étude* parue lundi 29 juin 2020 dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences. Pour parvenir à cette identification, les auteurs d'Universités chinoises et du Centre de prévention et de lutte contre les maladies chinois ont réalisé, entre 2011 et 2018, plus de 30 000 prélèvement nasaux sur des porcs dans des abattoirs de 10 provinces chinoises ainsi que dans un hôpital vétérinaire. Ces analyses ont permis d'isoler 179 virus de grippe porcine, dont la majorité était présente chez les porcs depuis 2016. L'un de ces virus, baptisé G4 EA H1N1, a été retrouvé chez 10.4 % des ouvriers travaillant dans l'industrie porcine, en particulier ceux âgés de 18 à 35 ans. Et selon des tests sanguins capables de rechercher la présence d'anticorps à ce virus, 4.4% de la population générale chinoise semble également contaminée. Ce virus est donc présent chez les humains, même si à l'heure actuelle, aucune transmission interhumaine n'a été observée. Toutefois, les porcs sont considérés comme des hôtes importants pour la transmission des virus de la grippe porcine. Les chercheurs, craignant l'arrivée d'une nouvelle pandémie, recommandent de mettre en place de façon urgente une surveillance accrue des populations travaillant dans la filière porcine.
Ce nouveau virus de grippe porcine (G4 EA H1N1) descend génétiquement de la souche H1N1, responsable d'une pandémie en 2009, et "possède tous les traits essentiels montrant une haute adaptabilité pour infecter les humains", expliquent les auteurs de l'étude. Autrement dit, cette nouvelle souche de virus de grippe porcine présente toutes les caractéristiques susceptibles d'entraîner une future pandémie. "Ces travaux sont un rappel salutaire que nous courons constamment le risque de l'émergence de pathogènes zoonotiques, et que des animaux d'élevage, avec qui les humains sont plus en contact qu'avec des animaux sauvages, soient la source de virus pandémiques importants", commente James Wood, chef du département de médecine vétérinaire à l'Université de Cambridge.
Quels risques pour la santé ?
Pour déterminer les risques d'une infection chez les humains, les chercheurs ont réalisé plusieurs expériences en laboratoire sur des furets, des animaux couramment utilisés lors des recherches sur la grippe car leurs symptômes sont proches de ceux des humains. Les furets sont en effet capables, comme l'homme, de tousser, d'éternuer et d'avoir de la fièvre. Les chercheurs ont constaté que :
→ Le virus G4 EA H1N1 était plus infectieux que d'autres souches H1N1
→ Le virus G4 EA H1N1 était capable de se répliquer dans des cellules humaines
→ Le virus G4 EA H1N1 était capable de provoquer des symptômes plus graves que d'autres souches H1N1
→ L'immunité obtenue après un contact avec un virus humain de la grippe saisonnière ne fournit pas de protection contre le virus G4 EA H1N1.
Grippe porcine : quels symptômes chez l'humain ?
La grippe porcine est une souche du virus de la grippe qui touche habituellement les porcs, mais qui peut également affecter les humains. Les symptômes de la grippe porcine sont proches de ceux de la grippe saisonnière :
- Fièvre
- Toux
- Irritation de la gorge
- Frissons
- Douleurs musculaires ou courbatures
- Parfois, des diarrhées et des vomissements
Selon les chercheurs, il est possible que le virus G4 EA H1N1 entraîne des symptômes plus graves que le virus de la grippe saisonnière.
* "Prevalent Eurasian avian-like H1N1 swine influenza virus with 2009 pandemic viral genes facilitating human infection", PNAS, Honglei Sun, Yihong Xia, 29 juin 2020.