Rhésus : définition, positif, négatif, compatibilité
Le rhésus entre dans la détermination du groupe sanguin. Positif ou négatif... Quelles différences ? Comment connaître son rhésus ? Quels sont ceux qui sont compatibles ? Et incompatibles ? Réponses avec le Dr Pascale Richard, directrice médicale de l'Établissement Français du sang (EFS).
Définition : qu'est-ce qu'un rhésus ?
Le "facteur rhésus" est un antigène (l'antigène D) des globules rouges situé au niveau de leur paroi. Tout comme les antigènes A et B (qui définissent les groupes sanguins A, B, AB et O), l'antigène entre dans la détermination du groupe sanguin d'un individu. Celui-ci permet de déterminer deux groupes sanguins différents : le Rhésus positif chez les personnes possédant cet antigène (on parle alors de A+, B+, AB+ et O+), ce qui concerne la majeure partie de la population, et le Rhésus négatif chez les personnes qui en sont dépourvues (A-, B-, AB-, O-). Ce "facteur Rhésus" est notamment utile pour savoir si une transfusion sanguine est possible entre deux personnes : les Rh- peuvent donner aux Rh+, mais la réciproque n'est pas possible et les Rh+ ne peuvent pas donner aux Rh- ; les transfusions peuvent toujours se faire iso-rhésus c'est-à-dire entre Rh+, et entre Rh-. A noter qu'il existe d'autres antigènes Rhésus. "On parle de système parce que, en réalité, il y a plusieurs antigènes dans le Rhésus : le D, le C, le E, le c, le e. Il y a plus de cinquante antigènes dans le système Rhésus. Le système D est celui qui est systématiquement établi quand on fait un groupe sanguin", commente le Dr Pascale Richard.
Rhésus positif, rhésus négatif : ça veut dire quoi ?
"Le rhésus est dit positif quand l'antigène D est présent sur les globules rouges et il est négatif lorsque les globules rouges n'ont pas cet antigène. La majeure partie de la population possède l'antigène D ; en France, seulement 15% des personnes sont rhésus négatif. Cela a surtout une importance en cas de grossesse ou de transfusion puisque quand vous n'avez pas l'antigène D sur vos globules rouges et qu'on vous amène des globules rouges porteuses de cet antigène, vous allez fabriquer des anticorps qui peuvent entraîner des problèmes. On parle alors d'allo-immunisation", indique la directrice de l'EFS.
Quels sont les rhésus compatibles ?
Le rhésus positif peut recevoir du rhésus + ou du rhésus -.
Quels sont les rhésus incompatibles ?
Une personne qui est rhésus négatif doit impérativement recevoir du rhésus négatif, à l'occasion d'une transfusion. Dans le cadre d'une grossesse, il y a un risque d'incompatibilité si le fœtus porté par une mère Rhésus négatif est Rhésus positif.
Rhésus incompatibles pendant la grossesse : quels risques ?
Une incompatibilité de rhésus entre une femme enceinte Rh- et son fœtus Rh+ peut entraîner des complications pendant la grossesse comme une maladie hémolytique du nouveau-né. "Une femme de rhésus négatif porteuse d'un bébé de rhésus positif possède des anticorps anti-rhésus dans le sang. Résultat, quand les hématies du bébé vont traverser le placenta et passer dans le sang de la future maman, cela va détruire les hématies du bébé et entraîner une anémie du bébé. Mais, cela ne survient qu'à partir de la seconde grossesse. Durant la première, la sensibilisation n'est pas suffisante, il ne va donc rien se passer pour le bébé. Mais cette allo-immunisation de la maman va entraîner un risque d'anémie voire même de décès in utero pendant les grossesses suivantes", détaille la spécialiste.
Comment connaître son rhésus ?
Le Rhésus est établi systématiquement lorsque l'on fait une carte de groupe sanguin. La lettre est forcément suivie d'un + ou d'un -. Celui-ci est également effectué chez les femmes enceintes, dans le cadre du suivi de grossesse lors du premier trimestre, et en général, il est refait autour du huitième ou du neuvième mois. Un autre examen permet de détecter les anticorps contre les Rhésus et d'évaluer les grossesses à risque : la recherche d'agglutinines irrégulières. Il est effectué chez les femmes enceintes ayant un Rhésus négatif à six mois, huit ou neuf mois de grossesse.
"Si cette recherche est négative, il n'y a pas de risque. Si elle est positive, avec présence d'anti-D, une surveillance rapprochée va être mise en place pour vérifier que cette immunisation de la maman n'a pas de conséquences sur le bébé, précise le Dr Pascale Richard. Quand la maman est Rhésus négatif et le bébé Rhésus positif, cette recherche permet de réaliser une prévention pour éviter que la maman ne fabrique ces anticorps, de manière à prévenir les problèmes sur les grossesses suivantes. Le traitement repose sur l'injection de gammaglobulines anti- D qui sont injectées à 28 semaines d'aménorrhée chez les femmes rhésus négatif qui portent un bébé rhésus positif, ainsi que dans les 72 heures après l'accouchement."
Merci au Dr Pascale Richard, directrice médicale de l'Établissement Français du sang (EFS).