Uretère : anatomie, schéma, rôle, douleurs et maladies
L'uretère est un conduit du système urinaire chargé de transporter l'urine des reins vers la vessie. Comment fonctionne-t-il concrètement ? Quelles sont ses principales maladies et traitements ? Réponses avec le Dr Vincent Hupertan, chirurgien urologue et sexologue à la clinique Turin à Paris.
Définition : qu'est-ce que l'uretère ?
Les uretères, au nombre de deux, sont des conduits musculaires du système urinaire dont la fonction est de transporter l'urine du rein à la vessie. Contrairement aux idées reçues, l'urine n'est pas transportée grâce à la gravité mais via des ondes péristaltiques qui permettent des contractions des muscles de l'uretère et propulsent le liquide jusqu'à la vessie.
Anatomie : où se trouve-t-il ?
Il y a deux uretères : le gauche et le droit. Ces conduits naissent au niveau de la deuxième vertèbre lombaire, passent derrière le péritoine avant d'atteindre la vessie.
Rôle : à quoi sert-il ?
Les uretères ont la fonction d'amener l'urine fabriquée par le rein à débit constant jusqu'à la vessie où elle est stockée en attendant la miction. "L'uretère a une longueur d'environ 25 cm, c'est un organe qui est vivant et qui bouge, ce n'est pas juste un tube, il a un mouvement péristaltique, ce qui signifie qu'il va emmener l'urine dans le sens unique du rein vers la vessie grâce à des contractions", précise le Dr Vincent Hupertan.
Quelle différence avec l'urètre ?
L'urètre est un conduit du système urinaire qui permet d'évacuer l'urine stockée dans la vessie à l'extérieur du corps, lors de la miction. "Chez la femme, l'urètre est très court, il mesure 4cm et va de la vessie jusqu'au méat urétral qui se situe à l'entrée du vagin. Chez l'homme, l'urètre est beaucoup plus long puisqu'il comprend l'urètre prostatique et l'urètre pénien. Il permet d'évacuer l'urine lors de la miction mais aussi le sperme lors de l'éjaculation", ajoute le chirurgien urologue.
Quelles sont les maladies de l'uretère ?
On distingue trois groupes de maladies :
- Les maladies obstructives : "le rein produit de l'urine en permanence qui doit ensuite être transportée par l'uretère jusqu'au lieu de stockage qu'est la vessie. Or, si à un moment donné il y a un obstacle au niveau de l'uretère, l'urine n'arrive plus à être évacuée, elle va donc stagner au-dessus d'un obstacle éventuel, ce qui va entraîner une dilatation pyélocalicielle. Un calcul se forme toujours au niveau du bassinet et il est indolore la plupart du temps, jusqu'au moment où il va s'engager dans l'uretère. Là, cela va créer une obstruction urétérale qui va engendrer la douleur de la colique néphrétique : une douleur insupportable et qui persiste tant que l'obstruction n'est pas levée", indique le Dr Vincent Hupertan. La complication majeure de la colique néphrétique est une pyélonéphrite obstructive, qui constitue une urgence chirurgicale puisqu'elle peut évoluer rapidement en choc septique.
- Les maladies liées à l'uretère lui-même : dans les cas les plus fréquents, ce sont des tumeurs de la vessie qui ont un potentiel très agressif lorsqu'elles arrivent au niveau du pyélon et de l'uretère. Elles se manifestent généralement par l'hématurie, c'est-à-dire la présence de sang dans les urines. Étant donné que très souvent, une tumeur peut saigner, cela peut aussi créer un obstacle et donc entraîner une colique néphrétique.
- Les maladies liées à un obstacle extérieur : "l'uretère fonctionne bien et il n'y a aucune anomalie au niveau des urines. Le plus souvent, ce sont des ganglions. Par exemple, dans le cancer de l'ovaire, il y a une atteinte métastatique des ganglions qui peut occasionner une compression extrinsèque de l'uretère avec les mêmes symptômes, à savoir dilatation. Par contre la douleur n'est pas systématique car l'obstruction a lieu lentement", observe le spécialiste.
Quels sont les examens de l'uretère ?
- L'analyse urinaire (ECBU) : pour explorer la totalité de l'appareil urinaire. L'examen donne trois types d'informations : la présence de leucocytes qui traduit une réaction inflammatoire ; le sang, c'est-à-dire l'hématurie microscopique (décelée uniquement au microscope) ou macroscopique, qui indique une irritation de l'uretère ; les bactéries qui révèlent une infection. En revanche, cet examen n'indique pas d'où provient l'infection.
- L'échographie de l'appareil urinaire : "c'est le plus simple, le moins invasif et il est non-irradiant. Elle permet de voir une dilatation du pyélon et éventuellement de l'uretère. Si le pyélon est visible, cela signifie qu'il y a une dilatation pyélocalicielle qui indique la présence d'un obstacle puisque l'urine n'arrive pas à s'écouler", remarque le Dr Vincent Hupertan.
- L'uro-scanner : c'est l'examen le plus performant qui permet de voir le rein et de chercher des calculs. "S'il s'agit d'une obstruction, on peut très bien identifier le calcul, le localiser et par des mesures de densité, connaître sa nature", se réjouit le chirurgien urologue.
- Dans des situations exceptionnelles, on peut faire appel à l'I.R.M. du rein afin d'explorer une tumeur de l'uretère ou du pyélon.
- L'urographie intraveineuse : c'est un très bon examen. Le problème, c'est qu'il est très irradiant donc il est de moins en moins pratiqué.
Douleurs à l'uretère : qui consulter ?
En cas de douleurs à l'uretère, il faut consulter un urologue qui est le spécialiste de l'appareil urinaire.
Merci au Dr Vincent Hupertan, chirurgien urologue et sexologue à la clinique Turin à Paris.