Risque suicidaire : comment réagir Faire attention au comportement

Toute la difficulté à laquelle sont  confrontés les proches de personnes à tendance suicidaire, c'est de déceler dans le comportement de la personne, avant qu'elle ne passe à l'acte, des indices probants.

A quels signes faut-il faire prêter attention ? Comment différencier, chez le jeune par exemple, une véritable crise personnelle pouvant mener au suicide d'une simple crise d'adolescent ?

Il faut être attentif aux évocations plus ou moins directes comme "quand je ne serai plus là, vous serez tranquilles", "de toute façon, je ne sers à rien", "personne ne m'aime", "je suis un raté, je n'arriverai à rien dans la vie", etc. "Chez les jeunes, on observe également un laisser-aller au niveau de l'hygiène, une fatigue constante, une mise en retrait par rapport aux autres, une agressivité, un désinvestissement dans leurs passions (sport, musique, etc.) un comportement à risques, notamment dans la prise de psychotropes. Chez les filles, des troubles alimentaires (anorexie, boulimie) doivent également mettre la puce à l'oreille", souligne Isabelle Chaumeil-Guegen. Même si le suicide n'est pas forcément envisagé, cela reste un appel à l'aide auquel il faut savoir répondre. Difficile de toutes manières de donner des indicateurs évidents et sans équivoques, ça n'est pas possible. Mais il faut savoir rester attentifs au comportement dans son ensemble et ne pas laisser s'instaurer des silences, des non-dits qui seront de plus en plus difficiles à effacer.

"S'il passe son tempsà éviter les contacts, il faut s'inquiéter"

A l'adolescence, il y a forcément un ensemble de changements dans le comportement des jeunes, la fameuse crise d'adolescence, plus ou moins intense selon les cas. "Mais pour les jeunes à tendance suicidaire, ces changements se font en dehors de toute socialisation. Si le jeune chaneg de comportement mais qu'il voit toujours ses copains, rien d'anormal. Mais s'il passe son temps à éviter les contacts en plus de tous les signes précédents, il y a tout lieu de s'inquiéter. 

Dans ces cas-là, il faut lui montrer qu'on lui porte de l'attention et qu'il n'est pas seul. Il faut lui dire qu'on est là pour lui, quoi qu'il arrive, quoi qu'il se passe.

Chez les moins jeunes

Que ce soit chez le cadre dynamique de la quarantaine avec une vie parfaite en apparence (travail valorisant, vies familiale et sociale épanouies, etc.) ou alors chez la personne âgée vivant seule chez elle, les signes ne seront pas toujours les mêmes. Même si la dévalorisation de soi, le manque d'espoir et une vision assez pessimiste de la vie et de l'avenir sont communes à toutes ces personnes, chacune les exprimera à sa manière, avec ses gestes et ses mots. Si le changement de comportement nuit réellement à la qualité de vie et perdure dans le temps, il ne faut pas hésiter à en parler, à aborder le sujet.

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