89 médicaments à éviter en France : la nouvelle liste 2026

89 médicaments à éviter en France : la nouvelle liste 2026

La revue médicale Prescrire liste 108 médicaments "plus dangereux qu'utiles" dont 89 commercialisés en France.

Pour la quatorzième année, Prescrire publie sa liste noire des médicaments à écarter pour se soigner. Dans l'édition 2026, 108 médicaments "plus dangereux qu'utiles" dans toutes les indications figurant dans leur AMM (autorisation de mise sur le marché) sont pointés du doigt dont 89 commercialisés en France. Leur balance bénéfices-risques est défavorable, ils ne devraient plus être commercialisés selon la revue. "Ce bilan porte sur les médicaments dont l'analyse détaillée a été publiée dans Prescrire de 2010 à 2025" précise la revue dont "l'objectif principal est d'apporter aux soignants et aux patients des informations claires, synthétiques, fiables et actualisées, indépendantes des conflits d'intérêts commerciaux ou corporatistes, dont ils ont besoin pour leur pratique." Suite à ce bilan, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée, soit le temps d'un réexamen de leur balance bénéfices-risques.

Quels sont les médicaments à écarter en 2026 ?

Parmi les 89 médicaments commercialisés en France à éviter selon la revue : 

  • En cancérologie : le défibrotide (Defitelio®), le panobinostat (Farydak®), le roxadustat (Evrenzo®) la trabectédine (Yondelis® ou autre),  le vandétanib (Caprelsa®), la vinflunine (Javlor®)
  • En cardiologie : l'aliskirène (Rasilez®), le bézafibrate (Befizal®), le fénofibrate (Lipanthyl® ou autre), la dronédarone (Multaq®), l'ivabradine (Procoralan®), le nicorandil (Ikorel® ou autre), l'olmésartan (Alteis®, Olmetec®), la trimétazidine (Vastarel® ou autre).
  • En dermatologie et allergologie : le finastéride 1 mg, la méquitazine (Primalan®), le tacrolimus dermique (Protopic®)
  • En diabétologie et nutrition : l'alogliptine (Vipidia®), la vildagliptine (Galvus®), la sitagliptine (Januvia®, Xelevia® ; et associée avec la metformine dans Janumet®, Velmetia®), l'orlistat (Xenical® ou autre).
  • En rhumatologie/ Antidouleur : l'acéclofénac (Cartrex®), le diclofénac (Voltarène® ou autre) par voie orale, les coxibs : le célécoxib (Celebrex® ou autre), le kétoprofène en gel (Ketum® gel), le méloxicam (Mobic®), le piroxicam (Feldène®), la glucosamine (Flexea®), le méthocarbamol (Lumirelax®), la capsaïcine en patchs (Qutenza®), la quinine (Hexaquine®), le thiocolchicoside (Miorel®)
  • Contre l'ostéoporose : le dénosumab dosé à 60 mg (Prolia®),  le romosozumab (Evenity®)
  • En gastro-entérologie : l'acide obéticholique (Ocaliva®), la diosmectite (Smecta® ou autre), la dompéridone (Dompéridone Biogaran® ou autre (ex-Motilium®)), la métopimazine (Vogalène®, Vogalib®), la monmectite (Bedelix®)
  • En gynécologie-endocrinologie : la tibolone (Livial® ou autre)
  • En neurologie : dans le traitement de la sclérose en plaques le natalizumab (Tysabri®),  la flunarizine (Sibelium®) et l'oxétorone (Nocertone®), des neuroleptiques utilisés en prévention des crises de migraine. Dans le traitement de la maladie d'Alzheimer,  le donépézil (Aricept® ou autre), la galantamine (Reminyl® ou autre), la rivastigmine (Exelon® ou autre).
  • En cas de maux de gorge ou de toux : l'alpha-amylase (Maxilase® ou autre) expose à des troubles cutanés ou allergiques parfois graves ; l'oxomémazine (Toplexil® ou autre) , expose à "des effets indésirables disproportionnés" ; l'ambroxol (Muxol® ou autre) et la bromhexine (Bisolvon®)
  • En cas de rhume : les décongestionnants par voie orale ou nasale (l'éphédrine, la naphazoline, l'oxymétazoline, la phényléphrine, la pseudoéphédrine, le tuaminoheptane.
  • Dépression, psychotrope :  le citalopram (Seropram® ou autre) et l'escitalopram (Seroplex® ou autre) ; la duloxétine (Cymbalta® ou autre) ; l'étifoxine (Stresam®).
  • Pour arrêter de fumer : la bupropione (Zyban®) "n'est pas plus efficace que la nicotine (patch, ndlr) et expose à des troubles neuropsychiques".

Quatre médicaments ont été ajoutés à la liste de ceux à écarter, faute d'efficacité solide et en raison d'effets indésirables jugés trop importants. L'andexanet alfa (Ondexxya®), un antidote utilisé lors d'hémorragies graves sous anticoagulants, augmente le risque d'accidents thromboemboliques par rapport aux soins habituels. La chondroïtine (Chondrosulf®), proposée contre l'arthrose alors qu'aucune preuve d'efficacité n'existe, peut provoquer des réactions allergiques parfois sévères, comme des éruptions cutanées ou un œdème de Quincke. Le fézolinétant (Veoza®), prescrit pour réduire les bouffées de chaleur liées à la ménopause, entraîne des effets indésirables lourds, dont des atteintes du foie, des troubles digestifs ou neuropsychiques et de multiples douleurs. Quant au géfapixant (Lyfnua®), destiné aux personnes souffrant de toux chronique, il expose très souvent à des troubles du goût et peut aussi provoquer des pneumonies ou des calculs urinaires.

Deux médicaments sont retirés du nouveau bilan de Prescrire. Le premier, l'acide obéticholique (ex-Ocaliva®), n'est plus autorisé contre la cholangite biliaire primitive. Les autorités expliquent qu'il n'apporte aucun bénéfice, même associé à l'acide ursodéoxycholique, et qu'il aggrave souvent les principaux symptômes, comme le prurit ou la fatigue. Il expose aussi à des effets indésirables graves pour le foie, parfois mortels. Le second, le piracétam (Nootropyl)®, reste disponible mais son efficacité réelle reste floue. Utilisé pour les vertiges, certains troubles cognitifs ou des myoclonies rares, il a été réévalué en 2025 : les experts jugent qu'il pourrait aider dans ces myoclonies d'origine corticale, mais les preuves sont encore trop incertaines.