88 médicaments à éviter en France : la nouvelle liste 2025

La revue médicale Prescrire liste 106 médicaments "plus dangereux qu'utiles" dont 88 commercialisés en France.
Pour la treizième année, Prescrire publie sa liste noire des médicaments à écarter pour se soigner. Dans l'édition 2025, 106 médicaments "plus dangereux qu'utiles" dans toutes les indications figurant dans leur AMM (autorisation de mise sur le marché) sont pointés du doigt dont 88 commercialisés en France. Leur balance bénéfices-risques est défavorable, ils ne devraient plus être commercialisés selon la revue. "Ce bilan porte sur les médicaments dont l'analyse détaillée a été publiée dans Prescrire de 2010 à 2024" précise la revue dont "l'objectif principal est d'apporter aux soignants et aux patients des informations claires, synthétiques, fiables et actualisées, indépendantes des conflits d'intérêts commerciaux ou corporatistes, dont ils ont besoin pour leur pratique." Suite à ce bilan, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée, soit le temps d'un réexamen de leur balance bénéfices-risques.
Quels sont les médicaments à écarter en 2025 ?
Parmi les 88 médicaments commercialisés en France à éviter selon la revue :
- En cancérologie : le défibrotide (Defitelio®), le panobinostat (Farydak®), le roxadustat (Evrenzo®) la trabectédine (Yondelis® ou autre), le vandétanib (Caprelsa®), la vinflunine (Javlor®)
- En cardiologie : l'aliskirène (Rasilez®), le bézafibrate (Befizal®), le fénofibrate (Lipanthyl® ou autre), la dronédarone (Multaq®), l'ivabradine (Procoralan®), le nicorandil (Ikorel® ou autre), l'olmésartan (Alteis®, Olmetec®), la trimétazidine (Vastarel® ou autre).
- En dermatologie et allergologie : le finastéride 1 mg, la méquitazine (Primalan®)
- En diabétologie et nutrition : l'alogliptine (Vipidia®), la vildagliptine (Galvus®), la sitagliptine (Januvia®, Xelevia® ; et associée avec la metformine dans Janumet®, Velmetia®), l'orlistat (Xenical® ou autre).
- En rhumatologie/ Antidouleur : l'acéclofénac (Cartrex®), le diclofénac (Voltarène® ou autre) par voie orale, les coxibs : le célécoxib (Celebrex® ou autre), le kétoprofène en gel (Ketum® gel), le méloxicam (Mobic®), le piroxicam (Feldène®), la glucosamine (Flexea®), le méthocarbamol (Lumirelax®), la capsaïcine en patchs (Qutenza®), la quinine (Hexaquine®), le thiocolchicoside (Miorel®)
- Contre l'ostéoporose : le dénosumab dosé à 60 mg (Prolia®), le romosozumab (Evenity®)
- En gastro-entérologie : l'acide obéticholique (Ocaliva®), la diosmectite (Smecta® ou autre), la dompéridone (Dompéridone Biogaran® ou autre (ex-Motilium®)), la métopimazine (Vogalène®, Vogalib®), la monmectite (Bedelix®)
- En gynécologie-endocrinologie : la tibolone (Livial® ou autre)
- En neurologie : dans le traitement de la sclérose en plaques le natalizumab (Tysabri®), la flunarizine (Sibelium®) et l'oxétorone (Nocertone®), des neuroleptiques utilisés en prévention des crises de migraine. Dans le traitement de la maladie d'Alzheimer, le donépézil (Aricept® ou autre), la galantamine (Reminyl® ou autre), la rivastigmine (Exelon® ou autre).
- En cas de maux de gorge ou de toux : l'alpha-amylase (Maxilase® ou autre) expose à des troubles cutanés ou allergiques parfois graves ; l'oxomémazine (Toplexil® ou autre) , expose à "des effets indésirables disproportionnés" ; l'ambroxol (Muxol® ou autre) et la bromhexine (Bisolvon®)
- En cas de rhume : les décongestionnants par voie orale ou nasale (l'éphédrine, la naphazoline, l'oxymétazoline, la phényléphrine, la pseudoéphédrine, le tuaminoheptane.
- Dépression, psychotrope : le citalopram (Seropram® ou autre) et l'escitalopram (Seroplex® ou autre) ; la duloxétine (Cymbalta® ou autre) ; l'étifoxine (Stresam®).
- Pour arrêter de fumer : la bupropione (Zyban®) "n'est pas plus efficace que la nicotine (patch, ndlr) et expose à des troubles neuropsychiques".
La revue Prescrire fait également sur la polémique autour du Phloroglucinol, substance active du Spasfon®. Ses principaux effets indésirables sont des réactions allergiques, dont de rares syndromes de Lyell et un possible risque sur le foetus à naître. "Son efficacité symptomatique sur les troubles intestinaux bénins récurrents est incertaine. Dans les autres situations cliniques, il n'y a rien à attendre au-delà de l'efficacité d'un placebo. Chez les femmes enceintes ou qui pourraient le devenir, il est à écarter (...). II est prudent de déconseiller sa prise en automédication, banalisée en France" estiment les experts de Prescrire.