Voici la liste des médicaments dangereux à écarter en 2024

Voici la liste des médicaments dangereux à écarter en 2024

Vogalène, Smecta, Voltarène... Selon la revue médicale Prescrire, 88 médicaments commercialisés en France doivent être évités à cause de leurs effets indésirables.

Pour la douzième année, Prescrire publie sa liste noire des médicaments à écarter pour se soigner. Dans l'édition 2024, 105 médicaments "plus dangereux qu'utiles" dans toutes les indications figurant dans leur AMM (autorisation de mise sur le marché) sont pointés du doigt dont 88 commercialisés en France. Leur balance bénéfices-risques est défavorable, ils ne devraient plus être commercialisés selon la revue. "Ce bilan porte sur les médicaments dont l'analyse détaillée a été publiée dans Prescrire de 2010 à 2023" précise la revue dont "l'objectif principal est d'apporter aux soignants et aux patients des informations claires, synthétiques, fiables et actualisées, indépendantes des conflits d'intérêts commerciaux ou corporatistes, dont ils ont besoin pour leur pratique." Suite à ce bilan, certains médicaments sont ajoutés, d'autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée, soit le temps d'un réexamen de leur balance bénéfices-risques. Il peut s'agir de :

  • Médicaments actifs, mais qui, compte tenu de la situation clinique, exposent à des risques disproportionnés par rapport aux bénéfices qu'ils apportent
  • Médicaments anciens dont l'utilisation est dépassée, car d'autres médicaments plus récents ont une balance bénéfices-risques plus favorable
  • Médicaments récents, dont la balance bénéfices risques s'avère moins favorable que celle de médicaments plus anciens
  • Médicaments dont l'efficacité n'est pas prouvée au-delà de celle d'un placebo, et qui exposent à des effets indésirables particulièrement graves. 

Quels sont les médicaments à écarter en 2024 ?

Parmi les 88 médicaments commercialisés en France à éviter selon la revue : 

  • En cancérologie : le défibrotide (Defitelio®), le panobinostat (Farydak®), le roxadustat (Evrenzo®) la trabectédine (Yondelis® ou autre),  le vandétanib (Caprelsa®), la vinflunine (Javlor®)
  • En cardiologie : le bézafibrate (Befizal®), le ciprofibrate (Lipanor® ou autre) et le fénofibrate (Lipanthyl® ou autre), la dronédarone (Multaq®), l'ivabradine (Procoralan®), le nicorandil (Ikorel® ou autre), l'olmésartan (Alteis®, Olmetec®), la trimétazidine (Vastarel® ou autre).
  • En dermatologie et allergologie : le finastéride 1 mg (Propecia® ou autre), la méquitazine (Primalan®)
  • En diabétologie et nutrition : l'alogliptine (Vipidia®), la vildagliptine (Galvus®), la sitagliptine (Januvia®, Xelevia® ; et associée avec la metformine dans Janumet®, Velmetia®), l'orlistat (Xenical® ou autre).
  • En rhumatologie/ Antidouleur : l'acéclofénac (Cartrex®), le diclofénac (Voltarène® ou autre) par voie orale, les coxibs : le célécoxib (Celebrex® ou autre), le kétoprofène en gel (Ketum® gel), le méloxicam (Mobic®), le piroxicam (Feldène®), la glucosamine (Flexea®), le méthocarbamol (Lumirelax®), la capsaïcine en patchs (Qutenza®), la quinine (Hexaquine®), le thiocolchicoside (Miorel®)
  • Contre l'ostéoporose : le dénosumab dosé à 60 mg (Prolia®),  le romosozumab (Evenity®)
  • En gastro-entérologie : l'acide obéticholique (Ocaliva®), la diosmectite (Smecta® ou autre), la dompéridone (Dompéridone Biogaran® ou autre (ex-Motilium®)), la métopimazine (Vogalène®, Vogalib®), la monmectite (Bedelix®)
  • En gynécologie-endocrinologie : la tibolone (Livial® ou autre)
  • En neurologie : dans le traitement de la sclérose en plaques le natalizumab (Tysabri®),  la flunarizine (Sibelium®) et l'oxétorone (Nocertone®), des neuroleptiques utilisés en prévention des crises de migraine. Dans le traitement de la maladie d'Alzheimer,  le donépézil (Aricept® ou autre), la galantamine (Reminyl® ou autre), la rivastigmine (Exelon® ou autre).
  • En cas de maux de gorge ou de toux : l'alpha-amylase (Maxilase® ou autre) expose à des troubles cutanés ou allergiques parfois graves ; l'oxomémazine (Toplexil® ou autre) , expose à "des effets indésirables disproportionnés" ; l'ambroxol (Muxol® ou autre) et la bromhexine (Bisolvon®)
  • En cas de rhume : les décongestionnants par voie orale ou nasale (l'éphédrine, la naphazoline, l'oxymétazoline, la phényléphrine, la pseudoéphédrine, le tuaminoheptane.
  • Dépression, psychotrope :  le citalopram (Seropram® ou autre) et l'escitalopram (Seroplex® ou autre) ; la duloxétine (Cymbalta® ou autre) ; l'étifoxine (Stresam®).
  • Pour arrêter de fumer : la bupropione (Zyban®) "n'est pas plus efficace que la nicotine (patch, ndlr) et expose à des troubles neuropsychiques".

​​​Quels changements par rapport à la liste Prescrire 2023 ?

 3 médicaments retirés du bilan : fenfluramine (Prescrire évalue sa balance bénéfices-risques dans une nouvelle indication autorisée, le syndrome de Lennox-Gastaut), pholcodine (opioïde anti toux qui n'est plus commercialisé en France) et tixocortol buccal (corticoïde anti maux de gorge qui n'est plus commercialisé en France)

► Retour du tériflunomide parmi les médicaments à écarter : Le tériflunomide (Aubagio® ou autre), un immunodépresseur autorisé dans la sclérose en plaques a une balance bénéfices-risques défavorable chez les adultes et chez les enfants.

► Retrait maintenu de l'idébénone (Raxone®) : après réévaluation en 2023, Prescrire conclut que sa balance bénéfices-risques est incertaine. Le médicament peut améliorer ou stabiliser l'acuité visuelle mais reste associé à un risque d'effets indésirables hépatiques graves.

  • "Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2024" Revue Prescrire 2023 (pdf, accès libre)