Deux fois plus de ronfleurs qu'il y a 20 ans, les écrans en cause ?
7% de la population souffrirait d'apnée du sommeil et ronflerait, d'après une récente étude britannique, soit 2 fois plus qu'il y a vingt ans. Si le surpoids, l'âge et la consommation d'alcool ou de tabac sont des causes connues du ronflement, l'utilisation abusive de smartphones serait également responsable de cette augmentation.
Plus d'un adulte sur 15 (soit 7%) souffrirait d'apnée du sommeil, un trouble respiratoire du sommeil qui se caractérise par des arrêts involontaires de la respiration et donc par des ronflements. Le nombre de ronfleurs aurait même doublé au cours de ces deux dernières décennies. C'est en tout cas ce que révèlent les résultats d'une enquête menée par les chercheurs du Royal National Throat, Nose and Ear Hospital, un hôpital situé à Londres, spécialisé dans le diagnostic et le traitement des troubles du nez, de la gorge, de l'oreille. Publiée dans la revue Sleep Medicine et relayée dans The Daily Telegraph le 7 janvier 2019, l'étude a analysé les comportements nocturnes de 1 239 adultes volontaires. Résultats : 40% d'entre eux ont ronflé au moins trois nuits dans la semaine, contre la moitié il y a 20 ans. Par ailleurs, la majorité des ronfleurs était des hommes.
Qu'est-ce qui favorise les ronflements ?
Tout d'abord, une personne en surpoids ou obèse a plus de risques de faire des apnées du sommeil et donc de ronfler. De nombreuses études (une étude australienne de 2015 publiée dans la revue The Research Society on Alcoholism ou une étude britannique de 2013 menée par des chercheurs du London Sleep Center) ont également démontré que la consommation régulière de tabac et d'alcool, ainsi que la prise de somnifères constituaient des facteurs de risques et augmentaient considérablement le risque de ronfler. De plus, avec l'âge, les tissus de la cavité buccale, voire de la gorge perdent de leur tonus, ce qui favorise également le risque de ronfler. Les rhumes, les congestions nasales ponctuelles, une déviation de la cloison nasale ou encore une position allongée sur le dos réduisent aussi le passage de l'air dans le nez et participent aux ronflements intempestifs.
Deux fois plus de ronfleurs qu'il y a 20 ans, les écrans en cause ?
Pour les auteurs de l'étude, le nombre de ronfleurs qui a considérablement augmenté en 20 ans pourrait avoir d'autres explications. Selon le Dr Maurice Ohayon, l'un des chercheurs qui a participé à l'étude, la principale cause de cette hausse pourrait être l'augmentation de l'obésité qui a presque triplé depuis 1975 à l'échelle mondiale (d'après les derniers chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé de 2018).
Mais ce n'est pas tout, l'utilisation excessive des smartphones et plus globalement des appareils connectés pourrait jouer un rôle sur ce trouble du sommeil. Ainsi, "la lumière bleue émise par les LED, les smartphones, les ordinateurs et les écrans que nous surconsommons tout au long de la journée (et particulièrement le soir) serait aussi responsable de cette mauvaise qualité du sommeil. De plus, les écrans favoriseraient le risque de sédentarité (et donc de surpoids ou d'obésité), de somnolence et de troubles ou déficience cognitive, ce qui augmenterait les risques de faire des apnées du sommeil", explique le chercheur. En effet, "l'écran émet de la lumière bleue et cela peut inhiber la sécrétion de mélatonine, l'hormone qui régule les cycles veille/sommeil d'un individu, son horloge biologique en somme", nous expliquait le Dr François-Marie Caron dans un article consacré à l'impact des écrans sur notre santé. Autrement dit, la lumière bleue émise par les écrans excite juste avant de dormir et peut altérer la relaxation musculaire et ainsi, la qualité du sommeil. Conséquence : la personne, plus excitée que relâchée, retarde son endormissement et somnole au lieu de dormir profondément.
3 conseils pour atténuer les ronflements. Si les ronflements sont réguliers et persistants, le mieux est de consulter un ORL qui saura définir la cause du ronflement et vous proposer des solutions adaptées. A savoir que les traitements "antironflement" disponibles en pharmacie n'ont pas scientifiquement prouvé leur efficacité et ne doivent pas se substituer à un avis médical. Toutefois, quelques mesures simples peuvent être mises en place pour réduire le risque de ronfler :
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