La sieste peut favoriser l'AVC : voici la durée à ne pas dépasser selon des chercheurs

Pire encore si on dort mal la nuit...

La sieste peut favoriser l'AVC : voici la durée à ne pas dépasser selon des chercheurs
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Imprévisible, l'accident vasculaire cérébral (AVC) survient lorsque qu'un vaisseau sanguin du cerveau se bouche à cause d'un caillot ou se rompt. Privé d'oxygène, le cerveau ne peut plus fonctionner correctement. Les conséquences peuvent être terribles, allant des troubles de l'équilibre, de la parole, de la mémoire, jusqu'à la mort. En France, sur les 140 000 personnes victimes d'AVC chaque année, 40 000 en décèdent, ce qui en fait la 3e cause de mortalité dans le pays. Si les risques liés au tabac, à l'alcool, à la sédentarité, au diabète et à l'hypertension sont bien connus, des chercheurs chinois ont étudié un autre facteur : la longueur de nos siestes.

Entre 2014 et 2020, les scientifiques ont suivi 96 899 participants, âgés en moyenne de 52 ans, en recueillant leurs habitudes de sommeil via un questionnaire. Ils devaient indiquer s'ils ne faisaient pas de sieste, s'ils faisaient une sieste courte (moins de 30 minutes), une sieste moyenne (30 à 60 minutes) ou une sieste prolongée (plus d'une heure). Ils ont également pris en compte d'autres éléments clés comme le sommeil nocturne, le ronflement, mais aussi des facteurs de santé classiques tels que le tabagisme, l'alcool et l'hypertension. L'ensemble des AVC survenus au cours du suivi a été confirmé par des dossiers médicaux.

D'après les résultats publiés dans la revue "Sleep medecine", sur l'ensemble des participants, plus de 60 000 faisaient la sieste. Et plus de 2 500 AVC ont été recensés, dont 2 300 ischémiques (dus un caillot) et 245 hémorragiques (dus à une rupture d'un vaisseau sanguin). "Les participants dont la durée de sieste était supérieure à 60 minutes/jour présentaient un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral par rapport à ceux qui ne faisaient pas de sieste" rapportent les chercheurs. L'association était encore plus forte chez les personnes ayant une durée de sommeil nocturne plus courte ou chez celles qui ronflaient. "Les participants qui faisaient une sieste de plus de 60 minutes par jour et dormaient moins de 7 heures la nuit avaient un risque significativement plus élevé d'AVC (+23%), par rapport à ceux qui dormaient 7 à 8 heures sans faire de sieste".

Cette étude montre qu'une sieste longue ne remplace par une bonne nuit de sommeil. "Une sieste courte, inférieure à 60 minutes, pourrait être un bon compromis pour réduire la fatigue sans augmenter le risque cardiovasculaire", préconisent les scientifiques. Ils rappellent que le besoin de sieste est souvent signal d'un sommeil nocturne insuffisant. Adopter un rythme de coucher régulier, éviter les écrans avant de dormir et dormir suffisamment la nuit restent les meilleures stratégies pour préserver la santé cérébrale.