Voilà pourquoi on tombe souvent malade au début des vacances
Le fameux "syndrome du paradis" ou "maladies des loisirs".
Frustrant voire carrément agaçant : nous attendons avec impatience les vacances et quand celles-ci arrivent enfin, nous tombons malade. Ce phénomène n'est pas rare puisqu'il toucherait 4% des hommes et 3% des femmes, selon Ad Vingerhoets, psychologue néerlandais, ancien professeur à l'Université de Tilbourg aux Pays-Bas, et surtout le premier à théoriser le concept au début des années 2000 en lui donnant le nom de "Syndrome du Paradis" ou "mal des loisirs". Mais est-ce une simple coïncidence ou y a-t-il une vraie explication physiologique ?
Pour en savoir plus sur ce phénomène, le psychologue a interrogé un échantillon représentatif de la population néerlandaise de 1 128 hommes et 765 femmes. Les questions portaient sur les symptômes, leur survenue, la durée, l'appréciation des activités du week-end et des vacances et l'appréciation du travail et de la charge de travail. "Les symptômes les plus fréquemment rapportés étaient des maux de tête/migraines, de la fatigue, des douleurs musculaires et des nausées. De plus, des infections virales (grippe, rhume) étaient souvent rapportées en relation avec les vacances", décrit l'auteur dans la revue Psychotherapy & Psychosomatic.
"Forcément, le risque de tomber malade est un peu plus accru"
Le fait de tomber malade au début de ses vacances ne serait donc pas le fruit du hasard mais lié à un affaiblissement du système immunitaire. Quand on travaille, notre cerveau déclenche une série de réactions qui nous permettent de faire face aux activités du quotidien avec toute l'énergie nécessaire. Ces mécanismes de défense nous aident, en temps normal, à être plutôt résistant aux maladies. "Le stress n'est pas quelque chose que vous pouvez générer ou gérer volontairement. Ce sont des dosages hormonaux [...] En fait, vous avez des hormones qui sont générées dès que vous êtes stressé (le cortisol et l'adrénaline, ndlr) mais lors d'un relâchement, le stress s'éteint d'un coup et on ne génère plus d'adrénaline, mais on continue à générer du cortisol, qui attaque et affaiblit le système immunitaire. Et donc, forcément, le risque de tomber malade est un peu plus accru", explique de son côté Bruno Humbeeck, psychologue et psychopédagogue interrogé sur l'émission 5@7 diffusée sur la RTBF belge.
Aussi, on aurait tendance à "prêter plus d'attention aux signaux envoyés par le corps" pendant les vacances et donc à plus s'écouter. Le psychologue évoque également la charge de travail qui a tendance à s'intensifier juste avant le départ en vacances ce qui entraîne plus de fatigue... et moins de résistance aux infections.
La solution pour contrer ce syndrome ? "Rester stressé même en vacances", ironise l'expert. Plus sérieusement, il conseille de :
→ Rester actif pendant ses vacances afin d'éviter de passer d'un état de stress absolu à un état de décompressement total. "L'idée est de se relâcher progressivement afin d'aider son corps à s'adapter à la situation de non-travail".
→ Faire du sport au début de ses vacances pour, là encore, faciliter la transition entre la période de travail et la fin de semaine ou les vacances.
→ Travailler en profondeur sur la perception de son travail avec, si besoin, une aide psychologique. "Suis-je capable de prendre du recul vis-à-vis de mon travail ? Ai-je une charge de travail trop importante ? Engendre-t-il trop de stress ?" sont autant de questions à se poser et de pistes à explorer.