"Je suis rassurée de m'être fait vacciner contre la Covid" témoigne Gaëlle
Infirmière anesthésiste dans le Grand Est, Gaëlle a reçu sa première injection du vaccin Pfizer-BioNTech contre la Covid-19. Déroulé de la vaccination, douleur au bras, effets secondaires... La soignante de 31 ans raconte son expérience au Journal des Femmes.
Gaëlle a 31 ans et elle est infirmière anesthésiste au bloc opératoire du Centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz à Saint-Dizier (Haute-Marne, Grand Est). Le 8 janvier 2021, la jeune femme, sans comorbidités, a reçu sa première injection du vaccin Pfizer-BioNTech, le seul vaccin contre la Covid-19 actuellement disponible en France. En théorie, le vaccin Pfizer-BioNTech aurait un taux de protection de 95%. Il nécessite deux injections. En pratique, comment ça se passe ? Préparation, déroulé de la vaccination, ressentis, douleur au bras, effets secondaires... La soignante raconte son expérience au Journal des Femmes.
Le Journal des Femmes : Faisiez-vous partie des personnes prioritaires pour la vaccination ?
Gaëlle : Non, au départ je ne faisais pas partie des personnes prioritaires à la vaccination. Normalement, seuls les plus de 50 ans pouvaient être vaccinés en priorité avant que la vaccination soit ouverte à tous les soignants. C'est mon hôpital qui a décidé d'ouvrir la vaccination à tous les soignants, sans limite d'âge. Mais je ne sais pas pourquoi. Sûrement car ils ont eu assez de doses. Je sais que plusieurs hôpitaux n'ont pas non plus fixé de limite d'âge pour la vaccination, comme le CHU de Nancy par exemple.
Le Journal des Femmes : Avez-vous eu le choix de vous faire vacciner ? Des personnes ont-elles refusé la vaccination dans votre établissement ?
Gaëlle : J'ai eu entièrement le choix de me faire vacciner. La vaccination contre la Covid-19 a été proposée à tous les soignants. Dans l'hôpital où je travaille, ainsi que dans mon service, des personnes ne se sont pas fait vacciner mais c'est vraiment une minorité. Au bloc opératoire où je travaille, plus de 90% des soignants ont accepté et se sont fait vacciner.
Le Journal des Femmes : Est-ce qu'on vous a demandé des précautions particulières avant de faire le vaccin ?
"J'ai seulement eu une petite douleur au niveau du muscle où l'injection avait été faite"
Gaëlle : En arrivant au centre de vaccination, on m'a remis une feuille sur laquelle j'ai dû renseigner mon identité. Il fallait aussi préciser si on avait des pathologies ou si l'on prenait des traitements. Il fallait aussi dire si on présentait des symptômes de la Covid-19 (fièvre, perte de goût ou d'odorat…) ou si nous l'avions eu au cours des 3 derniers mois. Si ça avait été le cas, la vaccination aurait été reportée et il aurait fallu réaliser un test pour confirmer ou non une infection. Il était aussi demandé si on avait déjà fait une réaction allergique à un vaccin.
Le Journal des Femmes : Avez-vous eu mal pendant ou après l'injection ou ressenti des symptômes ?
Gaëlle : J'ai seulement eu une petite douleur au niveau du muscle où l'injection avait été faite, qui a duré le temps de la soirée (ndlr : le vaccin Pfizer-BioNTech est administré, comme la plupart des vaccins, par voie intramusculaire, dans le bras). Sinon, je n'ai ressenti aucun autre symptôme.
"J'ai vraiment pu voir les ravages du virus et je ne veux plus revivre cela"
Le Journal des Femmes : Est-ce qu'on vous a expliqué en amont de l'injection les potentiels effets indésirables ou réactions allergiques liés au vaccin ?
Gaëlle : Après avoir rempli le questionnaire, on est vu par un médecin avant l'injection qui nous explique qu'après l'injection, nous allons rester assis en surveillance pendant 15 min afin d'observer ou non l'apparition de céphalées (maux de tête) ou d'autres effets indésirables comme une réaction de choc anaphylactique (allergie grave). On nous liste quelques effets secondaires du vaccin, mais sans entrer dans les détails.
Le Journal des Femmes : Vous sentez-vous rassurée d'avoir fait le vaccin ?
Gaëlle : Oui, je suis contente et rassurée d'avoir eu la chance de pouvoir me faire vacciner. Pour moi et pour mon entourage. Avec mon métier, je côtoie énormément de personnes, souvent malades, et je pense que mon devoir est de les soigner et non de leur transmettre n'importe quel virus, dont la Covid. Aussi, je prends régulièrement en charge des patients positifs à la Covid et je ne veux pas transmettre le virus à ma famille ou à d'autres patients. Lors du premier confinement, j'étais affectée en Réa Covid au CHU de Nancy, j'ai vraiment pu voir les ravages du virus et je ne veux absolument plus revivre cela.
Le Journal des Femmes : Pensez-vous prendre les mêmes précautions qu'avant d'avoir fait le vaccin ?
Gaëlle : Lors de ma première injection, on m'a donné rendez-vous pour la deuxième injection. Pour ma part, elle aura lieu le 1er février prochain (soit 21 jours après la première injection). Et même si 10 jours après avoir reçu la deuxième injection du vaccin, je suis censée être protégée, je vais continuer à prendre les mêmes précautions (masque, gestes barrières...) car des variants existent comme le variant anglais, lui couvert par le vaccin actuel mais d'autres variants peuvent apparaître d'ici là. Alors, je préfère rester prudente.
"Tout le monde n'a pas encore eu la chance de se faire vacciner et certains ne l'auront jamais"
Le Journal des Femmes : En tant que soignante, que diriez-vous aux personnes réticentes à la vaccination ?
Gaëlle : Je leur dirai que c'est une chance de pouvoir se faire vacciner. Tout le monde ne l'a pas et certains ne l'auront jamais. De plus, en France, tout est gratuit et pris en charge. On nous demande de venir au centre de vaccination avec notre carte d'identité et notre carte vitale, afin de bénéficier d'une prise en charge. Le vaccin contre la Covid-19 ne sort pas de nulle part. Les coronavirus sont connus et étudiés depuis des années. Une grande campagne test a déjà été réalisée sur plus de 20 000 personnes. Il faut savoir qu'il y a toujours un risque pour n'importe quel médicament, même en prenant un simple paracétamol, c'est rare mais les risques existent… J'aimerais que notre vie d'avant reprenne et le vaccin peut nous y aider...
Merci à Gaëlle pour son témoignage. Propos recueillis le 19 janvier 2021.