Confinement en automne : 10 conseils pour garder le moral

Sorties restreintes, coupure avec les proches... Le confinement en automne a été plus difficile à supporter. 10 conseils pour le vivre le plus sereinement possible et appréhender positivement les fêtes de fin d'année avec la psychologue Aline Nativel Id Hammou.

Confinement en automne : 10 conseils pour garder le moral
© Dean Drobot- 123RF

La France a été reconfinée le 30 octobre 2020 jusqu'au 15 décembre. Difficile de garder espoir et optimisme en ces temps troublés. Entre le stress engendré par l'épidémie de Covid-19 et la période automnale souvent vécue avec plus de morosité, ce deuxième confinement peut être bien plus dur à supporter que celui qui a eu lieu au printemps. Comment s'adapter une nouvelle fois à cette épreuve ? Comment essayer de la traverser au mieux sans passer par la case "déprime" ? Voici les 10 conseils d'Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne, pour garder le moral pendant le reconfinement.

1. Optimiser son temps de travail à la maison

Le télétravail est désormais "la règle" dès qu'il est possible pour les Français. C'est une organisation de travail différente, il faut essayer de planifier au mieux sa journée pour avoir des repères structurants. Le télétravail permet plus de flexibilité, alors on peut se permettre d'adapter ses horaires aux moments où on se sent le plus productif. "L'un des avantages du télétravail est d'avoir une marge de liberté plus importante par rapport à celle qu'on pourrait avoir en présentiel. On peut commencer sa journée par ce qui nous motive le plus et hiérarchiser les missions à faire dans notre journée en fonction de son humeur et de son organisation personnelle. Certaines personnes vont par exemple préférer commencer par la tâche la plus ardue pour en être libéré, d'autres vont s'atteler en premier à la tâche qui leur demande le moins de temps. L'idée est de trouver une organisation en lien avec sa personnalité, conseille la psychologue. C'est d'ailleurs très motivant de reprendre les rênes de sa journée de travail."

2. Aménager un espace qui nous ressemble

"L'idée est de rendre son espace de travail le plus agréable et le plus cocooning possible et de se créer un espèce de cocon dans lequel on se sent à son aise. Par exemple, on peut opter pour plusieurs lumières douces plutôt que d'avoir une lumière trop franche, disposer des bougies parfumées, travailler avec une musique de fond si on en a envie, se faire un plateau de "convivialité" avec une boisson chaude et des petits biscuits..., liste la psychologue. Faire attention à la décoration de sa pièce est également très important pour les visioconférences. C'est un moment où l'on peut montrer son territoire et par la même occasion, montrer un aspect de sa personnalité à ses collègues. C'est donc important qu'il soit à notre image."

3. Respecter les temps de pause

"Même à la maison, il faut oser s'accorder des pauses comme on le ferait au bureau, de la même façon qu'on prendrait une pause avec un collègue ou qu'on irait boire un café. Cela permet de penser quelques instants à autre chose que le travail, de s'aérer l'esprit et de recharger les batteries pour se remettre pleinement dans une tâche et gagner en productivité", rappelle notre interlocutrice. On n'hésite pas à prendre l'air, à se dégourdir les jambes ou à échanger avec un membre de sa famille, un voisin, un collègue…

4. S'écouter et prendre soin de soi

"Pour vivre ce confinement de la meilleure des façons, il est préférable de consacrer l'heure de sortie qui nous est octroyée quotidiennement à nos envies personnelles. Cela peut être de se balader seule ou avec son partenaire de vie, de jouer au parc avec ses enfants, de promener son chien, de faire du sport, de marcher autour de chez soi pour voir des gens. Et inversement, il ne faut pas non plus se forcer à sortir si on n'en a pas envie et qu'on préfère cocooner dans le canapé", insiste notre experte. 

5. Profiter du soleil

Puisque les journées sont plus courtes et que la synthèse en vitamine D est naturellement réduite en automne/hiver, on peut privilégier les balades en journée, plutôt qu'en soirée pour profiter d'une exposition au soleil. "Là encore, ça va dépendre de la personnalité et des envies de chacun. Certains se sentent plus à l'aise le soir, lorsque la nuit tombe. Pour eux, la nuit n'est pas forcément quelque chose d'angoissant, au contraire, elle permet de croiser moins de monde, ce qui peut être rassurant en période d'épidémie. D'autres préfèrent profiter d'une balade en journée pour se ressourcer, évacuer le stress et les frustrations", observe notre interlocutrice. 

6. Préserver des liens sociaux

Certaines personnes sont plus solitaires que d'autres, mais globalement, on a tous besoin de maintenir un lien avec les autres pour être bien dans sa tête et garder un bon moral. En période de confinement, les liens sociaux sont naturellement réduits. "On va donc essayer de préserver au maximum les liens avec sa famille ou ses amis, en prenant de leurs nouvelles via les différents canaux de communication (téléphone, visio, mails...) qui sont à notre disposition, d'autant plus s'ils sont éloignés géographiquement. Néanmoins, il ne faut pas que cela devienne une contrainte. Il ne faut en aucun cas se sentir obligé d'appeler ses parents ou ses enfants tous les jours si on en éprouve pas le besoin ou si ça fait plus de mal que de bien et que ça renforce notre solitude", indique Aline Nativel Id Hammou.  

7. Continuer à fêter les événements

Le Covid-19 n'efface pas les dates importantes.

"Même si on ne peut pas les fêter physiquement et qu'on doit se contenter des canaux de communication virtuels, il est important de continuer à célébrer les événements importants de l'année comme les anniversaires, les réussites scolaires, les anniversaires de mariage... Il faut vraiment maintenir ces rituels qui nous font du bien au moral et se dire que ce sont des événements qu'on ne pourra pas rattraper. On n'hésite donc pas à se téléphoner, à créer des apéros en visio, à s'envoyant des pensées, des photos voire des lettres manuscrites. Il est important de se dire que le Covid-19 n'efface pas tout et surtout pas les dates importantes", tient à rappeler la psychologue. 

8. Penser aux fêtes de fin d'année

Malgré l'épidémie, on s'autorise à envisager les fêtes de Noël et à les organiser. 

L'être humain a besoin de se projeter et de pouvoir contrôler son avenir proche. C'est d'ailleurs le fait de ne pas avoir de visibilité sur les prochaines semaines qui peut créer de la frustration, des angoisses, de l'anxiété et de la négativité. "Les fêtes de fin d'année arrivent et il faut les envisager de la façon la plus positive possible. Moralement, c'est important de ne pas tirer une croix dessus et de s'autoriser à les organiser et à les fêter, en tenant compte des restrictions. C'est une façon de mieux supporter le présent et de se sentir plus apaisé. On peut par exemple préparer trois plans de manœuvre que l'on va établir en fonction des potentielles interdictions. Par exemple, un plan A si on a le droit de se réunir, un plan B si on ne peut pas se déplacer entre les régions, un plan C si on est toujours confiné... Cette période de pandémie nous oblige à faire preuve de souplesse et d'inventivité. Bien sûr, on a le droit d'être déçu et d'être frustré, mais cette épreuve permet aussi de travailler sa capacité de résilience et sa capacité à rebondir pour trouver des solutions satisfaisantes", conseille la psychologue.

9. Trouver ses propres ressources intérieures

"Concrètement, il faut essayer d'égayer sa vie quotidienne et de retrouver du positif au maximum même si on ne peut pas faire ce que l'on souhaite. Il faut se demander ce qu'on pourrait inventer et créer pour contrer nos ressentis négatifs et anxiogènes. Profitons de cette période inédite et émotionnellement forte pour apprendre de nouvelles choses, passer du temps avec nos proches, se former, se poser les bonnes questions sur son avenir, développer notre vie intérieure, prendre du temps pour s'adonner à une passion, bien souvent mise de côté, restaurer son chez-soi, prendre le plaisir de cuisiner... Tout ce qui va nous donner la sensation de reprendre le contrôle de notre vie", préconise notre interlocutrice. 

10. Accepter la situation telle qu'elle est

Il faut désormais apprendre à vivre avec le virus et être le plus souple possible.

"Il ne faut pas se mentir à soi-même et il faut se dire que l'épidémie est loin d'être finie et qu'on en a très certainement encore pour certain moment. On a peu de marge de contrôle et de manœuvre face à ce virus. Il faut désormais apprendre à vivre avec et être le plus souple possible en fonction des restrictions, des évolutions scientifiques et des informations du gouvernement. Il faut se dire que ça touche le monde entier et que la crise sanitaire sera un jour finie", conclut notre interlocutrice. Le Covid-19 nous fait travailler notre souplesse, notre capacité d'adaptation et d'acceptation. On doit essayer de rester le plus possible acteur de sa vie tout en essayant de lâcher prise lorsque la situation et les frustrations deviennent trop difficiles à supporter. Bien entendu, il ne faut pas hésiter à consulter un psychologue ou un psychiatre si a besoin d'aide pour surmonter cette période et si on ressent le besoin de parler de ses peurs.  

Merci à Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne.