Mieux respirer pour moins grignoter
Au moindre stress ou coup de blues, vous vous réconfortez avec une gourmandise sucrée. Ces aliments "doudou" sont sécurisants sur le moment, mais à force, ils nous font prendre du poids. Voici des clés pour freiner ces envies.
On définit le grignotage comme la consommation de petites portions de nourriture entre les repas, sans avoir de sensation de faim. C'est d'ailleurs ce qui distingue le grignotage de la prise d'un goûter ou d'un encas : la faim. Mais il n'est pas toujours évident de faire la distinction au moment d'une envie sucrée. Amélie Clergue, praticienne en ayurveda du réseau Medoucine, nous donne des conseils pour apprendre à ne pas grignoter.
Pourquoi est-ce que l'on grignote ?
La plupart du temps, l'ennui, le stress, l'angoisse, la peur et la solitude provoquent ce besoin de manger pour compenser un état de mal-être sans forcément avoir faim. La nourriture apporte un plaisir immédiat qui nous fait oublier momentanément notre inconfort, et c'est ce qui fait du grignotage une des causes principales de la prise de poids chez les Français. Il suffit d'ailleurs de regarder autour de soi, dans la rue, pour constater qu'à n'importe quelle heure, on pourra croiser quelqu'un en train de grignoter et le plus souvent des choses très sucrées et/ou caloriques.
Une autre des raisons à l'origine du grignotage est le déséquilibre hormonal. Des études démontrent que le manque de sérotonine (hormone du bonheur et du bien-être qui régule le stress, les angoisses et l'appétit) qui est stimulé par le sucre, provoquera l'envie d'en consommer pour récupérer la sensation de bien-être. Le problème, c'est que cela provoque un pic d'insuline et donc un pic de bien-être, mais ensuite survient une chute brutale et fatigante. En somme, la sérotonine tombe, on mange du sucre pour la faire remonter, puis elle chute à nouveau et ainsi de suite. Par ailleurs, le sucre va acidifier et déminéraliser l'organisme et déséquilibrer la flore intestinale qui est le siège de la production de sérotonine et du système immunitaire. Un déséquilibre de la flore intestinale est aussi la cause de beaucoup de pathologies physiques et psychologiques, un micro-biote en bonne santé permet donc une bonne santé physique et émotionnelle.
Reprendre le contrôle et calmer les envies de grignoter
Comprendre son mécanisme et ses pulsions sera primordial pour mettre fin aux envies de grignotage et cela demandera d'être à l'écoute de ses ressentis et de ses sensations. Ainsi, on pourra se faire accompagner par un thérapeute pour rééquilibrer son alimentation, mais aussi apprendre à prendre le temps de s'arrêter et de respirer pour se reconnecter à soi. Parfois, le simple fait de s'arrêter pour faire redescendre la pression suffit à faire passer l'envie de manger, ainsi, on réalise que l'on peut tout à fait ne pas céder à ses impulsions. La respiration abdominale sera aussi intéressante pour calmer les envies puisqu'elle canalise le trop-plein d'émotions et de stress. La cohérence cardiaque va en ce sens et des applications gratuites existent pour la pratiquer facilement.
La pleine conscience pourra compléter les outils précédents puisque lorsque l'on est pleinement présent à ce que l'on fait, on va pouvoir analyser la pensée, se détacher d'elle, et donc être maître de sa décision.
On pensera évidemment à bien boire, car la déshydratation donne envie de grignoter et surtout du sucré. Prendre un grand verre d'eau ou une tisane quand on sent une envie de grignoter est très efficace. On pourra y ajouter un coupe-faim naturel comme le citron, la cannelle, le curcuma, le gingembre, le poivre de Cayenne ou encore le pamplemousse.
Se laver les dents est également radical pour couper l'envie de grignotage !
Prendre les bonnes habitudes
Faire du sport permet de gérer le stress ce qui réduira les envies de grignotage au quotidien et sera bien meilleur pour l'organisme. Si malgré tout, l'organisme semble avoir faim dans l'après-midi, on pourra tout à fait prendre une collation, car l'apport du repas précédent n'était peut-être pas suffisant. Les aliments consommés devront alors être bien choisis (par exemple un fruit et des oléagineux). Par ailleurs, comme pour de nombreuses autres choses, les douceurs sucrées loin des yeux seront aussi loin du cœur. Avoir des aliments sains à porter de main et ne pas avoir un placard rempli de sucreries aidera grandement. Enfin, il faudra surtout faire preuve de patience, car changer une habitude prend en moyenne 3 semaines. Le changement devra se faire petit à petit et sans culpabilisation en cas de craquage. C'est Socrate qui est à l'origine du célèbre "il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger", quelque chose que l'on a tendance à oublier de nos jours. L'alimentation est un support à l'énergie du corps, son carburant. Garder la notion de plaisir est important, mais il faut aussi garder à l'esprit que si l'on consomme des aliments inadaptés, le corps va trop travailler, créer trop de déchets, donc des toxines qui s'accumulent et qui ont pour conséquence de la fatigue et une prise de poids.
Par Amelie Clergue Vaurès, thérapeute certifiée et validée du réseau Medoucine.