Les Français dorment debout ! Des horaires de travail irréguliers dérèglent l'horloge biologique
Autre élément qui fait barrière à une bonne récupération : le travail en horaires décalés. Faire les trois huit ou travailler de nuit alors que tout le monde roupille semble entraîner une privation de sommeil. "Quand on dort le jour plutôt que la nuit, la durée du sommeil est moins longue", explique le professeur Damien Léger, président du conseil scientifique de l'INSV.
L'étude BVA/MGEN montre en effet que 58 % des travailleurs de nuit et 36 % des grands conducteurs (plus de 200 000 km par an) dorment 6 heures et moins par nuit ! En moyenne, les travailleurs de nuit et postés dorment 1 h 24 de moins que les travailleurs de jour, soit presque une nuit en moins par semaine et 40 à 45 nuits par an...
Souvent, le sommeil est également moins réparateur ou alors les personnes concernées peuvent rencontrer des problèmes d'insomnies ou d'endormissement. En effet, l'organisme est généralement programmé pour dormir dans la pénombre. Avec l'arrivée de la lumière du jour, l'organisme recommence à produire de la sérotonine (la nuit, cette production s'arrête) et, ainsi, se réveille. Pas idéal quand on est justement censé passer sa journée à dormir ! A l'inverse, la production de sérotonine étant plus basse la nuit, la vigilance pendant ces heures de travail est moins grande, d'où un risque accru d'accident si l'on a un travail posté dangereux.