Je m'aime telle que je suis ! J'arrête de penser aux autres en premier (et donc j'apprends à dire non)
Quand on n'a pas une très haute estime de soi, il est naturel d'essayer de se rassurer au travers du regard des autres. Et de vouloir leur plaire : s'ils nous aiment, c'est donc qu'on est aimable, non ?
Jules aime les femmes en jupes et talons hauts. Alors Marion, sa dulcinée, manque de se briser la cheville tous les 20 mètres, pour faire plaisir à Jules, alors qu'elle préfère de loin le jean/chaussures plates. Mais elle a peur de ne pas être à la hauteur (c'est le cas de le dire !) si elle cède à ses envies de confort à elle.
Ou alors : Marion n'a qu'une envie : rentrer chez elle prendre un bon bain chaud et se délasser. Sauf que Camélia réclame son aide pour aller choisir sa robe de mariée. Marion se sent vraiment trop coupable (la culpabilité, on y revient...) de la laisser seule dans cette galère (euh, quelle galère, déjà ? Le mariage ? N'est-ce pas pourtant un moment privilégié ?!) et se fait donc violence pour la retrouver à la boutique de robes-meringues.
Version familiale : cette fois c'est maman qui prend une voix toute penaude quand Marion lui annonce qu'elle n'est pas sûre de pouvoir passer dimanche pour goûter son osso bucco. Marion avait pourtant prévu de profiter du beau temps pour se faire une grande balade. Mais ça ne se fait pas de faire de la peine à sa mère, c'est être une mauvaise fille. Et hop, un ossu bucco, un !
Vous l'avez compris : se faire aimer de cette façon, c'est tout sauf s'aimer et se respecter soi-même. Ce que les gens aiment alors, c'est plutôt une image de nous-même et, surtout, le fait que l'on se plie à leurs désirs. Rien de très valorisant, en somme.
Faire passer ses besoins en premier
S'aimer, c'est avant tout apprendre à s'écouter et à faire passer nos propres besoins avant ceux des autres. Egoïste ? Non, question de survie avant tout ! Evidemment, cela ne vous empêche pas de rendre service et d'essayer d'être sympa avec vos proches, au contraire ! Mais sans jamais oublier de vous écouter vous-même et donc en osant dire non quand vous avez besoin de souffler.Il ne faut pas non plus prêter une attention excessive aux réflexions négatives que l'on peut vous faire. "Bien entendu, il est bon d'écouter les critiques constructives, tempère Pierre Pradervand. Mais l'image qu'ils ont de vous, c'est la leur, dont les défauts s'adressent avant tout à eux-mêmes. On ne devrait pas se sentir concerné ou touché par ça. Plus on est autonome, moins le regard des autres a d'importance." Facile à dire et à comprendre, sans doute moins à mettre en pratique...