"Ça stimule les hormones du bonheur" : voilà ce qu'il suffit de faire pour être heureux
50% de notre joie de vivre nous est donné en héritage. Le reste c'est à nous de le cultiver.
Etre heureux est, en partie, inscrit dans nos gènes : selon une étude publiée dans la revue scientifique Nature en 2016, 50% de notre joie de vivre nous est donné en héritage. Mais pour les 50% restants, il est possible de cultiver l'art d'avoir bon moral en stimulant ce que l'on appelle les "hormones du bonheur". Celles-ci sont au nombre de quatre : les endorphines, la dopamine, la sérotonine et l'ocytocine. Et il y a des moyens très faciles d'augmenter leurs quantités dans le corps pour se sentir heureux, comme nous l'explique le Dr. Patrick Lemoine, psychiatre et auteur de "A quoi servent les symptômes" (Eds. Odile Jacob).
Pour activer les endorphines, il suffit de bouger, ne serait-ce que 20 minutes, pour ressentir une décharge de bien-être et de joie. Aussi, n'hésitez pas à chausser régulièrement vos baskets pour vous adonner au sport que vous appréciez le plus (vélo, course à pied, natation, danse...). Certains aliments ont également la capacité de stimuler la production d'endorphines : c'est le cas du chocolat noir (plus sa teneur en cacao est élevée plus la sécrétion est importante) et du piment (grâce à la capsaïcine, la substance à l'origine du goût piquant).
"N'hésitez pas à passer un coup de fil à vos proches, à être tactile avec eux"
Pour booster la dopamine, il faut pratiquer tout ce qui active la zone de la récompense dans le cerveau. Ce peut être faire le bien autour de soi en apportant son aide aux autres comme être bénévole dans une association, proposer à une personne âgée de lui porter ses courses, aider un enfant à faire ses devoirs, soutenir une amie dans la peine… S'occuper de soi est aussi un vecteur de production de dopamine tout comme le fait de "consommer les aliments contenant de la phénylalanine et de la tyrosine, deux acides aminés qui favorisent la sécrétion de ce neurotransmetteur". Vous en trouverez dans les œufs, le riz complet, les petits poissons sauvages, le safran, le germe de blé, les amandes et les cacahuètes, l'avocat, les graines de courge et les bananes. Certaines plantes peuvent également apporter un coup de pouce comme le thé vert et la guarana.
Pour stimuler l'ocytocine, il est nécessaire d'être en contact avec les autres et de partager des moments de qualités. Aussi, n'hésitez pas à passer un coup de fil à vos proches, à vous montrer tactile avec eux, à passer du temps avec eux (activités, repas pris au restaurant…). Agir pour le bien des autres est aussi salvateur : offrir des cadeaux, préparer un gâteau, rendre service… Enfin, faire l'amour avec son partenaire est un autre moyen de stimuler l'ocytocine.
Quant à la sérotonine qui "améliore notre humeur et nous apporte calme et sérénité", il faut pratiquer la méditation -en particulier en pleine conscience- et le yoga. Tous deux permettent d'abaisser le taux de cortisol, l'hormone du stress. "S'exposer à la lumière du jour est une autre façon de la stimuler" ajoute le psychiatre. Aussi, dès que possible, profitez de l'ensoleillement pour vous promener, pratiquer une activité physique ou prendre un café en terrasse. Les aliments riches en tryptophane favorisent aussi la production de sérotonine. Il s'agit du riz complet, des légumineuses comme des lentilles, des pois chiches ou des fèves, des choux tels que le brocoli, le chou-fleur et le chou de Bruxelles, des œufs et des produits laitiers, des bananes et des noix. Une carence en vitamine B12 peut affecter la production de sérotonine. Celle-ci est principalement présente dans la viande, le poisson, les produits laitiers et les œufs.
Merci au Dr. Patrick Lemoine, psychiatre et auteur de "A quoi servent les symptômes", Eds. Odile Jacob.