Entraîner sa mémoire : idée reçue ou réelle efficacité ? Stress et mémoire : mauvais ménage ?
Le stress est une réaction physiologique naturelle face à laquelle tout le monde se retrouve fréquemment confronté. En réalité, "l'effet du stress est paradoxal", explique le Pr. Francis Eustache.
Prenons l'exemple d'un examen. Le stress qu'il engendre n'est pas que négatif. Et pour cause : il améliore la concentration et stimule le travail de la mémoire. "Un peu de stress améliore et motive l'activité cérébrale", confirme Francis Eustache.
Des troubles de la mémoire peuvent surgir à la suite d'un stress post-traumatique
Oui mais malheureusement, cela n'est valable que jusqu'à un certain seuil. "Lorsque l'on vit un instant de stress intense, un moment pouvant porter atteinte à notre intégrité physique ou morale, nous rentrons dans un état de stress post-traumatique", indique le neuropsychologue. Dans ces situations extrêmes, le stress peut devenir pathologique. Les effets sur la mémoire liés à ce traumatisme sont alors doubles et contradictoires. D'un côté, certains évènements peuvent faire l'objet d'une hypermnésie, c'est-à-dire un excès de mémorisation. Au lieu de revivre un évènement comme dans un souvenir en ayant conscience qu'il s'agit d'un moment passé, la situation resurgit via des cauchemars ou des "flash-back" et semble être revécue au présent. En parallèle de cet effet d'hypermnésie, le stress confère un effet amnésiant, c'est-à-dire que les personnes se trouvant dans un état de stress post-traumatique peuvent être victime d'une altération de leur mémoire.
A retenir : certes il existe un "bon" stress, une source de stimulation intellectuelle positive, mais au-delà d'un certain seuil il peut devenir néfaste et provoquer de véritables troubles de la mémoire.