1 million de Français ont ce problème de coeur sans le savoir : il double le risque d'AVC

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Ce trouble peut rester silencieux et n'être découvert que lors d'un simple examen de routine.

1 million de Français ont ce problème de coeur sans le savoir : il double le risque d'AVC
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En France, un trouble du rythme cardiaque très répandu touche près d'un million de personnes et sa prévalence ne cesse d'augmenter depuis les cinquante dernières années, en particulier avec le vieillissement de la population. "On le qualifie "d'épidémie du siècle" : les experts estiment que jusqu'à 30 % des personnes de 45 ans et plus pourraient en être atteintes au cours de leur vie. Bien que plus fréquent chez les hommes, ce problème affecte à peu près autant d'hommes que de femmes en raison de l'espérance de vie plus élevée des femmes", indique en préambule le Pr Estelle Gandjbakhch, cardiologue rythmologue à La Pitié-Salpêtrière (Paris).

Ce problème cardiaque peut se manifester par des symptômes variés, mais il peut aussi passer totalement inaperçu et n'être découvert que lors d'un examen médical de routine. Les signaux d'alerte les plus courants incluent des palpitations, une sensation de cœur qui s'emballe ou papillonne, ainsi qu'un essoufflement anormal, même lors d'efforts minimes. Les personnes atteintes peuvent également ressentir une fatigue chronique, des douleurs thoraciques, des étourdissements ou des malaises. L'intensité de ces symptômes varie d'une personne à l'autre et il est essentiel de consulter un médecin si l'on ressent l'un de ces signes. 

Le trouble cardiaque en question est la fibrillation atriale (FA) qui se caractérise par une contraction désorganisée et chaotique des oreillettes, les cavités supérieures du cœur. Ce mouvement irrégulier entraîne une stagnation du sang, ce qui favorise la formation de caillots sanguins. Le risque majeur est qu'un caillot se détache, migre jusqu'au cerveau et bloque une artère, provoquant ainsi un accident vasculaire cérébral (AVC). "Concrètement, avoir une FA multiplie par 2 à 5 le risque de faire un AVC, qui est la 3e cause de mortalité et la 1re cause de handicap en France", précise notre interlocutrice. Il est à noter que les AVC associés à la FA sont généralement plus graves que ceux non liés à la FA. En effet, les patients qui survivent sont plus susceptibles de souffrir de séquelles graves, tant neurologiques que fonctionnelles, comme une paralysie ou une incapacité à communiquer

Le diagnostic de la fibrillation atriale se fait par un simple électrocardiogramme. Un dépistage est recommandé par la Société Européenne de Cardiologie chez les personnes de plus de 65 ans. Heureusement, le risque d'AVC lié à la FA peut être considérablement réduit par un traitement anticoagulant qui "fluidifie" le sang pour empêcher la formation de caillots. "C'est la pierre angulaire de la prise en charge". En plus des médicaments, des techniques d'ablation comme l'électroporation, une méthode qui utilise des impulsions électriques pour détruire les cellules responsables de l'arythmie, peuvent être utilisées. Bien qu'une opération comporte un faible risque, le bénéfice à long terme de ces interventions sur la réduction du risque d'AVC et l'amélioration de la qualité de vie est significatif.

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