Ce symptôme peut révéler un manque de plaquettes sanguines - pourquoi il ne faut pas l'ignorer
Les plaquettes sanguines interviennent dans la coagulation du sang. Un taux de plaquettes trop bas peut entraîner des symptômes à ne surtout pas négliger.
Le sang est composé de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes sanguines (aussi appelées thrombocytes) qui sont des fragments de certaines cellules se développant dans la moelle osseuse. Les plaquettes aident le sang à coaguler : autrement dit, ce sont elles qui enclenchent le processus de coagulation quand on se blesse (coupure, plaie...) ou qu'on a une hémorragie, en formant ce qu'on appelle un "agrégat plaquettaire" qui va stopper le saignement. En moyenne, un individu a entre 150 000 et 400 000 plaquettes par millimètre cube de sang. On parle de thrombocytopénie ou thrombopénie quand une personne a un taux de plaquettes en-dessous de 150 000. Si cette thrombopénie est modérée (autour de 80 0000 100 000/mm3 par exemple) elle ne se manifeste pas. Par contre si elle est majeure (< 50 000/mm3 voire moins - par exemple 10 000), de nombreux symptômes peuvent apparaitre :
- L'apparition d'hématomes spontanés (bleus) ou qui surviennent facilement même en cas de choc mineure.
- L'apparition de petites taches rouges pourpre sur la peau (purpura). "Puisqu'il n'y a pas assez de plaquettes, les globules rouges vont traverser la paroi des petits vaisseaux sanguins et se déposer sous la peau, d'où la survenue de petites taches", explique le Pr Philippe Hénon, hématologue et fondateur de CellProthera (biotech française à l'origine d'une Thérapie Régénératrice Cardiaque).
- Des saignements de nez fréquents
- Des saignements de gencive
- Des hémorragies gynécologiques (règles plus abondantes et/ou de durée anormale) chez la femme
- Un manque de plaquettes très important peut entraîner des saignements plus graves comme des hémorragies digestives (présence de sang rouge dans les selles ou vomissements sanguins - hématémèses), urinaires ou cérébrales.
- Des saignements importants peuvent favoriser une anémie (vont s'ajouter une pâleur, une importante fatigue... qui sont les signes d'une anémie)
Le signe de quelles maladies ?
Un manque de plaquettes sanguines peut être causé par :
► une infection auto-immune bénigne (l'organisme va fabriquer des anticorps qui vont détruire les plaquettes) qu'on appelle un purpura thrombopénique immunologique. "C'est relativement fréquent et ça s'observe à tout âge. Ça peut être transitoire ou durer", précise notre interlocuteur. Quand cela persiste, il y a un certain nombre de traitements comme l'administration de corticoïdes qui est plutôt efficace, mais entraine des effets secondaires en cas d'administration au long cours, ou l'ablation de la rate (avec une vaccination contre le pneumocoque) quand tout l'arsenal thérapeutique a été exploré sans résultats satisfaisant (mais pas avant l'âge de 5-6 ans chez l'enfant)
► une pathologie sévère cancéreuse, maligne, comme une leucémie
► la chimiothérapie
► des maladies génétiques, comme le syndrome de Bernard-Soulier : les plaquettes sont en nombre normal ou légèrement diminué, mais fonctionnellement anormales : elles ne sont pas capables de se coller ensemble et d'induire un processus de coagulation satisfaisant.
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► un syndrome de coagulation intravasculaire disséminée (CIVD), visible lors de certaines formes de leucémie aiguë ou en post-opératoire (notamment en cas d'intervention sur le petit bassin ou gynécologique, et quelquefois après greffe de moelle osseuse). "Il s'agit d'un phénomène paradoxal où, comme son nom le suggère, les plaquettes vont s'agréger massivement les unes aux autres formant des micro-caillots plaquettaires qui vont boucher de multiples petits vaisseaux artériels. Ces agrégats plaquettaires étant très nombreux, le nombre de plaquettes circulant librement va diminuer drastiquement et, paradoxalement puisqu'il s'agit à l'origine d'un phénomène d'hypercoagulabilité, les malades se mettent à saigner de manière catastrophique", avec un risque vital à traiter en urgence absolue, explique l'hématologue.