L'épidémie de fièvre Ebola ne faiblit pas en Afrique de l'Ouest
L'épidémie qui s'est déclarée depuis une semaine en Sierra Leone a déjà fait cinq morts parmi quinze cas confirmés. L'inquiétude persiste également en Guinée.
Le virus a touché à ce jour plus de 300 personnes en Afrique de l'Ouest. Et après la Guinée, le Libéria et le Mali, c'est au tour de la Sierra Leone d'être confrontée à la fièvre hémorragique Ebola. Suite à la confirmation d'un premier cas de fièvre Ebola le 26 mai dernier, la Sierra Leone avait pris les mesures nécessaires pour éviter une propagation de cette maladie hautement contagieuse, partie de la Guinée voisine. Mais une semaine plus tard, le ministère de la Santé fait état de 15 cas confirmés (et 36 cas suspects) et de 5 décès. L'OMS a également réagi, notamment par la mise en place d'une équipe d'intervention d'urgence et d'un soutien logistique. De son côté, l'ONG Médecins sans Frontières (MSF) poursuit son soutien aux autorités sanitaires par la prise en charge des patients et la mise en place de mesures visant à contenir l'épidémie. "Dans les prochains jours, en collaboration avec le ministère de la Santé, MSF installera un centre de prise en charge pour soigner les personnes infectées à Koindu, épicentre de l'épidémie en Sierra Leone", précise MSF. Du matériel médical et logistique, notamment des kits et des vêtements de protection, ont d'ores et déjà été envoyés par l'ONG. "Ce matériel permettra la protection du personnel médical et la création d'unités de prise en charge où les patients pourront être soignés", précise encore MSF.
De nouveaux cas en Guinée. Malgré les efforts sur le terrain, le nombre de cas confirmés d'Ebola a par ailleurs augmenté au cours des dernières semaines en Guinée. Entre le 23 mai et le 27 mai, l'OMS a fait état de 14 nouveaux cas cliniques de maladie à virus Ebola et de 5 décès. Au total, 113 personnes sont décédées en Guinée depuis le début de l'épidémie, selon le dernier bilan.
Ebola fait peur mais on peut en guérir. Selon MSF, la résurgence de l'épidémie Ebola pourrait être causée par la réticence des malades à aller à l'hôpital. Ainsi, deux des cinq patients décédés depuis le 26 mai en Sierra Leone avaient été forcés par leurs parents à quitter un dispensaire, pour les ramener dans leur village pour un traitement traditionnel. Par ailleurs, le déplacement des personnes décédées pour organiser les funérailles dans un autre village est également problématique et rend difficile le contrôle de l'épidémie. Même si la fièvre Ebola est une maladie qui fait peur et qui est perçue comme mystérieuse, "on peut cependant en guérir, explique Marie-Christine Ferir, coordinatrice des programmes d'urgence de MSF. Depuis le début de l'épidémie, près d'une trentaine de patients pris en charge par MSF ont été guéris en Guinée. Gagner la confiance de la population reste essentielle pour combattre l'épidémie", poursuit-elle.
La fièvre Ebola se traduit par des hémorragies, des vomissements et des diarrhées. Il n'existe pas de traitement spécifique contre Ebola et les taux de mortalité demeurent élevés. Cependant, si les patients reçoivent un traitement pour les infections secondaires et sont bien réhydratés dans des structures de santé adéquates, leurs chances de survie augmentent. C'est la première fois que le virus est décrit en Afrique de l'Ouest.