Les découvertes de séropositivité ne faiblissent pas en France
Selon les dernières données de surveillance des diagnostics d'infection au VIH, les hommes homosexuels ont plus recours aux tests de dépistage précoces, alors que les hétérosexuels et les plus de 50 ans sont diagnostiqués plus tardivement.
Le nombre de personnes découvrant leur séropositivité VIH / Sida ne faiblit pas en France selon les derniers chiffres de l'Institut national de veille sanitaire (InVS), qui estime à près de 6400 personnes ces nouveaux cas de séropositivité en 2012. Après avoir diminué significativement entre 2004 et 2008, le nombre de personnes découvrant leur séropositivité s'était stabilisé autour de 6200 par an. Parmi ces nouveaux cas diagnostiqués en 2012, 27 % étaient tardifs et 39 % étaient précoces, précise l'InVS. De plus, les diagnostics tardifs concernaient principalement les plus de 50 ans et les hétérosexuels. Au contraire, les diagnostics positifs au VIH précoces, qui progressent le plus en 2012, étaient plus fréquents chez les hommes homosexuels. Et c'est justement chez les hommes homosexuels que la progression générale des diagnostics au VIH a été la plus forte entre 2011 et 2012 (+14 %). Cette augmentation est peut être liée à "un recours au dépistage plus précoce" chez les homosexuels avec la généralisation des tests rapides d'orientation diagnostique (TROD) qui permettent d'obtenir une réponse en quelques minutes seulement contre plusieurs jours pour le test classique. En 2012, plus de 32 000 TROD ont été réalisés dont 13 000 parmi la population homosexuelle. Ces tests ont permis à environ 260 personnes (dont deux tiers d'homosexuels) de découvrir leur séropositivité. Malgré ces progrès, les diagnostics tardifs concernent encore 1 homme homosexuel sur 6 et 1 hétérosexuel sur 3. Les efforts de dépistage doivent donc se poursuivre, souligne cette enquête. Rappelons que les autotests de dépistage du sida, dont l'intérêt est d'avoir un diagnostic rapide, devraient arriver en France cette année.
L'InVS note par ailleurs une stabilité des découvertes de séropositivité chez les hétérosexuels en 2012 avec des diagnostics faits en moyenne de façon relativement tardive. Dans cette catégorie, le diagnostic se fait plus tardivement que chez les plus jeunes, "souvent" à l'occasion de complications comme les pneumonies ou tuberculoses, précise encore l'étude.
Enfin, les disparités régionales observées depuis 2003 persistent en 2012 : c'est toujours en Guyane, Guadeloupe, Martinique et en Ile de France que les découvertes de séropositivité sont les plus nombreuses. De plus, plus de la moitié (54%) des populations infectées en 2012 sont nées en France et 31% en Afrique subsaharienne.
On estime en France qu'environ 150 000 personnes vivent avec le virus du sida, mais parmi eux 30 000 à 40 000 ignorent leur contamination.